Lionel Rouxel : « Atteindre le dernier carré »

Avant d'entamer le Mondial U17 au Qatar, où les Bleuets débuteront face au Chili mercredi 5 novembre (16h45, sur la Chaîne L'Équipe), le sélectionneur Lionel Rouxel s'est confié à FFF.FR.

Ils étaient partis à la conquête du Championnat d’Europe U17 au printemps dernier, en Albanie, où ils avaient atteint la finale, battus par le Portugal (0-3). Les jeunes Tricolores mettent maintenant les voiles vers le Qatar pour la Coupe du monde U17 (du 3 au 27 novembre), la première de l’histoire à quarante-huit équipes. Ils effectueront leur entrée en lice face au Chili, mercredi 5 novembre à Doha (16h45, en direct sur la Chaîne L'Équipe) avant d’affronter le Canada et l’Ouganda, les deux autres nations du groupe K. Avant ce premier match, le sélectionneur Lionel Rouxel évoque la préparation au CNF Clairefontaine, la composition de son groupe, les adversaires et les objectifs.

 LA PRÉPARATION 

« Nous avons contrôlé les états de forme de chacun, vérifié que la récupération s’est bien passée – car ils étaient off quelques jours la semaine dernière, certains joueurs devant respecter un programme spécifique – avant d’entamer une préparation sur quatre jours, organisée autour de six séances et une opposition face l'US Saran (N3), où tous les joueurs ont disputé au moins une mi-temps pour retrouver le rythme. Arrivés au Qatar, il sera question de se préparer techniquement et tactiquement à notre premier adversaire, le Chili, sur trois séances, pour être prêts le mercredi à 18h45 (16h45, heure française) en vue de notre entrée en lice dans ce Mondial. » 

 LES TROIS ADVERSAIRES EN POULE 

« Le Chili – que j'ai observé – est une équipe assez rugueuse, composée de joueurs qui aiment le contact. Elle a une bonne base défensive et prend très peu de buts. Elle a été performante sur sa dernière compétition en finissant à la quatrième place de la Copa America U17, battue de justesse en demi-finale par le Brésil. C'est une équipe qui profite de ses récupérations hautes pour aller très vite en transition. Il faudra être vigilant sur chaque phase de jeu, y compris balle au pied pour éviter de prendre ses contres à la perte, elle est redoutable à ce niveau. Le Canada est une équipe joueuse, organisée en 4-4-2, avec des lignes resserrées, elle n'est pas facile à manœuvrer. Sa force de frappe offensive est considérable, elle a marqué beaucoup de buts lors de son parcours de qualification. Et nous terminerons par l'Ouganda qu'on connaît un peu mais sur ce que l'on a vu à la vidéo, c'est une équipe très athlétique, au-dessus de la moyenne. Elle met beaucoup d’intensité dans les impacts, ce sera un gros combat. Le troisième match s’avère souvent décisif, à nous d’être vigilants. Il faut finir le plus haut possible cette première étape. J'appelle vraiment ça une première étape, ce ne sont pas trois matches isolés. » 

Les Bleuets ont préparé le Mondial en participant notamment au Tournoi de Limoges, en septembre (photo Sulyvan MANFROI / APL / FFF).

 LE GROUPE POUR LE MONDIAL 

« Sur les vingt-et-un joueurs qui partent au Qatar, dix seulement étaient de l’aventure à l’Euro, en Albanie. Les onze autres vont donc disputer leur première compétition internationale, et c'est une Coupe du Monde. Les deux rassemblements (à Limoges, en septembre, puis en Angleterre, en octobre) m’ont permis de tester des joueurs qui, pour certains, venaient pour la première fois, et d'en revoir d'autres, venus assez régulièrement en U16 et U17, pour vérifier leur niveau. Nous avons incorporé des nouveaux joueurs, en gardant tout de même une ossature forte, celle des dix qui étaient à l'Euro. La sélection des nouveaux profils s’est faite en fonction de leur capacité à vite s’intégrer à l’effectif pour être en mesure de débuter les matches au Qatar car nous aurons besoin, évidemment, d'avoir tout le monde en forme. C’est primordial pour effectuer des rotations dès que possible et aborder au mieux la compétition physiquement. » 

 L'OBJECTIF DE PERFORMANCE 

« On souhaite atteindre a minima le dernier carré. Pour y arriver, ce sera un marathon, avec un match de plus qu'habituellement, avec des 16es de finale (la Coupe du monde se joue à quarante-huit équipes). Nous devons d’abord négocier sereinement la phase de poules, avec trois rencontres face à des adversaires aux footballs variés. Une compétition internationale se joue sur des détails, physiques comme techniques. À nous, membres du staff, d’accompagner au mieux les joueurs, de leur donner les clés de la victoire. Ensuite cela se jouera sur le terrain, avec des rendez-vous très rapprochés où il faudra mettre l'accent sur notre solidité défensive pour bien voyager dans le tournoi, notamment au cours de la phase à élimination directe. » 

L'Euro U17, première grande expérience pour cette génération 2008 (photo UEFA VIA GETTY IMAGES).

 LA GÉNÉRATION 2008 

« Cette génération se place assez haut dans la hiérarchie de celles que j’ai pu connaître. Elle est intéressante, avec des joueurs à l’écoute, qui ont de bonnes attitudes et, avant tout, un réel projet, sportif comme scolaire, certains ayant obtenu le baccalauréat en anticipé. Ils ont beaucoup de personnalité, une soif de progrès importante. Certains côtoient déjà le monde professionnel. C’est une très bonne chose, cela signifie qu’ils sont rodés techniquement, physiquement et tactiquement. Dans le même temps, ils sont parfois retenus dans leurs clubs et ne peuvent se confronter au niveau international en compétition de jeunes, ce qui est pourtant essentiel à leur bon développement.
Notre parcours en U16 et U17 est honorable, nous comptons très peu de défaites et des matches gagnés face à de belles nations, avec un contenu très intéressant. Il y a aussi eu des succès au Mondial de Montaigu et à un tournoi UEFA, en Turquie. Le parcours à l’Euro est venu récompenser les efforts et confirmer les belles choses entrevues durant deux années. Il a également permis aux joueurs de gagner en expérience, d’être confrontés en compétitions internationales, ce qui enrichit grandement leur parcours. Ils ont du vécu à faire valoir. La Coupe du monde, c’est encore autre chose, avec quarante-huit équipes, plusieurs continents représentés, une énergie différente, d’autres visions du football… Nous allons vivre une expérience assez folle. » 

La liste des joueurs convoqués