Adil Hermach : « On y croit dur comme fer »
Le jeune entraîneur (38 ans) du Nîmes Olympique, en déplacement à Boulogne lors de la 26e journée vendredi (19h30), sait que la fin de saison va être difficile, mais il reste convaincu que le maintien est jouable.
Né à Nîmes il y a 38 ans (le 27 juin 1986), formé au club qu’il a intégré à 9 ans et avec lequel il a joué une finale de Coupe Gambardella-Crédit Agricole en 2004, il semble logique qu’Adil Hermach en devienne un jour l’entraîneur, ce qui était d’ailleurs son souhait il y a quelques années. Mais le parcours de l’international marocain (24 sélections entre 2008 et 2014) a été tout sauf linéaire. Parti à Lens à 18 ans, il y passe sept ans, dont six mois de prêt au KSV Roeselare (Belgique), et contribue à la remontée des Sang et Or en L1, en 2009. Puis commence un exil de plus de cinq ans dans le Golfe avec d’abord Al-Hilal (Arabie Saoudite), puis trois clubs émiratis, Al-Wahda, Al-Dhrafa et Ajman Club. Deux brefs séjours en France à Toulouse, en 2013, puis à Nîmes, en 2015, lui permettent de ne pas couper les liens avec sa région d’origine. Et c’est enfin dans le Gard qu’il revient en avril 2024, à la rescousse de Crocodiles menacés de relégation. À six matches de la fin de la saison, il redresse la barre avec quatre victoires d’affilée, et peut continuer l’aventure en National, pour son club de toujours.
La 26e journée de National est à suivre vendredi et samedi (19h30)
sur FFFtv et Scores en Direct
Adil Hermach est l'entraîneur du Nîmes Olympique depuis avril 2024 (photo Vincent POYER / ICON SPORT).
LE SPRINT FINAL
« On n'est pas à notre vraie place »
« La fin de saison va être très compliquée, on le sait, on s’est préparé à ça. Ça va être le sprint final. On a des confrontations contre les quatre premiers en plus, mais on y croit dur comme fer. On va déjà essayer de faire le plein de points à la maison. C’est plus compliqué qu’en 2024 (quatre victoires en six matches après son arrivée en avril), je n’arrive pas en cours de saison. Cette année, ça ne se passe pas comme prévu, je pense qu’on n’est pas à notre vraie place, je la vois plutôt dans le ventre mou du championnat, autour de la huitième. Il va falloir trouver de la fraîcheur mentale pour aller chercher quelque chose. »
EFFICACITÉ
« Oussama Abdeljelil fait bien son job »
« Le maintien passera bien sûr par la solidité défensive. Mais ce qui va nous assurer une place en National, c’est notre efficacité offensive, qui doit être meilleure. Oussama Abdlejelil, c’est un buteur, un numéro 9. Il fait bien son job. Mais ce qui nous manque, c’est d’avoir un autre buteur. Il a marqué plus de la moitié de nos buts (12 sur 19), il faudrait qu’il ait de l’aide. »
Oussama Abdeljelil, meilleur buteur de Nîmes cette saison avec 12 réalisations (photo Fabrice FOURES / FFF).
LE NATIONAL
« Un championnat compétitif »
« En 2003-2004, j’ai découvert le National avec Nîmes, mais j’étais très jeune (17 ans) et je n’avais pas fait beaucoup de matches à l’époque. C’était un championnat qui avait la réputation d’être très rugueux. Quant on entend parler du National aujourd’hui, on imagine la campagne, des longs ballons devant, alors qu’en fait ce sont des stades magnifiques, du niveau de la Ligue 1 ou Ligue 2. Le petit stade des Antonins (à Nîmes) est très bien aussi, même si on préférait le stade des Costières. Aujourd’hui, c’est un championnat compétitif, qui a beaucoup progressé. La prochaine Ligue 3 peut apporter plus de visibilité, de moyens, plus de clubs pros avec moins d’inégalités de moyens. »
Nîmes reste sur quatre clean-sheets consécutifs à domicile, mais son attaque marque peu (photo Fabrice FOURES / FFF).
