ARBITRAGE

Le football amateur à l'honneur des Trophées « Tous Arbitres »

mercredi 1 octobre 2025 - 16:20 - Ilan MERHABA
JNA 2025

En préambule du coup d’envoi des Journées de l’Arbitrage 2025, les Trophées « Tous Arbitres » ont été remis mardi 30 septembre au musée de La Poste, à Paris.

Depuis trois saisons, La Poste récompense les meilleures initiatives locales en matière d’arbitrage, au sein de ses quatre grands sports collectifs partenaires : football, basketball, handball et rugby. Mardi soir à Paris, les lauréats 2024-2025 ont reçu leurs prix en présence notamment de Marie Barsacq, ministre des Sports de la Jeunesse et de la Vie Associative, Philippe Wahl, président du conseil d’administration de La Poste, Philippe Diallo, président de la FFF, et Amel Bouzoura, directrice de l’engagement de la FFF. Nikola Karabatic, gloire du handball français (triple champion olympique) fraîchement retraitée, était également de la partie, en sa qualité de parrain des Journées de l'Arbitrage 2025. 

Cette année, les acteurs du football ont été distingués à quatre reprises, témoignant de l’esprit créatif et innovant ainsi que de la force de l’engagement du ballon rond amateur. Et tous ces projets ont vocation à s’étendre aux niveaux départemental, régional voire national.

Meilleures initiatives locale et féminine, postier arbitre de l’année et prix coup de cœur du jury, gros plan sur les Trophées « Tous Arbitres » remportés par le football.

 MEILLEURE INITIATIVE LOCALE FOOTBALL 

Le FC du Chéran, club de la région Auvergne-Rhône-Alpes représenté par André Falcomata, son président – pour qui « apprendre à arbitrer, c’est apprendre à mieux vivre ensemble » – a été récompensé pour son initiative « l’arbitrage au cœur de la formation citoyenne ». Un programme qui vise à intégrer l’arbitrage dans la formation des jeunes joueurs, en développant une culture de respect des règles et des officiels. Les jeunes licenciés sont ainsi impliqués dans un système de parrainage où les différentes catégories arbitrent celles d’en-dessous, favorisant l’apprentissage et la responsabilisation.

L’accompagnement pédagogique des éducateurs, couplé à des formations de tous types sur l’arbitrage, ont permis une nette amélioration du climat lié à l’arbitrage sur les terrains. Avec un total de 120 jeunes concernés et plusieurs nouveaux arbitres formés, le projet a reçu un accueil enthousiaste de la part des familles et suscité l’intérêt d’autres clubs de la région. Le FC du Chéran souhaite maintenant étendre son action aux clubs intéressés, avec le soutien du district de Haute-Savoie.

André Falcomata, président du FC du Chéran, en compagnie de Philippe Diallo, président de la FFF, et Camille Soriano, arbitre assistante en Ligue 2 BKT (photo LA POSTE).

 MEILLEURE INITIATIVE FÉMININE 

À l’AS Montigny-lès-Metz (Moselle), les pionnières du sifflet ouvrent la voie à l’arbitrage féminin. Leur projet « Rouges et noires : les pionnières du sifflet », représenté par René Zanetti, responsable des programmes éducatifs du club mosellan, vise à briser les stéréotypes autour de l’arbitrage féminin et à former un vivier d’arbitres compétentes, confiantes et engagées. À travers une série d’actions concrètes – quiz interactifs, ateliers pratiques, échanges avec des arbitres féminines, intégration dans les entraînements et création d’un mini-stage FIA (Formation Initiale d’Arbitre) – le club lorrain fait de l’arbitrage un véritable levier d’émancipation.

Les résultats sont prometteurs : 83 participantes directes, 7 jeunes filles engagées dans un stage de préparation officiel, 10 dirigeants formés et des centaines de personnes sensibilisées au sein du club. Le tout avec une forte visibilité sur les réseaux sociaux. Entièrement porté par les éducateurs et référents internes, le projet ambitionne désormais d’aller plus loin : création d’un stage annuel, développement d’un mentorat et extension de l’initiative à d’autres clubs du district. Une initiative locale, devenue modèle territorial.

Membre du jury, Amel Bouzoura a également remis un prix, celui de la meilleure initiative féminine avec la Directrice Générale Adjointe de La poste, Marie-Aude Dubanchet (photo LA POSTE).

