Équipe de France féminine

Eugénie Le Sommer : "Fière, mais pas une finalité"

mardi 22 septembre 2020 - 23:20 - Julia CHENU (avec Laura GOUTRY)
Eugénie Le Sommer

Avec son doublé contre la Macédoine du Nord mardi 22 septembre (7-0), Eugénie Le Sommer est devenue la meilleure buteuse de l’histoire des Bleu(e)s.

Après un arrêt forcé en raison de la crise sanitaire, Eugénie Le Sommer entame la nouvelle saison en beauté. En club comme en sélection, l’attaquante (31 ans, 172 sélections) enchaîne les performances. Dernière en date, le record du nombre de buts marqués en bleu, détenu jusqu’ici par l’ancienne internationale Marinette Pichon (81 réalisations entre 1994 et 2006, 112 sélections). Le doublé de la Lyonnaise contre la Macédoine du Nord le mardi 22 septembre (7-0) dans un match comptant pour les qualifications de l’Euro 2022 de l’UEFA lui a permis de dépasser l’ancienne internationale et d’entrer dans l’histoire des Bleues. "ELS" revient sur ses plus belles réalisations.

LE RECORD : "Une fierté"

"Un record sous le maillot bleu, ce n’est pas rien, c’est une fierté. D’abord, parce que je ne suis pas une attaquante de pointe ! J’ai peu, voire presque pas, joué dans l’axe contrairement à Marinette Pichon. Ensuite, parce que je la connais. Elle a marqué toute une génération, par son parcours en championnat et en sélection. Elle a été un modèle pour beaucoup. On a échangé sur le sujet plusieurs fois et elle me confiait espérer que je dépasse son record".

SES BUTS DU RECORD : "Plus d’émotion sur le deuxième"

"Le premier est un coup franc, une action que l’on avait travaillée avant le match avec l’idée d’essayer de cadrer la frappe au deuxième poteau pour que, même si personne ne la touche, elle puisse aller au fond. Cela a fonctionné et j’en suis très heureuse. Le deuxième, c’est un penalty tiré sur la droite et cela m’a souri. J’ai eu plus d’émotion sur le deuxième parce que c’est celui du record battu. Mais j’étais contente quand même du premier et je suis fière aujourd’hui d’avoir battu ce record, même si ce n’est pas une finalité pour moi. On m’en parlait dès mon soixantième but alors, évidemment que je suis heureuse. Je suis une attaquante, j’aime bien marquer mais le plus important reste de se qualifier pour l’Euro".

Photo FFF/Guillaume Bigot

SA CÉLÉBRATION : "Le M de Marinette"

"J’ai fait le M de Marinette. J’ai une pensée pour elle, elle m’a envoyé des messages, cela fait longtemps que l’on en discute toutes les deux. Elle m’a dit qu’elle était fière que cela soit moi qui puisse battre ce record alors, je suis fière aussi. Elle a été une super joueuse, je sais ce que cela représente de battre son record. Elle l’a atteint en moins de matches que moi mais je suis contente et je lui passe un petit coucou".

SON TOUT PREMIER BUT : "Je me souviens de la Marseillaise puis de ce rêve qui se réalise"

"C’était lors de mon deuxième match avec les Bleues face à l’Écosse durant le Tournoi de Chypre en 2009 (2-0). Je me souviens de l’émotion lorsque la Marseillaise a retenti puis de ce rêve qui se réalise en marquant. Bien qu’intérieurement j’étais heureuse, sur le terrain, je n’ai pas réellement exprimé ma joie. C’était à la fois par pudeur et parce que j’arrivais dans un groupe où j’étais la plus jeune. Je ne me voyais pas m’enflammer pour mon premier but ! Les filles m’ont toutes félicitée, elles étaient contentes pour moi. C’est un souvenir qui ne s’oublie pas".

SON TOP 5 : "À Lorient face aux États-Unis, j’ai improvisé une danse bretonne"


Photo AFP/Jean-François Monier

"En termes de beauté du geste, il y a eu celui face à la Nouvelle-Zélande en 2014 (2-1), où je reprends le ballon de volée après un contrôle de la poitrine. J’aurais aussi pu citer les deux marqués contre l’Islande (4-0, le 4 octobre, un lob et une tête). En termes d’importance, celui de la Coupe du monde 2015 contre l’Angleterre (1-0) est à part. C’est notre premier match dans la compétition et on l’emporte grâce à cet unique but. Enfin, il y en a un que je considère comme symbolique. C’était en 2015 à Lorient, face aux États-Unis (photo ci-dessus). On l’emporte (2-0), ce qui n’était pas arrivé contre elle depuis 1992, et j’ouvre le score. Ce match se déroulait chez moi, en Bretagne, c’était très spécial comme moment. Je pensais à tous mes proches présents en tribunes. Ça m’a fait chaud au cœur. Après ce but, je me suis tournée vers eux et j’ai improvisé une petite danse bretonne !"

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