Sonia Bompastor : « Une finale du Championnat »

Désignée meilleure entraîneure de la saison lors des Trophées de la D1 Arkema, la Lyonnaise présente l'affiche qui peut sacrer ses joueuses face au PSG, ce dimanche soir en clôture de la 21ème journée (21 heures, Canal+).

« Dans quel état d’esprit abordez-vous ce rendez-vous face au Paris-SG, dimanche soir ? 
C’est une finale du championnat de France, un titre qu’on avait coché en début de saison parmi nos objectifs. Il reste deux matches. Celui face au PSG est une finale car en cas de victoire, on serait championnes. Avec notre expérience du haut niveau, à l’échelle des joueuses comme des membres du staff, on prépare ça sereinement et avec de la confiance. Le succès en finale de la Coupe de France féminine samedi dernier nous permet de bien préparer les choses mais il y a du travail. On a bien analysé et tiré les enseignements du match de samedi parce qu’on rejoue la même équipe une semaine après cette première confrontation. C’est important de bien préparer les choses. Face à nous se présente le PSG, avec lequel il y a une rivalité sportive plutôt saine, avec une équipe parisienne qui a beaucoup de qualités et qui aura envie de réaliser un bon résultat pour aller chercher ce titre. C’est désormais le seul qu’elles peuvent remporter cette saison, je pense qu’elles seront à la fois revanchardes par rapport à samedi dernier et très motivées pour décrocher ce championnat de France.

La 21ème journée : du suspense et des enjeux

Au-delà de la confiance emmagasinée, quel impact peut avoir le résultat de la Coupe de France féminine dans la préparation de ce match ? 
La vision est claire : dimanche, ce sera une autre compétition et un match différent. On sera à l’extérieur, au Parc des Princes avec, je l’espère, un maximum de public. L’année dernière, on avait eu l’opportunité de jouer là-bas en demi-finales retour de la Ligue des champions devant plus de 40 000 personnes et c’était juste exceptionnel. Mes joueuses aiment jouer dans des stades où il y a de belles ambiances. Avec tous ces éléments évoqués – le Parc des Princes, le fait de jouer à l’extérieur, de disputer une autre compétition, d’affronter une équipe parisienne revancharde – on doit se dire qu’on repart à zéro. Il faudra trouver les ressources pour gagner. 

Amel Majri et Sandy Baltimore épaule contre épaule en finale de la Coupe de France féminine, le 13 mai 2023 (photo Hugo PFEIFFER / ICON SPORT).

Un choc au Parc des Princes un dimanche soir à 21 heures diffusé sur Canal+, qu'est-ce que cela vous inspire ? 
C’est une belle affiche ! Aujourd’hui, on ne peut pas rêver mieux dans le football féminin avec les deux meilleures équipes françaises du moment face-à-face avec beaucoup de joueuses internationales tricolores et étrangères qui ont énormément de talent. On va évoluer dans un très beau stade et le match sera diffusé en prime time par Canal+. Tous les éléments sont réunis pour qu’on puisse assister à une belle rencontre. J’espère aussi que les deux équipes seront à la hauteur au niveau du contenu. C’est un match où il y a de l’enjeu sportivement mais notre devoir en tant qu’entraîneure c’est de faire en sorte qu’il y ait beaucoup de qualités dans le contenu du match afin que les gens apprécient le spectacle. 

Quelles sont les forces de votre dauphin ?
(Elle rit) Si je vous réponds, je vais forcément dévoiler des éléments qui pourraient servir à Gérard (Prêcheur, l’entraîneur du PSG). C’est une équipe qui, collectivement, travaille bien, qui aime avoir l’ascendant en termes de maîtrise sur son adversaire. On l’a encore vu lors de la finale de la Coupe de France. Une équipe qui a aussi des individualités fortes avec des joueuses qui peuvent faire des différences. L’une des qualités du sportif de haut niveau, c’est l’humilité, la remise en question donc on ne doit pas être euphoriques mais aborder ce match avec une forme de confiance par rapport au travail réalisé durant toute la saison mais tout en ayant du respect pour notre adversaire parce qu’elles ont la qualité pour nous battre. Elles l’ont fait lors de la phase aller en Championnat, elles sont venues gagner ici au Groupama Stadium (1-0, le 11 décembre 2022), on sait qu’elles peuvent le faire et on sera vigilantes. 

« En Championnat, à l'aller, on n’avait pas été en capacité de marquer un but et Paris nous avait puni sur un coup de pied arrêté à la fin du match. »

 

Qu’avait-il manqué à l’OL pour ce qui est à ce jour sa seule défaite de la saison ? 
Avec mon staff, on a pour habitude de bien préparer les rencontres en s’appuyant surtout sur notre jeu mais aussi en visionnant beaucoup celui de l’adversaire. C’est ce qu’on a fait pour préparer la finale de samedi dernier, on l’a de nouveau refait pour appréhender le rendez-vous qui arrive. Sur l’aller, ce sont des matches très serrés qui se jouent sur des détails. Je l’avais dit avant la finale : l’efficacité fait souvent partie des éléments qui font basculer une rencontre d’un côté ou de l’autre. À Orléans, on a eu l’opportunité d’être efficaces dès le début du match avec deux buts magnifiques d’Ada Hegerberg, c’est ce qui a fait la différence. En Championnat, à l'aller, on n’avait pas été en capacité de marquer un but et Paris nous avait puni sur un coup de pied arrêté à la fin du match.  

Sur la scène du Pavillon d'Armenonville, lundi 15 mai, avec son trophée de meilleure entraîneure (photo Marie BASSERY / FFF).

À titre personnel, vous avez été désignée meilleure entraîneure de la saison lors de la cérémonie des Trophées de la D1 Arkema, lundi soir. Une récompense qui intervient deux ans après votre nomination sur le banc de l’OL. Quelle place occupe cette distinction individuelle ? 
C’est toujours valorisant pour un entraîneur d’être reconnu dans son travail même si c’est particulier de recevoir une distinction individuelle. Pour moi, il s’agit de mettre à l’honneur le métier d’entraîneur. C’était un moment spécial en termes de timing car cela a coïncidé avec le départ de Jean-Michel Aulas de la présidence de l’OL. C’est lui qui m’a remis ce trophée, je ne voyais pas les choses autrement que de le lui dédier et de le mettre à l’honneur de la manière la plus sincère possible avec des mots que je ressentais au plus profond de moi. Ce trophée est aussi l’occasion de remercier mes joueuses. Quand on a un effectif avec des qualités et du talent, c’est toujours plus facile d’obtenir de bons résultats. Enfin, je voudrais mettre en avant le travail des membres de mon staff car seule, ce serait impossible. On travaille dans une bonne dynamique, on a des valeurs, on est soudés, très investis et impliqués, à tous les niveaux staff technique, médical, préparation athlétique... C’est une récompense pour eux ! 

Dimanche, vous retrouverez Gérard Prêcheur, un entraîneur que vous connaissez très bien…
Oui et que j’apprécie, sur le plan professionnel comme humain. Il y a des avantages et des inconvénients à bien se connaître. C’est un moment spécial mais plutôt positif. J’apprécie énormément Gérard, je suis très reconnaissante par rapport à tout ce qu’il m’a apporté en tant que joueuse mais aussi dans mon début de carrière professionnelle d’entraîneure. C’est toujours un plaisir de le voir au bord du terrain. On a partagé beaucoup de moments. Il est compétiteur, je le suis aussi et lors du match on sera focus sur les enjeux, le résultat et le contenu du jeu. Mais on aura toujours plaisir à se retrouver en dehors. »

La D1 Arkema sur FFF.FR