NATIONAL

David Le Frapper : « De l'ambition et du plaisir »

jeudi 26 septembre 2024 - 10:05 - RÉDACTION

Après dix-sept ans de carrière professionnelle, David Le Frapper est devenu un entraîneur dont le discours rejoint les ambitions du Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01, de retour en National après une saison en N2.

Pour cette 7ème journée de National, le leader Boulogne (13 points) reçoit vendredi son dauphin, Nancy (11 pts) dans un match qui s’annonce relevé : l'équipe nordiste est l’une des deux dernières invaincues cette saison (avec Valenciennes, qui se déplaçait à Versailles jeudi) et a remporté ses deux matches au stade de la Libération. Et Nancy reste sur une défaite surprise à domicile face à Dijon mais s’était imposé à Sochaux juste avant.

Versailles et Valenciennes se quittent bons amis

Quand les deux premiers s’affrontent, les suivants sont à l’affût pour profiter du moindre faux-pas. Outre Valenciennes, Concarneau (4e, 11 pts), qui reçoit un FC Rouen ragaillardi par sa première et probante victoire, et Orléans (5e, 10 pts), qui se déplace à Sochaux après avoir fait carton plein à l’extérieur, peuvent aussi viser le podium.

Les deux promus surprises de ce début de saison, au coude-à-coude (8 pts), vont tenter de confirmer : Bourg-en-Bresse reçoit le Paris 13 Atletico, lanterne rouge (3 pts), tandis qu’Aubagne essaiera de reprendre à Dijon (9e, 7 pts) une partie du terrain perdu la semaine dernière. QRM (15e, pts) va tenter de passer devant Le Mans (14e, 5 pts). Les deux équipes n’ont pris qu’un seul point sur les trois dernières journées.

Enfin, Villefranche (16e, 4 pts) essaiera de lancer sa saison face à Nîmes (10e, 3 pts), alors que les Crocodiles n’ont rien ramené de leurs deux premiers déplacements.

 

La 7e journée de National est à suivre jeudi et vendredi sur FFFtv et sur Scores en direct

À 53 ans, le nouvel entraîneur du Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01 compte plus de 500 matches dans sa carrière professionnelle de milieu de terrain entre 1990 et 2007, dont 35 en L1 (avec Valenciennes en 1992-1993) et 416 en L2 où il a sillonné la France, de Laval à Gueugnon et de Créteil à Niort en passant par Châteauroux (champion de D2 en 1997) et Valenciennes (vice-champion de D2 en 1992), avant de terminer à Carcassonne comme entraîneur-joueur.

Sa route a d’ailleurs croisé des entraîneurs renommés, comme les regrettés Alex Dupont, Francis Smerecki et Bruno Metsu, mais aussi Gernot Rohr, Denis Troch, Boro Primorac et surtout Victor Zvunka qu' il a retrouvé à Gueugnon, Laval, Châteauroux et Niort ! Avant de poser ses valises dans l’Ain, le natif de Montargis a entraîné Valenciennes en L2 (2015), où il a lancé un certain Dayot Upamecano ou encore Moussa Niakhaté, la réserve de l’OM entre 2016 et 2019 (avec Boubacar Kamara), l’EUGA Ardziv puis le FC Rousset SVO en National 3 et le Racing Besançon (National 2). 

 SES ENTRAÎNEURS 
« Victor Zvunka m’a marqué par sa rigueur »

« Mes entraîneurs m’ont tous inspiré. J’ai pratiquement pris un peu de chacun en termes de management, de jeu, de discipline, même si j’ai travaillé un peu plus longtemps avec Victor Zvunka en tant que joueur. Mais globalement ils ont tous contribué à mes envies de devenir coach. Chacun était différent, mais je trouvais toujours une qualité qui m’intéressait. Victor Zvunka m’a sorti quand j’étais jeune, il m’a marqué par son envie de gagner des matches, sa discipline, sa rigueur, Francis Smerecki par ses idées de jeu novatrices, Alex Dupont avec son très bon management…»

David Le Frapper, un entraîneur avant tout formateur (Photo Philippe LE BRECH / APL / FFF)

 UNE VOCATION PRÉCOCE 
« Mon premier diplôme à 18 ans »

«  J’ai passé mon BE1 (brevet d’éducateur 1er degré) à 18 ans quand j’étais à Valenciennes. Ça me plaisait déjà beaucoup de voir comment on faisait jouer les équipes, je notais déjà certaines séances à l’époque, celles que je trouvais intéressantes. Je voulais savoir pourquoi on faisait ça, quelle était la finalité, quelle était l’idée de jeu qui nous ferait gagner le week-end. J’ai toujours eu des coachs qui m’ont laissé passer des diplômes pendant que je jouais. À 30 ans, j’ai passé mon DEF (diplôme d’entraîneur de football) et ainsi j’ai pu postuler très vite à la fin de ma carrière. J’ai été entraîneur-joueur à Carcassonne mais j’ai vu que les deux rôles n'étaient pas compatibles pour moi. Je suis parti à Châteauroux pour devenir formateur et j’ai passé quelques années plus tard le BEPF (brevet d’entraîneur de football professionnel). Joueur, j’aimais la gagne, j’aimais le duel, j’étais un leader… Aujourd’hui, j’aime qu’on joue au foot. »

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Milieu de terrain défensif, David Le Frapper a aussi marqué 15 buts dans sa carrière, dont un en L1 à Auxerre en 1993.
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En Coupe de France, il a atteint deux fois les quarts de finale, en 1991 avec Niort et en 1994 avec Valenciennes.
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Il compte une sélection en équipe de France militaire, en 1992, sous les ordres de Roger Lemerre.

