20 juillet 1966 : bye-bye World Cup…

lundi 20 juillet 2020 - 09:00 - Richard LOYANT
Bernard Bosquier et Martin Peters, France-Angleterre, troisième match de poule Coupe du monde 1966

Battue par l’Angleterre (2-0), l’Équipe de France est sortie dès le premier tour du Mondial 1966. Elle attendra douze ans avant de rejouer en phase finale de Coupe du monde.

Le stade de Wembley affiche quasi complet, empli de près de 98 300 spectateurs, ce mercredi pluvieux du 20 juillet à Londres. La partie programmée, dernier match du groupe 1 de la Coupe du monde 1966 pour les deux équipes, est cruciale pour leur avenir dans la compétition. L’Angleterre, pays organisateur, doit battre la France pour terminer en tête de la poule, un nul la qualifiant, une défaite pouvant l’éliminer. 

Pour les Bleus, après un nul contre le Mexique (1-1) et un revers face à l’Uruguay (2-1), une victoire par deux buts d’écart est impérative pour passer en quarts de finale. Une gageure pour une Équipe de France placée au pied du mur anglais de leur gardien Gordon Banks, leur capitaine Bobby Moore, des frères Jacky et Bobby Charlton… Et qui n’est jamais parvenue à s’imposer outre-Manche (cinq défaites et trois nuls).

Le défenseur nantais Robert Budzynski écarte en début de rencontre la menace du milieu de Manchester United Bobby Charlton – Photo Archives FFF.

Dix minutes ne sont pas écoulées qu’un premier coup du sort intervient pour les Tricolores. Victime d’une sévère charge du rugueux joueur de Manchester United Nobby Stiles, Robert Herbin doit poursuivre la rencontre sérieusement handicapé (il sera ensuite opéré des ligaments croisés), les remplacements n’étant encore pas autorisés.

Robert Budzynski au duel avec le milieu mancunien Nobby Stiles – Photo Archives FFF.

Le début de la rencontre est néanmoins équilibré. Les Bleus développent d’intéressants mouvements offensifs et instillent le doute chez les supporters Anglais.

Le latéral d’Everton Ray Wilson annihile de justesse une dangereuse percée dans la surface anglaise du buteur nantais Philippe Gondet – Photo AFP/Stringer.

Les locaux pensent trouver l’ouverture peu avant la demi-heure sur un centre du milieu de Liverpool Ian Callaghan catapulté de la tête par celui de West Ham Martin Peters (photo principale). La tentative repoussée par le gardien tricolore Marcel Aubour mais reprise victorieusement par Jimmy Greaves. Le but est pourtant refusé par l’arbitre péruvien Arturo Yamasaki Maldonado, pour un hors-jeu signalé probablement à tort par son juge de touche.

Le gardien des Bleus et de l’Olympique Lyonnais Marcel Aubour face aux assauts anglais – Photo Archives FFF.

Le match bascule dix minutes plus tard sur un centre de Greaves trouvant la tête de Jacky Charlton. Aubour est sauvé par son poteau gauche mais la balle revient dans les pieds de Roger Hunt, qui n’a plus qu’à conclure. Un nouvel hors-jeu est pourtant indiqué mais, cette fois, l’arbitre central déjuge son assistant et valide l’ouverture du score (1-0, 38e).

L’ailier de Tottenham Jimmy Greaves échappe au Nantais Jacky Simon, sous les yeux du Sochalien Bernard Bosquier – Photo AFP/Stringer.

Les efforts des Bleus resteront vains en seconde période. Leurs derniers espoirs seront anéantis à un quart d’heure de la fin sur un doublé de Hunt, reprenant de la tête un centre de Callaghan qu’Aubour ne pourra qu’insuffisamment détourner (2-0, 76e). 

Un but que les Tricolores vont pourtant contester. Ils se sont en effet arrêtés de jouer sur l’action précédente, après une nouvelle intervention très limite de Stiles sur Simon. En pure perte, l’attaquant nantais terminant à son tour la rencontre sur une jambe.

L’attaquant de Liverpool Roger Hunt s’envole pour inscrire le second but anglais – Photo AFP/Stringer.

Les Three Lions poursuivent un parcours qui les mènera jusqu’à leur premier – et seul pour l’instant – titre mondial. Défaits et éliminés, les Bleus vivent un retour au pays délicat, la presse vilipendant les joueurs et surtout leur sélectionneur Henri Guérin, qui démissionnera à l’orée de la saison suivante. Douze années vont s’écouler, et deux Coupes du monde se dérouler, avant que les Tricolores disputent un nouveau match de phase finale d’un Mondial, en 1978 en Argentine.

Les Bleus au Mondial 1966

Le groupe

Gardiens : Marcel Aubour, Georges Carnus, Johnny Schuth.
Défenseurs : Marcel Artelesa (cap), Joseph Bonnel, Bernard Bosquier, Robert Budzynski, André Chorda, Gabriel de Michèle, Jean Djorkaeff, Jean-Claude Piumi.
Milieux : Joseph Bonnel, Yves Herbet, Robert Herbin, Lucien Muller, Jacques Simon.
Attaquants : Edmond Baraffe, Nestor Combin, Didier Couécou, Hector de Bourgoing, Philippe Gondet, Gérard Hausser, Laurent Robuschi.
Sélectionneur : Henri Guérin. Adjoints : Robert Domergue, Lucien Jasseron.


L’équipe alignée au premier match du Mondial contre le Mexique, le 13 juillet 1966 au stade de Wembley (de gauche à droite) : Joseph Bonnel, Gérard Hausser, Jean Djorkaeff, Robert Herbin, Gabriel De Michèle, Bernard Bosquier, Robert Budzynski (masqué), Philippe Gondet, Marcel Aubour, Nestor Combin, Marcel Artelesa (absent de l’image) – Photo AFP/Stringer.

Leur parcours

Groupe 1
France-Mexique 1-1 (Gérard Hausser, 62e).
Uruguay-France 2-1 (Hector de Bourgoing, 15e s. p.).
Angleterre-France 2-0.

Classement : 1. Angleterre, 5 points (+ 4) ; 2. Uruguay, 4 pts (+ 1) ; 3. Mexique, 2 pts (- 2) ; 4. France, 1 pt (- 3).

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