Ludovic Blas : « La moindre erreur sera fatale »
Seul buteur de la finale remportée la saison dernière, le capitaine du FC Nantes se réjouit de revenir au Stade de France défendre son trophée, samedi 29 avril face au Toulouse FC (21h00, en direct sur France 2 et beIN SPORTS).
Décisif en finale l’année dernière contre l’OGC Nice (0-1) pour ramener sur les rives de l’Erdre un trophée Charles-Simon que le FC Nantes attendait depuis vingt-deux ans, Ludovic Blas savoure la perspective de le défendre samedi 29 avril au Stade de France, cette fois face au Toulouse FC en finale de la 106e Coupe de France. Le capitaine de 25 ans, meilleur passeur (sept) et co-meilleur buteur (onze, à égalité avec Mostafa Mohamed) de son équipe toutes compétitions confondues cette saison, n’entend en tout cas pas l’abandonner à un adversaire dont il se méfie.
LE PARCOURS EN COUPE
« Un peu plus facile que l’an dernier »
« Il a été moins compliqué que celui de la saison dernière parce qu’on a eu de la chance dans les tirages. On a commencé dans un grand stade à Caen contre la N3 de Vire avant une autre N3, Thaon. Même si on s’en est sorti seulement aux tirs au but contre eux puis contre Angers (L1), cela a quand même été un peu plus facile que la saison précédente où le match contre Bastia (L2) en quarts avait été très compliqué, après avoir rencontré Sochaux (L2) et Brest (L1) et avant Monaco (L1), que l’on élimine aux tirs au but en demi-finale. »
Le parcours du FC Nantes
- 32e de finale : AF Virois (N3) – FC Nantes 0-2
- 16e de finale : ES Thaonnaise (N3) – FC Nantes 0-0, 2 tab 4
- 8e de finale : Angers SCO (L1) – FC Nantes 1-1, 2 tab 4
- Quart de finale : FC Nantes – RC Lens (L1) 2-1
- Demi-finale : FC Nantes – Olympique Lyonnais (L1) 1-0
GARDER LE TROPHÉE
« Tout le monde a en tête le doublé »
« Pour être honnête, on ne s’attendait pas à jouer une deuxième finale d’affilée. On n’y pense de toute façon pas quand on démarre cette compétition. On veut bien sûr gagner les matches pour défendre le titre et garder la Coupe le plus longtemps possible, mais de là à s’imaginer revenir en finale... Personnellement, je n’y avais pas songé au départ. Le déclic s’est produit après la victoire en quarts contre Lens chez nous, à huis clos. C’est à ce moment-là, avant de jouer la demi-finale contre Lyon encore à domicile, que forcément, on y a pensé. Maintenant, le doublé, tout le monde l’a en tête, c’est sûr. Déjà, réussir l’exploit de retourner en finale, c’est marquant. Alors, pourquoi ne pas entrer dans l’Histoire comme il y a vingt ans (succès consécutifs du FC Nantes en 1999 et 2000) ? Soulever le trophée une deuxième fois de suite, c’est ce que je souhaite pour tout le monde. Et cela peut nous donner des forces supplémentaires pour, ensuite, bien finir le championnat et aller chercher le maintien. »
7 mai 2022 : vingt-deux ans après leur dernier sacre, les Canaris soulèvent le trophée (photo Franco ARLAND / ICON SPORT).
LE TOULOUSE FC
« Une méfiance totale »
« Vu notre situation en championnat en ce moment (16e à égalité avec le Stade Brestois, premier relégable), cela va être du 50/50. Toulouse réalise une très bonne saison alors que nous, on est un peu en difficulté. Mais on est aussi tenants du titre… On les a joués en début de saison (succès 3-1 à domicile) mais beaucoup de choses ont changé depuis pour eux. C’est une très bonne équipe, solide défensivement, cela ne va donc pas être facile. Ils ont fait leur petit bonhomme de chemin un peu dans l’ombre, ils ont travaillé en silence et ils réalisent une très bonne saison car c’est dur de revenir en Ligue 1 et d’y rester (promu, le TFC est 12e neuf points devant le FCN). Donc, totale méfiance. On ne craint pas un joueur particulier chez eux. S’il y en a un à redouter, c’est leur coach, Philippe Montanier (rires, gardien du FC Nantes en 1990-1991). »
LE FC NANTES
« Montrer ce dont on est capable »
« Rien ne va changer dans notre préparation, elle sera la même que d’habitude. Il n’est jamais bon de rajouter des choses en plus. Mais il va falloir que l’on montre sur le terrain ce que l’on est capable de réaliser. Comme on est dans une situation compliquée, c’est difficile mais on sait que l’on a réussi de très belles choses en Coupe d’Europe dans des matches importants (1-1 notamment en barrage aller pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa face à la Juventus Turin). Il va falloir retrouver ces ressources pour cette finale puis se maintenir en fin de saison. Ce que l’on a fait en Ligue Europa n’a rien à voir mais tous les matches peuvent nous servir. Il faut surtout garder en tête la demi-finale contre Lyon. Je pense que ce sera une finale serrée, où la moindre erreur pourra être fatale. Quant à moi, je n’avais pas encore marqué en Coupe cette saison avant ce but en demi-finale contre l’OL (photo ci-dessous). En le réussissant, j’ai juste aidé un peu plus l’équipe lors de ce match. »
Photo Pauline CARRÉ / APL / FFF.
LE CAPITAINE ET SON COACH
« Vraiment beau de la regagner, pour nous et pour lui »
« Quel capitaine je suis ? C’est une bonne question, je ne saurais pas le dire, il faut demander cela à mes coéquipiers. Je suis quelqu’un de très calme, je parle beaucoup plus sur le terrain que dans le vestiaire où je laisse plutôt les anciens communiquer. Moussa (Sissoko), par exemple, est très à l’écoute. Si je prends la parole, il ne va d’abord rien dire, juste rajouter certaines choses qu’il peut connaître et transmettre par sa grande expérience (71 sélections, finaliste de l’Euro 2016 et de la Ligue des champions 2019, entre autres). On essaie de tous un peu parler dans le vestiaire mais le vrai capitaine, c’est Alban (Lafont, gardien du FCN, rires)… Quant au coach (Antoine Kombouaré), il connaît très bien la Coupe, il l’a gagnée quatre fois (1993 et 1995 comme joueur du PSG, comme entraîneur en 2010 avec le PSG et 2022 avec Nantes). Pour lui, c’est différent quand c’est avec son club de cœur, avec toute la difficulté à y arriver quand on n’est pas Paris ou une autre grosse équipe. Il est encore plus fier d’y être parvenu avec son club formateur. Alors, le réaliser une deuxième fois de suite, ce serait vraiment beau, pour nous et pour lui. »
