Amine Boutrah : « Le plus affamé ira tout en haut »
À l’heure d’affronter le Red Star, concurrent direct pour la montée, en match phare de la 28e journée (19h30, FFFtv), l’attaquant de Concarneau affiche ses ambitions élevées pour la fin de saison. Où il espère marquer l’Histoire de son club.
Arrivé à 20 ans à l’US Concarneau en juillet 2021 en provenance du GC Lucciana, après avoir effectué ses classes de footballeur au SC Bastia, Amine Boutrah a depuis mis son explosivité, son sens du dribble et son réalisme au service d’une équipe bretonne en course pour la première montée en Ligue 2 de son histoire. Une ambition que ne cache pas le jeune attaquant, nommé en fin de saison dernière parmi les trois révélations du National et désigné à deux reprises « Joueur du mois », en août puis en octobre, lors de cet exercice.
La 28e journée du National à suivre sur FFFtv et sur Scores en direct
« Comment jugez-vous le parcours de votre équipe cette saison ?
En parlant entre joueurs depuis le début de la saison, on s’était dit qu’il y avait moyen de réaliser quelque chose de beau, d’écrire l’Histoire ici à Concarneau. L’USC n’est jamais montée en Ligue 2, pourquoi pas cette année ? On a une très belle équipe, on a réalisé un très beau début de saison. On a un coup de moins bien en ce moment, on perd des points mais heureusement pour nous, les autres de devant (Martigues, Dunkerque, Red Star et Versailles) en perdent aussi et on est toujours dans la course à la montée aujourd’hui. Cette déjà belle saison pourrait l’être encore plus à la fin, on ne va rien lâcher pour aller jusqu’au bout.
Les matches deviennent-ils plus tendus à sept journées de l’échéance ?
Complètement ! On joue souvent en ce moment soit des équipes de bas de tableau, qui donnent leur vie pour se maintenir, soit l’une des quatre autres du haut, en bagarre pour deux places. Il y a ces tensions mais il ne faut pas se tromper de combat : il faut que l’on continue à pratiquer notre jeu, le plus dur va être de ne pas déjouer. Si on reste sur cette ligne, ça va le faire. J’ai vraiment confiance en cette équipe dont on dit qu’elle joue bien au foot, qu’elle pose bien le ballon… C’est probablement vrai et il faut continuer mais cela ne suffira sans doute pas : ce sera le plus affamé qui ira tout en haut.
Amine Boutrah (à droite) avec Fahd El Khoumisti (photo Franco ARLAND/ICON SPORT).
Vous allez au Red Star ce vendredi, un concurrent direct…
(Il coupe) C’est l’équipe que j’ai trouvé la meilleure depuis le début de saison, celle qui m’a le plus surpris. Ils nous ont étouffés et on s’en sort bien au match aller (0-0). C’est très fort physiquement, costaud, avec de l’impact et aussi de la technique parce qu’ils ne sont pas seulement athlétiques. Cela promet un très bon match, à nous de le prendre par le bon fil et de créer la différence, surtout après celui compliqué de lundi (défaite 0-1 à domicile contre Châteauroux). On n’a peut-être pas mérité la victoire mais au moins un nul, on a perdu, c’est comme ça. On va se servir de nos erreurs contre Châteauroux et aller au Red Star pour jouer notre football. Ensuite, que le meilleur gagne…
Les deux matches contre le Red Star et Martigues vont être très importants, car ce sont des concurrents directs, mais ceux face aux équipes du bas vont être tout aussi décisifs.
Hormis le Red Star et Martigues, vos derniers adversaires seront du bas du classement. Cela sera-t-il plus compliqué contre eux ou contre ceux qui jouent la montée ?
On avait réussi une belle saison l’année dernière mais la montée nous a échappé parce que l’on n’est pas parvenu à battre les équipes du bas de tableau (Concarneau est resté dans les trois premiers pendant vingt-deux journées, pour terminer quatrième). Elles n’étaient pas là pour plaisanter et on a perdu beaucoup de points contre elles. Les deux matches contre le Red Star et Martigues vont donc être très importants, car ce sont des concurrents directs, mais ceux face aux équipes du bas vont être tout aussi décisifs. On ne craint en tout cas aucune des équipes du haut, on les respecte mais elles ne nous font pas peur.
Qu’avez-vous trouvé à Concarneau pour que vous y réussissiez aussi bien ?
La confiance ! D’abord celle du coach (Stéphane Le Mignan), avec qui je m’entends très, très bien. Ensuite celle des joueurs, exceptionnels, surtout les anciens. Des gars comme (Guillaume) Jannez et (Thibault) Sinquin m’ont très bien accueilli, des braves. J’ai aussi une super complicité avec Fahd (El Khoumisti), comme c’était déjà le cas l’année dernière (photo ci-dessus). Mais on a besoin de tout le monde pour que l’on fasse la différence, lui et moi. On a créé des liens énormes avec les autres collègues et cela explique notre bon parcours jusqu’ici. C’est une famille, je m’y sens bien, on me considère énormément et on m’accorde beaucoup de confiance. J’ai tout et je n’ai plus qu’à jouer mon football. Alors si Concarneau monte en Ligue 2, il y aura bien sûr des échanges avec le coach pour mon avenir (il est en fin de contrat en juin), on verra à ce moment-là. Personnellement, en tant que compétiteur, je veux gagner tous les matches. Je suis très ambitieux, j’ai envie d’ouvrir les portes du dessus. Je joue au foot pour cela et je ferais tout en cette fin de saison pour y parvenir.
Avec ses coéquipiers pour le premier de ses deux trophées de « Joueur du mois » cette saison (photo Archives FFF).
La Corse ne vous manque pas ?
C’est vrai que la Bretagne, c’est un peu différent. Il y a aussi la mer mais ce n’est pas la même (rires). Bien sûr qu’elle me manque, j’y suis né, j’y ai appris le football, j’y ai toute ma famille et cela fait un bon moment que je ne suis pas rentré… Mais c’est le boulot ! Je suis ici en mission, je suis là pour la réussir. J’y retournerais après tranquillement, en vacances. »
