Quentin Gosselin : « Calais, un match abordable »

Le capitaine de l’Équipe de France de Beach Soccer et défenseur central du Touquet (R3) égrène ses souvenirs de Coupe de France avant de recevoir Calais (N3), samedi 30 novembre au 8e tour.

« Comment passe-t-on de capitaine des Bleus en qualifications au Mondial de Beach Soccer aux matches de Régional 3 et de Coupe de France ?
Le retour à la réalité est souvent un peu difficile quand on revient de l’Équipe de France, où l’on vit comme dans un rêve. Mais le passionné de football parle, on est prêt à s’adapter à toutes les situations, on est content d’être sur n’importe quel terrain pour jouer au foot. Là, on est dans la période creuse du Beach Soccer, ce qui me permet de me focaliser sur le foot à onze et d’être investi à 100 % avec Le Touquet. Mais quand le "Beach" reprend, ce n’est jamais évident de répondre entièrement présent à chaque match. Et puis, entre jouer pieds nus et les remettre dans les crampons, on est vraiment sur deux opposés. Mais c’est tellement complémentaire du foot que c’est un vrai plaisir d’effectuer la transition. Le sable apporte un réel avantage physique : quand j’arrive à la reprise du foot en pleine saison de "Beach", on a cette sensation de voler. Et tout ce qui est touché de balle, avec le niveau technique que demande le sable, c’est plaisant de le retrouver sur herbe. 

En démonstration (maillot blanc) avec l’Équipe de France Beach Soccer l’été dernier au Club France lors des JO de Paris 2024 (photo DR).

Pourquoi avoir rejoint Le Touquet ACFCO à l’intersaison ?
J’avais fait toutes mes années de footballeur à l'AS Étaples avant d'aller à Calais Beau-Marais, en juillet 2023. J’ai vécu une aventure incroyable là-bas, la saison dernière (conclue par la première montée du club en Régional 1) et j’y serais resté si je n’avais pas la contrainte de la route pour m'y rendre. On est aussi une bande de cinq-six copains à avoir toujours joué ensemble et c’était le moment de se retrouver, dans un club qui a un très beau projet sportif, même s’il est descendu la saison dernière en R3. Le Touquet a une structure, un nouveau président (Sébastien Boyard, depuis août 2023) et les ambitions de retrouver une équipe au plus haut niveau et de reconstruire au niveau des jeunes. Le gros objectif de la saison est la montée en championnat mais cette semaine, le club est entièrement tourné vers la Coupe de France. Depuis dimanche dernier, on peut même dire que le club et la ville vivent pour la Coupe.

On gagne 23-1, ce qui ressemble effectivement à tout sauf au résultat d’un match de football.

 

Votre parcours a démarré dès septembre, au 2e tour, avec un score rare contre Maresquel…
On gagne 23-1, ce qui ressemble effectivement à tout sauf au résultat d’un match de football. C’est encore plus improbable que l’on était menés 1-0 dès la 2e minute... Mais il y avait une grosse différence de niveau (Départemental 5 pour l’AS Maresquel), je pense qu’ils n’étaient pas prêts physiquement et nous, on a mis tous les ingrédients en place, on a respecté l’adversaire et le football en jouant notre jeu jusqu’au bout, ce qui nous a permis de marquer autant. C’est aussi cela la beauté de la Coupe. On a toujours vu plein d’exploits de toute nature en Coupe de France, c’est ce qui fait tout son charme.

Troisième en partant de la gauche à la reprise du Touquet ACFCO en août dernier (photo Le Touquet ACFCO).

Quel est votre vécu dans cette compétition ? 
J’ai déjà disputé deux fois le 7e tour avec Étaples, avec la chance à chaque fois de rencontrer une Ligue 2 (défaites 0-2 face à Valenciennes FC, en 2016, et 0-3 contre Quevilly Rouen Métropole, en 2021), j'ai aussi joué trois fois le 6e tour, dont deux face à l'US Boulogne CO et à l'USL Dunkerque, qui étaient en National. Mon premier 7e tour reste un beau moment mais cette participation au 8e tour est mon meilleur souvenir. Je n'avais jamais passé le cap. Et qui sait ensuite ? Sur le papier, ce match contre Calais est abordable. 

On est prêts à répondre présent et à voir les 32es de finale.

 

Le nom de Calais appartient à l'histoire de la Coupe de France, même si ce n’est plus le même club aujourd’hui…
J’avais quatre ans lors de l’épopée du Calais RUFC, en 2000 (finale perdue 2-1 face au FC Nantes), mais on m’en a tellement parlé et on en parle tellement encore que cela reste très présent chez nous. Je n’ai jamais rencontré les Calaisiens d’aujourd’hui quand j’étais à Calais Beau-Marais mais je les connais bien, j’ai suivi l’évolution rapide du club depuis sa création (en juin 2023, par fusion du Grand Calais Pascal FC et du Calais FCHF). On peut craindre leurs individualités quand on voit leur recrutement encore cette année. Ce sont tous des joueurs avec de gros CV dont Claudio Beauvue (vainqueur de la Coupe de France 2014 avec l’EA Guingamp), un attaquant à suivre de près avec toute son expérience et sa belle carrière. Mais on a aussi montré que l’on était capable d’éliminer une N3 (l’Olympique Saint-Quentinois au 6e tour) et une R1 (le FCPP d’Amiens au 7e) à la maison. On est prêts à répondre présent et à voir les 32es de finale. »

Après la qualification au 7e tour devant le FCPP d’Amiens (photo Le Touquet ACFCO).

Le 8e tour en 8 points