"Se plaindre, ça ne rend pas les gens heureux"

Julien Sourice, l'entraîneur de Saumur (N3) qui accueille La Montagnarde (R1) samedi, savoure le parcours de son équipe et salue la mobilisation de son club pour la Coupe de France.

  SAUMUR ET LA COUPE DE FRANCE  

"Les épopées de 2005 et 2010, on nous en parle toujours"

Julien Sourice : "Ici, on sent bien, chaque année, que les gens ont envie de vibrer à nouveau. Les épopées de 2005 et 2010, on nous en parle toujours ! Contre La Montagnarde, ce sera le troisième seizième de finale du club. Trois clubs de Ligue 2 sont tombés à Saumur. Amiens en 2005, Châteauroux en 2010 et Tours en 2016. Pas mal pour un club qui a vu le jour en 2000. Ces dernières saisons, nous butions sur le cap des trente-deuxièmes de finale. Nous nous sommes arrêtés trois fois au 8e tour."

  SAUMUR ET L’ÉDITION 2020-2021  

"Cette aventure a une saveur particulière"

Julien Sourice : "Le club de poker de Saumur nous a envoyé un message de félicitations en nous disant qu’on faisait all-in à chaque match. C’est un peu ça. On met tout sur la table à chaque tour. On est sur un fil depuis le début. Pour nous hisser en seizièmes de finale, nous avons eu un parcours compliqué, avec sept matches dont cinq à l’extérieur sur des terrains où il n’est jamais simple de s’imposer, que ce soit à Sablé, à Guichen ou à La Chataigneraie. Au 5e tour à La Chataigneraie, on égalise à la dernière seconde et on s’impose aux tirs au but. On a voulu y croire. On ne doit rien à personne. Comme c’était la Coupe de France ou rien, on a décidé de se surinvestir dans cette aventure. Elle a une saveur particulière. On a enchaîné le 8e tour et les trente-deuxièmes de finale en quatre jours mais là non plus, on ne s’est pas plaint. Se plaindre, ça ne rend pas les gens heureux. La Coupe de France, on a bien fait de la voir comme une opportunité. On est récompensés."

  SAUMUR ET L’EFFET COUPE   

"C’est une bouffée d’oxygène"

Julien Sourice : "Saumur vit au rythme de la Coupe de France. Si vous voyiez le nombre de messages que l’on reçoit… Les gens veulent être stadiers pour voir le match. Il va être télévisé. C’est sympa. Les dirigeants sont très mobilisés. Ce que le club fait depuis le 20 janvier, c’est extraordinaire. Les gens ont envie de se réinvestir. La vie sociale du club leur manque. Les partenaires ne nous ont pas lâchés. On a envie d’être à la hauteur. Saumur est un club familial. Voir notre club-house fermé… pour tous nos bénévoles, c’est dur. Quand la FFF a annoncé la reprise de la Coupe de France, avec la voie amateurs et la voie L1-L2, on y a vu une opportunité. Nous faisons partie des clubs qui ne se sont plaints de rien. On avait envie de jouer, on a tout de suite vu le verre à moitié plein. On s’est entraîné dès que cela a été possible. Nous traversons une période compliquée, avec une vie quasiment monacale. La Coupe de France, c’est une bouffée d’oxygène. On a l’impression de vivre hors du temps. On peut chanter, crier, en toute sécurité ou presque, vu le protocole sanitaire mis en place. Ces émotions, au milieu de la monotonie qui s’est installée, sont très fortes."

  SAUMUR ET LA MONTAGNARDE  

"La Montagnarde, ça parle"

Julien Sourice : "Il n’y a pas de hasard. Beaucoup de clubs amateurs encore en lice ont un passé en Coupe de France. La Montagnarde, ça parle. C’est une petite ville qui a déjà marqué l’histoire de la Coupe de France. Rendez-vous compte : ils ont déjà vécu deux huitièmes de finale ! La Coupe est dans l’ADN de leur club, comme du nôtre avec les seizièmes de finale de 2005 et 2010. J’ai vu les vidéos de leur match et La Montagnarde est tout sauf une équipe de Régional 1. Elle a plutôt le niveau d’une bonne équipe de National 3. Le plus important, c’est de ne pas avoir de regrets à la fin du match. Pour passer, il va falloir faire du Saumur, rester fidèle à ce que l’on est. C’est-à-dire envoyer de l’intensité, du jeu. Il ne faut pas surjouer. On sait qu’il y aura un petit en huitième de finale. On espère que ce sera Saumur."

  SAUMUR ET SA DYNAMIQUE RETROUVÉE  

"On a une étiquette made in 49"

Julien Sourice : "Saumur est monté en CFA en 2012, puis est redescendu jusqu’en Division d’Honneur. Il y avait quelques soucis financiers. Le club est reparti sur un autre projet il y a deux ou trois ans, avec des joueurs du Maine-et-Loire essentiellement. Nous avons un budget d’environ 350 000 euros mais seulement un quart de ce budget est consacré à l’équipe première. Nous sommes remontés en N3 il y a deux ans. Le club est dans une dynamique intéressante, nous bénéficions du travail de formation, que le club n’a jamais lâché : quatre ou cinq titulaires sont issus de notre école de foot. Nous avons également récupéré quelques joueurs du SCO, compte tenu de notre proximité avec Angers. C’est un bon mélange de Saumurois, d’anciens du SCO, de Cholet et des environs. On a une étiquette « made in 49 ». Nous avons une belle équipe technique, avec dix brevets d’état au club. Ça fonctionne bien. Après, l’humilité reste notre créneau. On sait d’où l’on vient."