L'Hostis, le mur de Bretagne

Le gardien du Stade Briochin, qualifié pour les 16es de finale, n'a encaissé aucun but en Coupe de France cette saison. À 34 ans, le Gardois s'éclate en Bretagne.

L’année prend fin dans quelques heures mais en ce 31 décembre, Franck L’Hostis (34 ans) n’a pas vraiment le temps d’organiser sa soirée du réveillon. Après quelques jours de repos en famille dans le sud de la France, l’expérimenté gardien du Stade Briochin a déjà remis les gaz pour déposer son fils au centre aéré puis scratcher ses gants, rencontre en retard de championnat contre Bourges (2-1, samedi 4 janvier) oblige. « C’est excitant, savoure le portier. Je pratique le foot pour jouer des matches et pour le moment, j’ai pu tous les disputer car je n’ai eu aucun souci physique. Je touche du bois pour que cela dure. » Il n’est sans doute pas le seul et tout le monde, dans les Côtes-d’Armor, doit prier pour qu’il n’arrive pas malheur au dernier rempart de la cinquième défense du groupe B de National 2.

Avec lui, Saint-Brieuc a également gravi la montagne Le Havre (1-0, L1) en 32e de finale de la Coupe de France, et verra les Alpes venir à ses pieds, le mercredi 15 janvier, avec la réception d’Annecy (L2) lors des 16es. Une compétition dans laquelle L’Hostis, invincible au cours des six tours franchis par le club breton, brille. « Cela peut-être un défi pour moi de continuer à ne pas prendre de but. Mais c’est avant tout une statistique intéressante et révélatrice de notre état d’esprit. Tout le monde s’arrache pour protéger la cage », glisse le gardien, plutôt collectif.

Pensionnaire de National 2, le Stade Briochin de Franck L'Hostis a éliminé Le Havre (1-0) lors des 32es de finale de la Coupe de France (photo Johnny FIDELIN / ICON SPORT).

Il faut le pousser un peu pour qu’il avoue du bout des lèvres avoir été « un peu sollicité » face au HAC et avoir eu « trois interventions à réaliser en seconde période lors du 5e tour » contre Lannion (N3, 0-2). « Notre entrée en lice à Plouvorn (1-0, 4e tour) a été compliquée, rembobine-t-il. Cela n’a pas été simple face à une belle équipe de Régional 1. » Devant Saint-Malo, leader incontesté de sa poule de N2, le Stade Briochin est également passé par un trou de souris, sauvé par son adresse et l’instinct de Franck L’Hostis lors de la séance de tirs au but (0-0, 5 tab 4). « C’est un exercice vraiment particulier. Depuis trois ou quatre ans, je ne regarde plus aucune vidéo et je me laisse guider par le moment. Cela me réussit plutôt bien », apprécie le joueur formé à l’AS Monaco.   

Le Stade Briochin a éliminé Saint-Paimpolais (3-0, R2) lors du 7e tour de la Coupe de France (photo Philippe LE BRECH / APL / FFF).

À Saint-Brieuc, qu’il a rejoint à l’été 2023 pour retrouver son mentor Roland Vieira - remplacé depuis sur le banc par Guillaume Allanou, entraîneur mais aussi président - le gardien retrouve une seconde jeunesse. Pleinement épanoui, il vit intensément l’un de ses derniers défis, et surtout la plus belle aventure de sa carrière en Coupe de France. « Je vais disputer mon premier 16e de finale. Avec mes autres clubs, notamment Le Puy Foot 43, je ne suis pas passé loin. Je suis content que ça arrive à Saint-Brieuc car le groupe a vraiment une bonne mentalité et une âme. Il progresse, mûri et il ne faut pas que cette qualification face au Havre soit une finalité. On doit se remettre dans le championnat (Saint-Brieuc reçoit Blois vendredi 10 janvier à l'occasion de la 15ème journée de N2) avant de penser à Annecy, une grosse équipe qui joue le haut du tableau de L2 », prévient l’ambitieux L’Hostis.

Leader naturel, le portier passé par le Clermont Foot ou encore l’US Orléans est également un témoin entre deux générations. Sous la houlette de Cheikh N’Diaye (39 ans), son entraîneur des gardiens qui compte trois apparitions en Ligue 1 sous le maillot du Stade Rennais, il repousse encore ses limites : « Les séances spécifiques me conviennent parfaitement. Il sait ce dont j’ai besoin. Avec Estéban Crespel (22 ans) et Gabin Le Normand (18 ans), on forme un quatuor bien rôdé. Ce sont deux jeunes gardiens qui ont faim et sont très à l’écoute. Je leur donne quelques astuces mais le meilleur moyen de les respecter, c’est de me donner à fond car même à 34 ans, je peux toujours progresser », conclut L’Hostis.