Mickaël Ferreira : « Aller le plus loin dans la compétition »
Avant l'entrée en lice des Bleuettes à la Coupe du monde U17 au Maroc, le sélectionneur Mickaël Ferreira et sa capitaine Tanté Diakité dressent un état des lieux post-Euro et se projettent sur l'échéance mondialiste.
Demi-finaliste du dernier Championnat d'Europe disputé en mai aux Îles Féroé, l'Équipe de France U18 féminine arrive au Maroc - pays organisateur des cinq prochaines éditions de la Coupe du monde U17 féminine - avec des certitudes dans le jeu et un groupe fort. Parmi les favoris de la compétition, la sélection menée par Mickaël Ferreira semble rodée à tous les étages avant de se confronter au gratin mondial, elle qui n'a jamais connue la défaite (dans le temps réglementaire, soit quatorze matches d'invincibilité). Les Tricolores lanceront leur Mondial face aux Îles Samoa (dimanche 19 octobre, 18h00), avant d'enchaîner par le Nigéria puis de finir contre le Canada. Avant d'atterir au Maroc, Mickaël Ferreira et sa capitaine Tanté Diakité abordent les objectifs, les adversaires, l'expérience du dernier Euro et les forces du collectif.
« Quels sont les objectifs définis avec votre staff et vos joueuses pour ce Mondial ?
L'objectif est d'aller le plus loin possible dans la compétition, tout simplement. On doit avancer étape par étape. La première mission sera de sortir de la phase de poules, de s’affirmer avant d’entrer dans la phase à élimination directe. On prendra les matches un à un, avec l’ambition d’aller chercher la victoire et ainsi poursuivre notre aventure au Maroc.
Pouvez-vous nous peindre le portrait de vos trois adversaires en poule ?
Nous affronterons d'abord les Îles Samoa, qui disputent leur premier Mondial. C'est une équipe engagée, particulièrement solidaire. Son jeu, axé sur les transitions, est très direct. Il faudra nous méfier d’eux, être sérieux et rigoureux sur le terrain. Ensuite, nous serons opposés au Nigeria, une équipe d'un gros calibre, issue du chapeau 1. Une sélection avec une forte densité athlétique, très engagée au duel, et qui impose une intensité élevée à ses adversaires. Nous finirons par le Canada, une équipe au profil européen dans son organisation, sa structuration mais avec un jeu vertical, à l’américaine. On est donc sur une équipe qui se projette très vite, avec un volet structurel et organisationnel beaucoup plus poussé que nos deux premiers adversaires.
Dates et adversaires de la phase de poule :
- Dimanche 19 octobre 2025 : France - Samoa (18h00) et Nigéria - Canada (21h00)
- Mercredi 22 octobre 2025 : Nigeria - France (21h00) et Samoa - Canada (18h00)
- Samedi 25 octobre 2025 : Canada - France (18h00) et Samoa - Nigéria (18h00)
Ces trois matches à la Football Academy Mohammed VI de Rabat.
Qu'avez-vous tiré comme enseignements de l'expérience printanière aux Féroé avec cette demi-finale d'Euro perdue aux tirs au but face aux Pays-Bas ?
Le bilan que nous avons tiré avec les joueuses, c'est que nous étions capables de poser des problèmes à un grand nombre d'adversaires. Nous l’avions déjà montré avant l’Euro, mais durant la compétition, nous avons su confirmer notre capacité à être solide, à bien défendre, à être bien organisé. Nous savons aussi que nous devons nous montrer plus cliniques dans le dernier ou l’avant-dernier geste, surtout quand le niveau s’élève. Il est là notre axe de progression : être en mesure de concrétiser nos temps forts par des buts comme nous arrivons à gérer nos temps faibles sans en encaisser. Également, nous avons constaté que nos entames n’étaient pas optimales et que nous devions souvent refaire notre retard (NDLR : sur les quatre matches disputés à l’Euro U17, les Tricolores ont été menées trois fois). Même si cela prouve que mentalement les filles sont prêtes, nous devons corriger cet aspect.
Cette génération est invaincue depuis un an (dans le temps réglementaire), ça donne forcément beaucoup de confiance ?
Effectivement, comme je le disais précédemment, nous avons réussi à être solides, quel que soit l'adversaire. À l'Euro, nous avons quand même rencontré les Pays-Bas, qui ont remporté la compétition, et l'Espagne, une référence sur le continent. Avoir affronté des adversaires de qualité en réalisant de belles prestations, ça nous donne énormément de confiance. Peu importe le scénario du match, les filles savent qu’elles ont les armes pour revenir.
La défaite face aux Pays-Bas à l'Euro a permis aux Bleuettes de cibler des axes d'amélioration (UEFA via Getty Images).
Avoir gardé sensiblement le même groupe, à deux ou trois exceptions près, est une satisfaction ? Pour travailler, c’est facilitant ?
Oui, nous sommes dans la continuité. En tout cas, nous cherchons à l’être car c’est toujours plus simple de travailler et surtout de progresser avec un groupe stable. La notion de groupe est primordiale, surtout lorsqu’on dispute de telles compétitions.
Le rassemblement de la mi-septembre vous a permis de relancer la machine et peaufiner les derniers détails ?
Tout à fait, nous étions dans un entre-deux, une passerelle, on va dire, entre l'Euro et cette Coupe du monde. Ce rassemblement nous a servi à retrouver nos automatismes dans le jeu et dans la vie de groupe, nous reconnecter en tant qu’équipe. Nous avons pu contrôler les états de forme de chacune et comme vous l’avez dit, peaufiner les quelques détails techniques, tactiques pour aborder au mieux ce Mondial. Maintenant nous allons rentrer dans une deuxième phase de préparation, plus conséquente au niveau athlétique et très pointue sur l’aspect tactique. »
Tanté Diakité, capitaine de la génération 2008 (photo Pauline CARRÉ / APL / FFF).
Tanté Diakité : « Nous faisons partie des favoris »
« Il y a énormément de fierté. Aller représenter son pays à l’étranger, sur un autre continent, c’est un rêve. Au-delà d’être la plus grande des compétitions, une Coupe du monde est très enrichissant culturellement. Il y a beaucoup à apprendre des autres nations présentes. Nous sortons d'une grosse compétition en mai, à l'Euro, où nous avions un très bon état d'esprit, ce qui nous avait permis d'arriver jusqu'en demi-finale. Ça s'est joué sur des détails. Nous nous sommes retrouvées le mois dernier pour affronter le Maroc en amical, et cette victoire (4-0) nous a fait du bien, surtout après une défaite qu'on n'aurait pas imaginée lors de la demie face aux Pays-Bas. Ça nous a toutes remises en confiance. Aujourd'hui, je sens que le groupe est prêt à affronter n'importe quelle équipe. Dans ce genre de compétition, le groupe doit être fort sinon, à la moindre difficulté, tu t'écroules. Nos forces sont la solidarité, l'honnêteté les unes envers les autres, dans le positif comme le négatif, la maturité et surtout, notre mental d'acier. Nous faisons partie des favoris, on ne va pas se cacher, nous sommes la France. Nous avons travaillé dur pour disputer cette Coupe du monde, on va tout faire pour ramener la coupe à la maison. »