« Apporter un maximum de cartes à Gérald Baticle »

Depuis septembre, l’Équipe de France Espoirs bénéficie de l’expérience de Christophe Delmotte (56 ans) et Christophe Jallet (41 ans). Pour FFF.fr, les deux adjoints de Gérald Baticle se dévoilent.

 L'ARRIVÉE AVEC LES BLEUETS 
« Je suis comme un gamin »

Christophe Delmotte : « J’étais en fin de contrat au FC Metz et l’opportunité de rejoindre le staff de l’Équipe de France Espoirs s’est présentée. Pour moi, c’est le Graal, une sorte d’accomplissement. Représenter son pays est quelque chose d’énorme. C’est une vraie fierté et un réel bonheur. J’ai découvert un super staff et je suis très content de plonger dans cette aventure humaine. »

Christophe Jallet : « Si on m’avait posé la question il y a six mois, je n’aurais pas pensé être là aujourd’hui (sourire). Contrairement à Christophe (Delmotte), qui a pas mal d’expérience, je suis dans l’apprentissage et la découverte. J’arrive avec beaucoup d’envie et de soif d’apprendre. Je suis comme un gamin. Je vis ça avec énormément de bonheur : représenter mon pays, remettre ce maillot frappé du coq et faire partie de l’élite du football français. Je suis très excité de revivre une aventure humaine et de découvrir de nouvelles choses au sein d'un staff génial. »

Gérald Baticle, le sélectionneur, entouré de ses deux adjoints, Christophe Jallet et Christophe Delmotte (photo Germain REZÉ / FFF).

 ENTRAÎNER, LA SUITE LOGIQUE 
« Une volonté de transmettre »

Christophe Jallet : « Si je n’avais pas reçu le coup de fil de Gérald (Baticle), j’aurais peut-être mis plus de temps à franchir le pas. Cela a été un vrai déclic. Je me suis toujours dit que lancer une carrière d’entraîneur à l’issue de celle de joueur (il a arrêté en 2020, NDLR) allait être compliqué. J’avais besoin d’un sas de décompression et de prendre un peu de recul. Néanmoins, cela m’a toujours animé. J’ai toujours aimé ce côté fédérateur du vestiaire, cet esprit de groupe même si cela ne suffit pas. Il faut se former, ce que j’ai commencé à faire, et avoir des idées. »

Christophe Delmotte : « C’est quelque chose qui s’est fait progressivement. Lors de mes dernières saisons de joueur au Stade de Reims, entre 35 et 37 ans, je me suis rendu compte que j’étais entendu, de par mon vécu et mon expérience, notamment à l’Olympique Lyonnnais. Cela m’a donné envie de passer mes diplômes pour, comme le dit la fameuse phrase, rendre au football ce qu’il m’a apporté. J’ai cette volonté de transmettre. »

 LEUR RÔLE EN ESPOIRS 
« Une vraie unité au sein du staff »

Christophe Delmotte : « Lors des rassemblements, on a dix à douze jours de grande intensité puis on doit suivre les performances des joueurs lors de leurs matches de championnat et dans les coupes d’Europe. Gérald (Baticle) distribue les rôles à chacun. Je m’occupe notamment des jeux d’échauffement lors des séances d’entraînement, et aussi des phases offensives sur les coups de pied arrêtés. Tout s’est fait assez naturellement. J’avais croisé plusieurs fois Christophe (Jallet) mais on ne se connaissait pas. Il déborde d’envie et croque à pleines dents dans cette nouvelle aventure. C’est top de se découvrir en bossant ensemble. »

Christophe Jallet : « Il y a une vraie unité au sein du staff. Tout le monde est concerné par les différentes missions à réaliser. Par exemple, lors de l’échauffement d’avant-match, Christophe (Delmotte) s’occupe des joueurs offensifs comme il travaille avec eux lors des phases arrêtées. Moi, je suis plutôt avec les défenseurs. Les tâches sont bien définies et très claires. Hors des rassemblements, il y a un très gros radar à déployer afin de ne rater aucun joueur pour que Gérald (Baticle) puisse composer la meilleure liste possible. On doit apporter un maximum de cartes au sélectionneur. Il y a une vraie envie de travailler ensemble. La meilleure image que l’on puisse renvoyer au groupe, c’est que le staff soit soudé. C’est top d’avoir réussi cette union aussi rapidement. »

Gérald Baticle, sélectionneur, Jérémie Janot, entraîneur des gardiens, Christophe Jallet et Christophe Delmotte, entraîneurs adjoints, et Alan Berrou, préparateur physique (photo Germain REZÉ / FFF).

 L'ÉQUIPE DE FRANCE 
« Des moments exceptionnels »

Christophe Jallet : « Je n’y ai jamais vraiment pensé dans mes premières années, c’est venu quand j’ai commencé à jouer au Paris Saint-Germain (de 2009 à 2014, NDLR). J’y croyais sans y croire, tout en me donnant à fond pour pouvoir un jour être appelé. Parfois, on a tendance à banaliser une sélection. Mais faire partie des onze joueurs sur le terrain pour représenter la France, c’est exceptionnel. C’est une chance et ça a toujours été quelque chose d’incroyable pour moi. L’aboutissement aurait pu être total avec la victoire à l’Euro 2016 si "Dédé" (André-Pierre Gignac) n’avait pas tiré sur le poteau (sourire). Cela reste des moments exceptionnels, très forts pour moi. »

Christophe Delmotte : « J’ai porté une fois le maillot des Bleus, avec l’Équipe de France A’, entraînée à l’époque par Roger Lemerre. Ce qui est marrant, c’est que c’était contre la Belgique (à Charleroi, 1-1), mon pays natal pour lequel j’aurais pu jouer (rire). Quand je suis arrivé à Lyon, en 1997, j’ai croisé Aimé Jacquet (sélectionneur à l’époque, NDLR) à Tola Vologe, le centre d’entraînement de l’OL. Il m’avait dit : "Christophe, on te surveille." Malheureusement, il y avait plus fort que moi à mon poste dans ces années-là, avec Bixente Lizararu et Vincent Candela. Je n’ai pas de regret, je suis allé au plus haut ce que je pouvais donner avec la sélection. »

Christophe Jallet a porté seize fois le maillot des Bleus (photo Thibaut VIANNEY / FFF).

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