Arbitrage, le débrief de la J24
Après chaque journée de Ligue 1 McDonald’s, la Direction de l'arbitrage de la FFF analyse certaines situations qui ont nécessité le recours à l'assistance vidéo durant le week-end.
OLYMPIQUE LYONNAIS - STADE BRESTOIS
93e minute : dans sa propre surface de réparation, le joueur lyonnais n°98 tente d'intercepter le ballon sur une frappe brestoise en tendant sa jambe droite dans la trajectoire de la frappe, dos au ballon. En se retournant, il contre d'abord le ballon de la jambe gauche, puis ce dernier vient heurter son bras droit. Dans la continuité immédiate, l’arbitre assistant lève son drapeau pour signaler la position de hors-jeu d'un joueur brestois et l'arbitre siffle, ce qui met fin à l’action. Considérant le moment et le score de la rencontre, l'arbitre vidéo décide de proposer à l'arbitre de prendre connaissance des images en bord de terrain. L'arbitre prend alors la décision de maintenir sa décision initiale de ne pas siffler pénalty. À l’issue du visionnage, en collaboration avec le 4e arbitre, il constate également le comportement inapproprié de l’entraîneur lyonnais et décide de l'exclure directement.
Analyse de la direction de l'arbitrage
La bonne décision a bien été prise sur le terrain : le défenseur, en tentant de contrer la frappe au but de l'attaquant brestois, touche le ballon du bras alors qu’il est dos tourné au ballon, en déséquilibre avant, son bras descendant naturellement vers le sol pour réceptionner sa chute. La position du bras au moment du contact peut être considérée comme une conséquence du mouvement du corps du défenseur dans cette situation spécifique, donc non sanctionnable. Par conséquent, le pénalty n'était pas attendu. Par ailleurs, concernant la situation d'exclusion de l'entraîneur lyonnais, l'arbitre a fait preuve d'un sang-froid et d'une maîtrise posturale remarquables pour faire face au comportement violent de l'entraîneur.
ANGERS SCO - TOULOUSE FC
51e minute : le joueur toulousain n°9 reçoit le ballon d’un partenaire dans la surface de réparation adverse et marque un but pour son équipe. Au moment de la passe du partenaire, l’arbitre assistant a toutefois identifié la position de hors-jeu de l'attaquant toulousain n°80 et lève alors son drapeau car il considère que ce joueur "interfère avec un adversaire". L'arbitre siffle et décide de refuser le but. L’arbitre vidéo vérifie la situation et indique à l’arbitre qu'il estime que la position de l'attaquant n°80 n'est pas sanctionnable. Il recommande un visionnage à l’arbitre en bord de terrain. Face aux images, l’arbitre décide finalement de valider le but.
Analyse de la direction de l'arbitrage
Conformément aux lois du jeu, la position de hors-jeu de l’attaquant toulousain n°80 n’est pas sanctionnable car il n'interfère pas avec un défenseur angevin :
- soit en l'empêchant de jouer ou d'être en position de jouer le ballon en entravant clairement son champ de vision ;
- soit en lui disputant le ballon ;
- soit en tentant clairement de jouer le ballon qui se trouve à proximité alors que cette action influence la réaction d'un défenseur ;
- soit en effectuant une action évidente qui influence clairement la capacité d'un défenseur à jouer le ballon.
L'intervention de l'arbitre vidéo était donc attendue : le but devait donc bien être accordé.
RC LENS - LE HAVRE AC
88e minute : sur une contre-attaque, le joueur havrais n°10, en possession du ballon dans la surface de réparation adverse, entre en contact avec le joueur lensois n°18 qui a cherché à intervenir à l'aide de sa jambe gauche. L’arbitre, bien placé, estime que ce contact ne justifie pas d'accorder un pénalty. L’arbitre vidéo vérifie la situation et invite finalement l’arbitre en bord de terrain. Après avoir analysé les images, ce dernier décide de modifier sa décision et d'accorder un pénalty.
Analyse de la direction de l'arbitrage
Les images montrent que le défenseur lensois tend sa jambe gauche et, pris de vitesse par le crochet extérieur de l’attaquant, ne parvient pas à toucher le ballon. Le contact créé avec imprudence par le mouvement de la jambe du défenseur vient clairement faire trébucher l'attaquant : il est donc sanctionnable au regard des lois du jeu. L’intervention de l'assistance vidéo à l'arbitrage était bien nécessaire pour corriger la décision initiale et reprendre le jeu par un pénalty, sans avertissement.