 POSTIER ARBITRE DE L’ANNÉE 

À 43 ans, Sébastien Desliot, éducateur et arbitre au CA Rilhac-Rancon, jongle entre deux univers étroitement liés : celui de La Poste, où il exerce depuis vingt-trois ans comme préventeur expert, et celui du football amateur, où il fait figure de référence en tant qu’arbitre régional et formateur passionné. Fils d’arbitre, Sébastien Desliot perpétue une tradition familiale. Un parcours atypique, forgé dans l’engagement, la transmission et l’amour du sport. Le Limogeais a d’ailleurs confié être « un fervent supporter du CSP Limoges et du Limoges Handball, en parallèle de sa passion pour le football ».

C’est à la suite d’une blessure qu'il découvre l’arbitrage. Impossible pour lui de quitter les terrains : il troque les crampons pour le sifflet, et très vite, la passion s’installe. Depuis, il n’a cessé de progresser. Promu en Régional 1, Sébastien Desliot est aussi éducateur fédéral diplômé, et partage son expérience avec les jeunes générations. Au sein de son club, il a mis en place un « triathlon des lois du jeu » pour mieux former les jeunes, recruté de nouveaux arbitres et il accompagne ses U13 féminines dans l’apprentissage des règles du football à 11. Un engagement reconnu car son club a obtenu le label argent arbitrage et ses jeunes ont brillé en finale régionale du challenge U13 Pitch en Ligue Nouvelle-Aquitaine.

Sébastien Desliot en compagnie de Guillaume Paradis, arbitre en Ligue 1 Mc Donald's (photo LA POSTE).

 PRIX COUP DE CŒUR 

Cette année, le prix coup de cœur du jury a été adressé au District du Finistère, porteur de la Pause Technique Arbitrage (PTA). Inspirée par la pause fraîcheur accordée aux joueurs en période de forte chaleur, cette coupure, qui scinde chaque période en deux, permet à l’arbitre d’avoir un échange avec un parrain, qui ajuste sa posture en fonction des besoin de son filleul. Conseiller, rassurer et même débattre sur des décisions prises au cours des minutes précédentes, tels sont les objectifs de cette PTA. Afin que ces échanges ne soient pas isolés, ils sont immédiatement relayés entre observateurs, jusqu’à remonter à la Commission Départementale de l’Arbitrage (CDA). Grâce à cet accompagnement, les arbitres en formation sont plus facilement fidélisés.

« Ce week-end, un jeune arbitre m’a dit qu’il avait pris plaisir à arbitrer, c’est ce que je recherche à travers ce projet, rendre l’arbitrage plaisant », a souligné Denis Rannou, membre de la Commission départementale de l'Arbitrage du Finistère. Et la mobilisation est grande. Chaque week-end, ce sont plus de 200 joueurs, 10 arbitres et 10 référents éducateurs qui sont concernés. Comme pour les trois autres initiatives récompensées, elle a vise à se déployer localement.

Philippe Wahl et Marie Barsacq ont remis le prix coup de cœur à Denis Rannou, représentant du district du Finistère (photo LA POSTE). 

Nikola Karabatic : « Arbitrer m'a bonifié en tant qu'homme et joueur »

« J'ai été jeune arbitre au sein de mon club dès mes premières années de pratique. Au handball, on essaye vraiment de sensibiliser nos joueurs à l'arbitrage dès le plus jeune âge. Et les bénéfices sont nombreux. Déjà, on commence bénévole donc ça éveille un bon esprit citoyen. Ensuite, on comprend la difficulté de la fonction d'arbitre et automatiquement, on développe une certaine empathie envers le corps arbitral. Pour ma part, ça m'a bonfié en tant qu'homme et aussi en tant que joueur. Avoir une bonne relation avec celui qui organise et permet le jeu ne peut être qu'une bonne chose car en retour, ils font preuve de sympathie et sont moins fermes. On m'a donné une statistique : sur mes 365 matches avec les Bleus, j'ai été sanctionné de deux minutes à seulement cinquante reprises ce qui est assez peu dans un sport comme le hand. Pour comparer avec le foot, on a un arsenal de sanctions plus étoffé, qui permet de tempérer les choses. Quand un joueur prend deux minutes, il va se calmer, s'aérer l'esprit et il revient avec une mentalité différente. Au foot, les cartons jaune et rouge sont radicaux. Le premier te conditionne sur le restant de la partie et le second, pas besoin d'épiloguer, tu sors. Instaurer une sanction similaire aux deux minutes pourrait être une bonne idée ! »

fédération française de football - FFF
Crédit Agricole logo EDF logo Nike logo Orange logo Uber Eats logo Volkswagen logo