Un final sans finale

Les tirs au but et le Maroc (1-1, 5 tab 4) ont barré la route de la finale de la Coupe du monde U20 à la France, mercredi 15 octobre à Valparaiso (Chili). Elle tentera de décrocher une 3e place contre la Colombie, samedi.

Le rêve d'une finale de Coupe du monde et de titre s'est évanoui dans le soleil couchant de Valparaiso pour l'Équipe de France U20. Il s'est brisé sur la séance des tirs au but de la demi-finale qui l'opposait au Maroc, mercredi soir à l'Estadio Elias Figueroa Brander, lorsque Djylian N'Guessan a vu sa tentative repoussée par le gardien adverse. 

Il a fallu en arriver là pour départager (1-1 et 5 tab 4) les deux sélections au terme d'une rencontre au cours de laquelle chacune a eu sa chance, le Maroc d'abord, qui menait 1-0 à la mi-temps, puis la France, dominatrice après le repos, mais sans parvenir à se montrer suffisamment réaliste pour faire la différence. 

Les joueurs de Bernard Diomède ne rejoindront donc pas dans l'histoire ceux de Pierre Mankowski, sacrés en 2013, mais ils peuvent encore monter sur le podium de ce Mondial lors du match pour la troisième place contre la Colombie, prévu samedi 18 octobre (21h00) à Santiago, tandis que le Maroc défiera l'Argentine, en finale. Leur dernier objectif de cette belle épopée chilienne. 

Le dénouement des tirs au but : dans quelques secondes, Djylian N'Guessan va échouer sur le gardien marocain (photo Hector VIVAS / FIFA / GETTY IMAGES).

 LE MATCH 

La première période a été celle du doute, du côté des Tricolores, dont les tentatives ont toutes échoué sur un très bon Benchaouch dans la cage marocaine. Ils ont aussi concédé de très nettes occasions à leur adversaire et surtout, un but, sur penalty (32e), qui a permis au Maroc de rejoindre la pause fort de cet avantage et d’un ascendant psychologique.

Le doute, les Bleuets ont pourtant vite montré leur intention de le chasser au retour sur le terrain. Plus incisifs avec les entrées de Dabo, à droite, et Mmadi, à gauche, dominateurs face à des Marocains désormais en position d’attente, ils ont logiquement égalisé à l’heure de jeu grâce au cinquième but de Lucas Michal (59e) dans ce Mondial.

La suite ? Quelques belles opportunités de part et d’autre dans le temps réglementaire, des Français réduits à dix en prolongation à la suite de l’expulsion de Nzingoula pour un second carton jaune (107e), et une balle de KO pour N'Guessan dans les derniers instants, jusqu’au dénouement final et cruel pour les Bleuets aux tirs au but.

 LES BUTS 

- 1-0, Lisandru Olmeta (32e, csc, pen.) : sur un corner marocain tiré à deux de la gauche, Gessime Yassine parvient à centrer au second poteau à destination d'Ismael Baouf, qui tente de reprendre de la tête mais se retrouve à terre. Le visionnage de l'action, à la demande du sélectionneur marocain (carton vert), montre un tirage de maillot d'Andréa Le Borgne. L'arbitre désigne le point de pénalty. Yassir Zabiri, du gauche, le ballon frappe le poteau intérieur, vient de rebondir sur Lisandru Olmeta parti du bon côté, et rentre dans la cage. 

- 1-1, Lucas Michal (59e) : combinaison tricolore aux abords de la surface. Ilane Touré, dans l'axe, dos au but, travaille balle au pied pour servir Mayssam Benama à ses côtés, lequel glisse immédiatement en profondeur vers Moustapha Dabo dans la surface. L'attaquant nantais fixe son défenseur et centre à ras de terre devant le but pour la reprise victorieuse, du droit, de Lucas Michal, en position idéale face à la cible. 

Le but égalisateur de Lucas Michal à la 59e minute (photo Hector VIVAS / FIFA/FIFA via Getty Images).

 LA RÉACTION DU SÉLECTIONNEUR 

Bernard Diomède : « Forcément les joueurs sont déçus, ils ont tout donné, on avait travaillé les penalties depuis notre arrivée, pour se préparer à cette situation. Le Maroc a gagné, c'est une belle équipe. Je leur souhaite d'aller chercher la victoire en finale. De notre côté, il va falloir analyser à froid, les choix qui ont été faits, au départ, pendant le match. Là, c'est difficile. Sur les penalties, il y a toujours des joueurs qui veulent tirer, d'autres qui ne veulent pas tirer. Cela peut servir d'expérience à ces jeunes joueurs. On est des compétiteurs, les joueurs sont des compétiteurs, on essaye de leur transmettre la culture de la gagne, donc c'est difficile. Je ne dirais pas que j'aurais préféré perdre dans le jeu, mais presque. À dix contre onze, on a une action où l'on doit marquer, tous les joueurs pensaient qu'on allait marquer sur cette action, qui va peut-être nous rester en travers. Mais c'est le football. »