 

 LE NIVEAU DE JEU EN NATIONAL 
« Une petite Ligue 2 bis »

«  L’année où je reprends l’équipe de Valenciennes (en Ligue 2 en février 2015, jusqu'en décembre 2015), j’étais en charge les 19 ans nationaux (depuis 2012) et j’ai quasiment fait monter tous les meilleurs joueurs. Je suis resté focus sur la progression de l’équipe, c’était le moment de les évaluer à un bon niveau. Aujourd’hui, ils sont tous dans des grands clubs. La différence entre le National et la Ligue 2 n’est pas grande. Quand on voit les écuries présentes dans ce championnat, on peut dire que c’est une petite Ligue 2 bis, peut-être avec moins de moyens. Pour moi, certains joueurs de National peuvent jouer en Ligue 2. Aujourd’hui, il y a des garçons qui sortent de clubs amateurs et qui se forment beaucoup plus vite ». 

Un effectif équilibré avec des joueurs d'expérience dans chaque ligne (Photo Philippe LE BRECH / APL / FFF)

 

 LA SOLIDITÉ DÉFENSIVE 
« On est le Petit Poucet du championnat »

«  Ce qui m’a attiré à Bourg-en-Bresse, c’est le discours du président, les installations, le projet de maintien, la bienveillance qu’il doit y avoir, pour moi c’est très important. Le club a bien travaillé avant avec Jordan Gonzales et Hervé Della Maggiore. C’est un club à taille humaine, qui me correspond tout à fait. Depuis le début de saison, on joue avec une défense à trois. Mais ce qui compte, c’est l’animation dans le système de jeu. J’ai une équipe qui défend bien, mais ce n’est pas que la ligne de derrière qui défend, c’est un ensemble. On a un gardien qui parle beaucoup et rassure tout le monde, des joueurs d’expérience dans chaque ligne, il y a une osmose et une envie de faire les choses ensemble. C’est beaucoup plus facile de leur dire comment ne pas prendre de but, comment on construit nos actions pour en marquer un et comment on fait pour poser des problèmes à l’adversaire. On part du principe qu’on est moins fort que les autres, on est le Petit Poucet du championnat. Mais on est ambitieux, on veut prendre du plaisir et chaque match est une étape pour nous faire grandir ».

4
Les Bressans ont joué 4 fois à l'extérieur après 5 journées, pour un seul match à domicile, contre Boulogne (1-1). C’est la seule équipe du National dans ce cas.
1
Une seule défaite en cinq matches (à Châteauroux), c’est un bon début de saison pour le FBBP 01, qui a gagné deux fois à l’extérieur.
2
Le club est né de la fusion de deux autres, le FC Bourg et l’US Bourg-Péronnas en 1942, devenant le FC Bourg-Péronnas. En 2015, il a pris son nom actuel.

 

 LES DÉPLACEMENTS 
« C’est dur en termes de récupération »

«  On s'est déplacé quatre fois en cinq journées. Les déplacements, ça pose quand même des problèmes : pour Châteauroux, c’est sept heures de route, on est allé à Quevilly, on rentre à 4h30 du matin, le week-end dernier on était au Mans, on rentre à 5h30 du matin… Quand c’est une fois tous les quinze jours, c’est plus facile. Là, on enchaîne tous les week-ends, il faut partir le jeudi midi. Ce sont des contraintes, même si le bilan est plutôt positif pour l’instant (une victoire, deux nuls et une défaite). Mais c’est dur en termes de récupération. Le voyage au Mans est celui qui nous a le plus attaqués physiquement. C’est plus facile de rentrer avec des points, mais quand le lundi arrive, on sent la fatigue. Avec les déplacements, on perd un jour de récupération. Mais ça permet aussi de voir comment le groupe se comporte. Les gars prennent les choses du bon côté, ça se passe bien et ça me rajeunit »!

Darling Bladi, une des recrues du FBBP  cette saison (Photo @2v.production)

 LE CALENDRIER 
« Un match piège contre Paris 13 »

«  Il n’y a pas de petit match, on a beaucoup de clubs passés par la Ligue 1 ou la Ligue 2, avec d’autres moyens. On n'a aucune pression. Vendredi on reçoit Paris 13, voilà un mois que nous n'avons plus évolué à la maison (le 24 août contre Boulogne, 1-1), ça sera un plaisir de jouer sans se déplacer. Avec le staff et les joueurs, on n’est pas dans les calculs. On se doit de faire un bon match, d’être connectés. Je ne sais pas si on inspire le respect, mais en tout cas on a des résultats cohérents par rapport à nos moyens et nos objectifs. Il ne faut pas beaucoup se tromper. Contre Paris 13, c’est un match piège. On vient de gagner au Mans qui a des ambitions, derrière on reçoit une équipe mal classée… Mais dans le rétro, on a le match contre Châteauroux (0-2, le 30 août) qui n’avait pas gagné. On a facilité sa victoire en ne jouant que la seconde mi-temps. Donc il faut se servir de ce qu’on a fait depuis, pour éviter le piège ».

 LE MAINTIEN 
« Il faut pérenniser le club »

«  Jouer le championnat à dix-sept, je ne sais pas si c’est un avantage ou un inconvénient. En tout cas, il ne faut pas être dans les deux relégables, et tout le monde va travailler pour ça. Tant qu’on n’aura pas assez de points pour se maintenir, les matches vont être difficiles. Bourg a bien travaillé et a mérité son accession et son retour en National, il faut pérenniser le club. Si on finit à la treizième ou la quatorzième places, ça sera bien. On aura validé ce qui a été mis en place ». 

Beimarse Tankiev (en blanc) contre QRM (photo Philippe LE BRECH / APL / FFF)

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