2020 VU PAR DIDIER DESCHAMPS

ÉPISODE 1 : "Personne ne pouvait s’attendre à cela"

dimanche 27 décembre 2020 - 10:15 - Claire GAILLARD
Didier Deschamps

Le sélectionneur national balaie les faits marquants de l’année 2020 des Bleus. Épisode 1 : la crise sanitaire et ses conséquences chez les Bleus.

Didier Deschamps fait le bilan de l'année 2020, qui n'a pu débuter pour l'Équipe de France qu'au mois de septembre. Dans la première des trois parties de l'entretien qu'il a accordé à fff.fr, le sélectionneur national revient sur l’épidémie de Covid-19, le confinement, les tests PCR, la bulle sanitaire mise en place lors des rassemblements, les matches à huis-clos qui ont marqué cette année pas comme les autres.  

Mars 2020

CONFINEMENT ET ABSENCE DE MATCHES EN RAISON DU COVID-19
"L’unique priorité était l’urgence sanitaire"

« En Équipe de France, on est habitué à ne pas se voir entre novembre et mars, ce sont toujours quatre mois un peu longs et là, nous avons pratiquement passé une année complète (entre novembre 2019 et septembre 2020) sans rassemblement. Les matches annulés, l’Euro décalé, cette période sans le bonheur de pouvoir être ensemble ou de s’entraîner a été très longue. Mais c’est important de faire la part des choses : l’unique priorité était l’urgence sanitaire. Il a fallu s’adapter. On a pris notre mal en patience pour attendre des jours meilleurs. Et on a eu beaucoup, beaucoup de plaisir à se retrouver en septembre quand cela a été de nouveau possible. »

LE REPORT DE L’EURO 
"Il n’y avait pas d’autre choix"

"Triste première, la dernière j’espère. Mais il n’y avait pas d’autre choix. Personne ne pouvait s’attendre à cela. On était dans une telle situation que l’on ne pouvait de toute façon pas avoir la tête à jouer au football, à se préparer dans ce contexte. Cela aurait été déplacé, en plus d’être impossible. La sagesse a prédominé. On avait passé beaucoup de temps avec mon staff pour tout planifier, notamment la préparation puis la phase organisationnelle en tenant compte des matches, de leurs horaires, des stades. Cela va quand même nous servir. On commencera un jour plus tôt (11 juin-11 juillet 2021), mais l’écart entre les rencontres et les adversaires restent les mêmes… Avec un an de plus, comme nous (sourires)."

J’éprouve le plus grand respect pour Michel Hidalgo. C'était un vrai passionné,
quelqu'un qui avait beaucoup de sagesse et d'humilité. ll a marqué l'histoire du football français.

 

LA DISPARITION DE MICHEL HIDALGO
"Il a marqué l’histoire du football français "

« Quand j’étais joueur à Marseille, il était dirigeant et était resté quelques mois. Quand je suis revenu comme entraîneur, il jouait un autre rôle, et participait notamment à tous les déplacements en Coupe d’Europe. Il a toujours fait preuve de bienveillance à mon égard. J’éprouve le plus grand respect pour tout ce qu’il a fait et ce qu’il représente. Il a donné sa vie au football, comme sélectionneur en Équipe de France, évidemment, mais aussi avant et après. C’était un vrai passionné, quelqu’un qui avait beaucoup d’humilité et de sagesse. On a tous en mémoire ce qu’il a pu réaliser de beau avec les Bleus et la génération qui a précédé la mienne, notamment ce premier titre de champion d’Europe 1984. Il a marqué l’histoire du football français."

Août 2020

UNE FINALE DE LIGUE DES CHAMPIONS À RÉSONANCE FRANÇAISE
"Bravo aux Français du Bayern et à Kingsley"

Lucas Hernandez, Benjamin Pavard et Kingsley Coman (de gauche à droite), trois des quatres Tricolores du Bayern avec Corentin Tolisso à avoir remporté la Ligue des Champions (photo Simon Morcel / FFF).

"Beaucoup de Français évoluent à l’étranger dans de grands clubs. Cette finale avait une connotation très française : un club français, le Paris-SG, était opposé au Bayern Munich, qui compte dans ses rangs plus d’internationaux français (Kingsley Coman titulaire, Corentin Tolisso entré en jeu, Benjamin Pavard, Lucas Hernandez sur le banc) qu’au PSG (Presnel Kimpembe et Kylian Mbappé titulaires, Layvin Kurzawa entré en jeu). Le contexte et la formule n’étaient pas habituels mais cela reste un titre de champion d’Europe. Bravo au Bayern, bravo aux Français du Bayern et plus particulièrement à Kingsley : son but, le seul du match, a permis à son club d’être champion d’Europe."

Il ne faut pas oublier que nous sommes des privilégiés.
Nous pouvons jouer, prendre du plaisir et en donner.

 

Septembre 2020

LES TESTS PCR ET LA BULLE SANITAIRE
"Ce n’est pas le moment le plus agréable"

"Malheureusement, nous avons dû composer avec plusieurs cas positifs. Le risque zéro n’existe pas mais on essaie de minimiser les risques. Le premier rassemblement, en septembre, a été une découverte pour le staff et moi avec des situations à gérer auxquelles on n’avait jamais été confrontés. Les joueurs, eux, étaient déjà familiarisés avec les tests, qui avaient été mis en place dans leurs clubs dès la reprise. Compte tenu des préconisations fortes de l’UEFA avec cette bulle sanitaire à mettre en place et des contrôles fréquents, on passe beaucoup de tests lors d’un rassemblement. Même s’il ne dure pas très longtemps, ce test n’est pas le moment le plus agréable. L’attente du résultat est toujours anxiogène. Tant qu’il n’est pas tombé, on n’est jamais tranquille. Cela peut créer un climat un peu pesant, lourd. Et chacun, en fonction de sa sensibilité, peut être impacté. Notre situation est loin d’être la plus dramatique. Et il ne faut pas oublier que nous sommes des privilégiés. Nous pouvons jouer, prendre du plaisir et en donner."

LE STADE DE FRANCE À HUIS CLOS
"L’absence des supporters ? Un manque que l’on ne peut pas combler"

Photo Simon Morcel / FFF

"Le Stade de France, comme les autres stades, c’est beau lorsqu’il y a du public, de l’ambiance et que le scénario du match génère des émotions communes sur le terrain et dans les tribunes, provoque des moments de partage. L’absence de public complique la préparation du match. L’adrénaline que procure un stade plein est importante pour les joueurs. Depuis quelques années, nous avons une vraie ambiance au Stade de France avec des supporters qui nous soutiennent, dans les bons mais aussi dans les moments plus compliqués. Leur absence est un gros manque que l’on ne peut pas combler. On les associe aux victoires qu’on a obtenues."

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