Sylvain Ripoll : "On est sans filet"

Après la défaite contre le Danemark, les Bleuets ont rendez-vous avec la Russie ce dimanche soir (21h00 sur France 4) pour leur deuxième match de l'Euro 2021. Le sélectionneur tricolore fait le point avant cette rencontre décisive.

"Vous avez sans doute revu votre match contre le Danemark. Quel bilan à froid en avez-vous fait ? 
La relecture du match m’a donné quasiment la même impression que celle que j’avais pu avoir le soir même. À savoir qu’avec si peu d’intensité, de rythme et de mouvement, avec si peu de générosité dans nos courses, il est impossible ou presque de déstabiliser un bloc aussi discipliné que celui que nous a proposé le Danemark. La façon dont on s’y est pris n’est absolument pas satisfaisante, nous n’avons quasiment pas eu de possibilité de marquer, en ayant une possession complètement stérile. On a été très scolaire. Même si on nous prête beaucoup de qualités, à l’arrivée on ne les voit pas. C’était un point de vigilance avant le tournoi, et malheureusement on l’a touché du doigt jeudi.

La sélection

Avez-vous senti une prise de conscience du groupe après ce résultat ?
On a échangé, on a reparlé tous ensemble de ça pour identifier les manques et mettre le doigt sur tout ce qui n’a pas été, cette disponibilité de tous les instants dont on n’a pas fait preuve, cette folie que l’on n’a pas mise. Quand on traverse un match comme celui-là, si on sait en tirer les enseignements et s’il y a une vraie prise de conscience sur ce que l’on n’a pas fait, ça peut servir de déclic. C’est ce que l’on espère tous : que ce match est un effet sur le groupe pour la suite de notre tournoi. La première étape est de bien prendre conscience des événements. C’est ce que je ressens, mais cela doit se traduire par une réaction. Contre la Russie, il va évidemment falloir modifier cette approche-là et nos intentions doivent être tout autres. Il faudra mettre beaucoup de choses si on veut exister dans ce match.

Adrien Truffert dans la tenaille danoise, jeudi dernier (photo Germain REZE/FFF).

Ce deuxième rendez-vous est déterminant...
On est sans filet. On n'a pas le choix. Contre les Russes, il faudra amener beaucoup plus de folie dans notre jeu pour faire valoir nos qualités. La Russie, sur ce que l’on a vu dans son match contre l’Islande et d’autres matches avant, est une équipe qui a une faculté à s’adapter, elle est capable de jouer bas si elle en besoin, de jouer médian ou d’aller chercher l’adversaire très haut. Il est donc difficile de savoir ce qu’ils vont décider de nous proposer. En tout cas, ils mettent beaucoup de générosité et de rythme dans leurs matches de façon régulière. C’est une équipe qui a beaucoup de poids, qui défend avec beaucoup d’agressivité positive, beaucoup de courses de compensation. Et individuellement, ses joueurs ont beaucoup de qualités.

Je réfléchis à amener des choses nouvelles

 

Réfléchissez-vous à des modifications pour cette rencontre ?
On est sur de la compétition de très haut niveau. Un match se passe et on en tire les enseignements. Quand on joue trois matches en sept jours, la fraîcheur a aussi son rôle. Et quand les choses ne se sont pas bien passées, amener des rotations fait partie des solutions. Il y a bien évidemment une analyse des performances individuelles, mais c’est l’allant collectif qui m’a dérangé et qui peut m’amener à prendre d’autres options et à faire d’autres choix, parce que je ne veux pas que l’on réédite ça. Les choix que j’avais fait sur le premier match m’ont donné tort. L’équipe n’était pas dans ses baskets, sans vie il ne se passe rien, et très peu de joueurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Il est évident que je réfléchis à amener des choses nouvelles."