Arbitrage, le débrief de la J23
Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
LE HAVRE AC - TOULOUSE FC
19e minute : Sur un corner, l'attaquant toulousain n°19, positionné dos au gardien de but havrais, entre en contact avec ce dernier dans la surface de but. Un partenaire de l’attaquant reprend alors le ballon et marque le but. L’assistance vidéo vérifie non seulement la potentialité d’une main sanctionnable du buteur avant que le ballon n’entre dans le but, mais également l’éventuelle obstruction de l’attaquant n°19 devant le gardien qui aurait empêché celui-ci d’agir en direction du ballon. L’arbitre est finalement invité à se déplacer en bord de terrain pour revisionner la situation. Il décide alors de modifier sa décision et d'annuler le but pour une faute de l'attaquant sur le gardien.
Analyse de la direction de l'arbitrage
Le travail de l’arbitre vidéo a permis de montrer à juste titre que le but devait être annulé pour une faute de l'attaquant toulousain n°19, tout en excluant une main du buteur. En effet, sans chercher à disputer le ballon, le joueur toulousain fait obstacle à la progression du gardien avec un contact prolongé entre les deux joueurs, ce qui empêche le gardien de but d'intervenir vers le ballon. La décision attendue était bien d'annuler le but et de reprendre le jeu par un coup franc direct pour l'équipe du Havre.
AJ AUXERRE - OLYMPIQUE DE MARSEILLE #1
45e minute : Le joueur marseillais n°3 reçoit le ballon dans la surface de réparation auxerroise et contrôle celui-ci du pied gauche. Dans sa course, il entre ensuite en contact avec le joueur auxerrois n°3 et tombe au sol. L’arbitre, bien positionné, juge ce contact non sanctionnable et laisse le jeu se dérouler. Dans la continuité de cette première action, après la récupération du ballon par l'équipe auxerroise, cette dernière développe une attaque rapide qui se conclut par un but. L’arbitre vidéo analyse l’intégralité de la situation : il considère d'abord que la décision de ne pas siffler pénalty dans la surface auxerroise n'est pas une erreur manifeste et identifie ensuite une position de hors-jeu sanctionnable d'un attaquant auxerrois qui justifie d'annuler le but.
Analyse de la direction de l'arbitrage
La position de hors-jeu de l'attaquant auxerrois est sanctionnable car ce dernier se trouve plus près de la ligne de but adverse que le ballon et l'avant-dernier adversaire, en intervenant dans le jeu puisqu'il joue le ballon passé par un coéquipier : le but devait donc bien être refusé. Concernant la situation de potentiel pénalty dans la surface de réparation auxerroise, les images montrent que le défenseur ne commet aucune faute par imprudence, même s’il ne touche pas le ballon. Le contact de son bras gauche sur le haut du corps de l'attaquant marseillais ne saurait justifier à lui-seul une décision de pénalty. Par ailleurs, le pied droit du défenseur se pose au sol en dehors de la trajectoire du joueur marseillais, avec le pied droit de ce dernier qui vient heurter le talon du défenseur. Par conséquent, le pénalty n’était pas attendu et la bonne décision a été prise sur le terrain.
AJ AUXERRE - OLYMPIQUE DE MARSEILLE #2
63e minute : Le joueur marseillais n°13, déjà averti à la 38ème minute pour avoir stoppé illicitement une attaque prometteuse d’un adversaire, dispute le ballon en l'air au joueur auxerrois n°25. En extension, il parvient à dévier le ballon avec son pied gauche. Toutefois, dans la continuité de son geste, il heurte le bas du dos de son adversaire avec son genou gauche. Bien positionné, l’arbitre décide de sanctionner immédiatement cette intervention d’un avertissement pour comportement antisportif : le joueur marseillais n°13 est donc exclu pour avoir reçu deux avertissements. L’arbitre vidéo vérifie la situation pour une potentielle faute grossière consécutive à une éventuelle mise en danger de l'intégrité physique du joueur auxerrois, qui justifierait alors un carton rouge direct. Après analyse, il considère que la décision de simple carton jaune n'est pas une erreur manifeste, et décide de ne pas intervenir davantage.
Analyse de la direction de l'arbitrage
Même si le joueur marseillais n°13 joue d'abord le ballon, son geste est réalisé sans maîtrise car son genou gauche vient percuter directement le bas du dos de son adversaire, avec vitesse et intensité. Les images montrent ainsi clairement que la faute est commise de manière inconsidérée, c'est-à-dire sans tenir compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte pour son adversaire. Conformément aux lois du jeu, le joueur fautif devait donc recevoir un avertissement. Puisqu'il s'agissait du second carton jaune reçu, le joueur marseillais n°13 devait donc bien être exclu de l'aire de jeu.
FC NANTES - RC LENS
70e minute : Sur un ballon lancé dans la profondeur, le joueur lensois n°8 est sanctionné d'un coup franc direct pour avoir retenu un adversaire. Alors que l'arbitre vient de siffler la faute, le joueur fautif, a priori mécontent de la décision, se saisit du ballon et décide de le lancer délibérément en direction de l'arbitre, situé à une dizaine de mètres. L’arbitre sanctionne immédiatement ce comportement d’une exclusion directe. L’arbitre vidéo vérifie la nature de ce jet de ballon et confirme la décision prise par l’arbitre.
Analyse de la direction de l'arbitrage
Les images montrent que, alors que le jeu est arrêté, le joueur lensois lance volontairement le ballon vers l’arbitre, apparemment en signe de mécontentement. Celui-ci rebondit à proximité immédiate de l'arbitre, toutefois sans le toucher. Conformément aux lois du jeu, ce geste doit être considéré comme un acte de brutalité et sanctionné d'un carton rouge. La bonne décision a donc été prise par l'arbitre.