FONDAMENTAUX
« Le respect et le plaisir du jeu »
« Je ne transige pas sur le respect, déjà. C’est fondamental chez moi. Et le plaisir du jeu. Le foot ne doit jamais devenir une contrainte. Le football, c’est un sport populaire, qui donne des émotions, qui en procure aux spectateurs, c’est ce que j’aime aussi. Après, on doit être pragmatique et gagner des matches, mais j’essaie de m’attacher à ces valeurs. »
SA CARRIÈRE
« Je n'ai aucun regret »
« Je suis fier de ma carrière, même si j’aurais pu faire mieux. Honnêtement, avec le recul, je n’ai aucun regret. Je suis très content d’avoir joué à Lens. C’est un club avec une identité très forte, comme Nîmes, j’y ai appris beaucoup. Et puis quelle ambiance ! J’ai été l’un des premiers jeunes à aller dans les pays du Golfe, à un moment où ce n’était pas encore la tendance, et je me souviens avoir dit qu’un jour on regarderait le championnat saoudien dans les émissions en France. Aujourd’hui, c’est le cas. J’ai pu disputer la Ligue des champions d'Asie et me retrouver dans des destinations complètement farfelues, et quand on arrivait, il y avait 90 000 personnes dans le stade. C’est une autre culture, et les étrangers ont de grosses responsabilités : quand tu gagnes, c’est grâce aux locaux, quand tu perds, c’est à cause des étrangers. Je pense avoir bien représenté les jeunes venus du championnat de France. »
Adil Hermach a joué dans quatre championnats différents (France, Belgique, Arabie Saoudite et Émirats Arabes unis) avant de revenir dans sa ville natale (photo Vincent POYER / ICON SPORT).
SES RETOURS
« Mon papa était très malade »
« La première fois, quand je rentre, c’est un choix de mon club saoudien, qui avait besoin de libérer une place de joueur étranger. Antoine Kombouaré était alors le coach à Al-Hilal. J’ai beaucoup apprécié le club de Toulouse, je m’y sentais bien, mais je n’ai pas pu signer car Al-Hilal m’a demandé de revenir pour finir mon contrat. Quand je reviens à Nîmes, c’est pour plein de raisons. La principale, c’est que mon papa était très malade, je n’avais aucun projet qui valait le coup. J’étais parti trop jeune, alors j’ai fait six mois à Nîmes. Et après, j’ai une offre financière très intéressantede la part Al-Dhafra FC, aux Émirats. J’ai réfléchi, et mon père m’a dit : "Vas-y, il n’y a pas de souci". »
Un jeune entraîneur proche de son groupe (photo NÎMES OLYMPIQUE).
LE MAROC
« Une grande nation du football »
« Clairement, le Maroc va s’inscrire dans les grandes nations du football, en tout cas il fait tout pour. Ses dernières performances sont bonnes. Concernant les binationaux, on voit que le Maroc arrive maintenant à attirer des joueurs des meilleurs pays du monde, comme la France ou l’Espagne. Aujourd’hui, le Maroc peut compter sur Brahim Diaz, Eliesse Ben Seghir, Bilal Nadir ou le petit Amine Et Taïbi. Il faut aussi noter le travail du Roi du Maroc, qui est très investi dans le sport. Si je résume ma carrière internationale à un truc, c’est qu’un jour, mon papa m’a dit : "Je peux mourir tranquille, je suis fier de toi, tu as joué pour l’équipe du Maroc". Je vous laisse imaginer ce que ça représente. »
La 25e journée en bref
Si QRM-Aubagne FC se jouera samedi (à 19h30), les sept autres rencontres de la 26e journée auront lieu comme d’habitude vendredi à 19h30. Le leader Nancy (45 points) est exempt, mais avec quatre points d’avance sur Le Mans (2e, 41 pts) et Boulogne (3e, 41 pts), il est assuré de conserver la première place. L’écart pourrait toutefois se réduire, puisque Le Mans accueille Paris 13 Atletico (16e) et que Boulogne reçoit Nîmes (15e), deux équipes qui luttent pour le maintien. Pour Orléans (4e, 37 pts) et Valenciennes (5e, 37 pts), à quatre points derrière, il sera important de ramener des points de Bourg-en-Bresse (8e, 31 pts) et de Dijon (7e, 33 pts), qui vont tenter de se rapprocher du maintien. Le FC Sochaux (12e, 27 pts), en panne de victoire depuis bientôt quatre mois, aura l’occasion de refaire son retard sur le FC Rouen (9e, 30 pts) et de s’éloigner de la zone rouge, tout comme Versailles (13e, 27 pts), en déplacement à Châteauroux (17e, 23 pts). Villefranche (10e, 29 pts) et Concarneau (9e, 29 pts), qui ont gagné la semaine dernière, visent le milieu de tableau.