Raphaël Reynaud : « Continuer à surprendre »

Dans le cadre de leur préparation à l’Euro, dans trois mois en Lettonie, Lituanie et Slovénie, les Bleus affrontent la Tchéquie, jeudi 16 et vendredi 17 octobre à Usti nad Labem, deux rencontres diffusées sur la chaîne Youtube FFF.

« Raphaël Reynaud, avant de retrouver le public français avec la réception de l’Ukraine à Limoges, le 12 novembre, vous vous déplacez en République tchèque. Qu’attendez-vous de ces deux confrontations ?
On commence véritablement notre préparation pour l’Euro. On revient du Brésil. On a considéré la Copa das Naçoes comme une parenthèse dans notre saison. Aujourd’hui, on entre véritablement dans le championnat d’Europe et dans sa préparation. L’adversaire qui nous est proposé est justement un adversaire européen qui s’est qualifié, comme nous, pour la phase finale. Les Tchèques possèdent une très grande expérience de cette compétition (9 participations alors que ce sera la deuxième participation pour la France), ils sont déjà montés sur le podium (3es en 2010). C’est vraiment une référence pour le tournoi qui arrive. On n’a plus joué contre eux depuis dix ans et l’Équipe de France n’a encore jamais vaincu cette nation. C’est une configuration que l’on connaît un petit peu depuis un certain temps. L’idée sera de renverser un peu la situation et de se jauger face à une équipe aux caractéristiques similaires à celles de la Pologne que l’on vient de jouer à Brasilia. Les Tchèques sont très costauds, vaillants avec un style de jeu européen du niveau des équipes qui seront dans le chapeau 2 ou 3 lors du tirage au sort. C’est donc vraiment intéressant de les jouer et mon attente principale sera de bien entamer notre montée en puissance vers l’Euro.

La liste des joueurs convoqués

Après avoir joué pour la première fois de son histoire au Brésil, la sélection tricolore est focus sur la préparation à l'Euro (photo Luis NOVA /FFF).

Sur le plan du jeu, où se situe l’Équipe de France à trois mois de l’Euro et au sortir d’un tournoi au Brésil relevé ?
Aujourd’hui, on s’appuie toujours sur notre projet de jeu mais on souhaite apporter des remédiations qui nous permettront d’être une équipe encore surprenante. On est sur cette voie-là. Garder notre identité mais aussi surprendre nos adversaires.

On note six changements par rapport au groupe demi-finaliste de la Copa das Naçoes. Vous n’avez pas encore votre groupe pour l’Euro ?
On a un groupe. Un groupe élargi. Un groupe sur lequel on s’est appuyé au Brésil et durant notre campagne de qualification. Maintenant, une nouvelle saison a débuté. Il est important d’avoir une vraie vision du niveau de chacun avec notamment des jeunes pousses qui sont de plus en plus performants dans leur club. On avait également besoin d’une plus grande stabilité et de gagner à nouveau en maturité, ce qui coïncide avec le retour de Kévin Ramirez qui est là pour nous apporter ce supplément de stabilité.

Les raisons sont d'abord sportives (...) Il n’y a pas de convocation en Équipe de France sans un niveau sportif suffisant

Raphaël Reynaud, à propos du retour de Kévin Ramirez

Kévin Ramirez (113 sélections, 32 buts) avait pourtant annoncé sa retraite internationale, il y a un an. Quelles raisons vous ont conduit à le convoquer ?
Des raisons d’abord sportives. Kévin est aujourd’hui sur un nouveau projet. Il est performant dans le championnat belge dans son club d’Herentals. Il n’y a pas de convocation en Équipe de France sans un niveau sportif suffisant. C’est le cas aujourd’hui. Ensuite, on a certains besoins au poste qu’il occupe (meneur de jeu). Kévin répond à ce besoin-là. Il faut aussi, je le disais, que l’on regagne en maturité. On a un peu perdu cet équilibre. On est un peu "fou-fou" dans le jeu. Je souhaite donc remettre de l’expérience et apporter la maturité de Kévin. Cela fait beaucoup de cases qui sont cochées et même si sa décision d’arrêter sa carrière après la Coupe du monde était une décision collective, on l’avait prise ensemble, rien n’est définitif. À partir du moment où il était performant et qu’il percevait les choses de manière aussi positive pour un retour, tous les feux étaient au vert.

Kévin Ramirez va remettre le maillot des Bleus en compagnie de Souheil Mouhoudine et d'Abdessamad Mohammed (photo Pauline CARRÉ / APL / FFF).

Figurent dans ce groupe deux petits nouveaux, Marouane Rezzoug et Ayoub Asname, ainsi qu'Amine Gueddoura, reconduit après ses premières sélections au Brésil. Est-ce pour préparer l’avenir ou ont-ils une vraie chance de postuler pour l’Euro ?
Quand on construit une équipe, on a d’abord en tête l’instant présent. Ayoub et Marouane sont deux joueurs très performants dans leur club respectif. Ayoub, avec GOAL, a peut-être été l’un des meilleurs joueurs de la finale du dernier championnat. Aujourd’hui, il figure parmi les meilleurs passeurs de D1. Marouane est un dribbleur d’exception, qui a fait toutes ses classes de jeune dans nos sélections nationales. Il marque beaucoup de buts avec Montpellier. Ce sont deux joueurs que l’on suit depuis longtemps. Ils sont performants. Évidemment, avec leur venue, on travaille pour le présent et pour l’avenir aussi mais c’est d’abord la préparation à l’Euro qui compte. 

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