Le parcours des Bleus à l’Euro 2004

Sortis en tête et invaincus de leur groupe, les Tricolores vont quitter l’Euro en quart de finale victimes du réalisme grec, futur vainqueur surprise de l’épreuve.

Favoris du groupe B avec l’Angleterre, les Bleus justifient ce statut en se qualifiant à la première place sans perdre un match (deux victoires, un nul, sept buts marqués, quatre encaissés). Avant de s’arrêter en quart de finale, coupés dans leur élan par une inattendue sélection grecque (0-1). Qui ira ensuite jusqu’au titre en l’emportant en demi sur le même score face à la République tchèque puis en finale devant le Portugal, pays hôte.

FRANCE-ANGLETERRE (2-1)

Un doublé signé ZZ

Menés depuis la première mi-temps sur une tête de Franck Lampard, à la réception d’un coup franc excentré de la droite de David Beckham (38e), les Bleus évitent le pire grâce à Fabien Barthez, qui repousse un penalty de Beckham consécutif à une faute de Mikaël Silvestre sur Wayne Rooney (71e).

Une défaite en ouverture de cet Euro se profile pourtant à l’issue du temps réglementaire jusqu’à ce que Claude Makélélé soit victime d’une faute d’Emile Heskey. Coup franc à vingt-deux mètres des buts anglais, Zinédine Zidane égalise en logeant le ballon dans le petit filet gauche, hors de portée du gardien David James (90e + 1).

Le coup franc égalisateur de Zinédine Zidane (Photo Franck Fife/AFP).

Deux minutes plus tard, Thierry Henry profite d’une hasardeuse passe en retrait de Steven Gerrard pour se présenter seul face à James, qui le sèche dans la surface pris par le crochet extérieur de l’attaquant des Gunners. Penalty, Zidane à la transformation dans le même coin de la cage que sur son coup franc précédent (90e + 3) et victoire française sur le fil, mais comptablement réussie.

CROATIE-FRANCE (2-2)

Un point, c’est tout

Un deuxième match compliqué pour les Bleus, pourtant devant à la mi-temps sur un coup franc excentré de Zinédine Zidane qu’il a lui-même provoqué, détourné dans son but par le défenseur central croate Igor Tudor (22e). Ils ont été rejoints au retour des vestiaires sur un penalty de Milan Rapaic (48e) puis dépassés moins de cinq minutes plus tard, sur un exploit personnel de Dado Prso (52e).

L’avant-centre croate de l’AS Monaco FC a lobé Mikaël Silvestre dans la surface, évité le tacle de Marcel Desailly et décoché des dix mètres une puissante frappe du gauche sous la transversale de Fabien Barthez (52e). Le salut viendra de David Trezeguet, qui intercepte une malencontreuse passe en retrait de Tudor et se joue de la sortie à contre-temps du gardien croate Tomislav Butina pour égaliser à ras de terre du gauche dans le but déserté (64e).

David Trezeguet, buteur salvateur félicité par Patrick Vieira (photo Adrian Dennis/AFP).

Le point, essentiel, du nul a été préservé, laissant intactes les chances des Bleus de conclure cette poule à l’une des deux premières places. À la condition de ne pas commettre de faux pas face à la Suisse lors du dernier match… 

SUISSE-FRANCE (1-3)

Le compte est bon

Une victoire était nécessaire pour s’assurer de franchir le premier tour et les Bleus l’ont obtenue, terminant même premiers du groupe B. Leur capitaine Zinédine Zidane les a idéalement lancés en reprenant un corner de Robert Pires (20e), d’une tête rappelant les plus beaux jours de la finale du Mondial 1998.

Le doute s’est insinué lorsque, à la suite d’une mauvaise relance de la défense tricolore, Ricardo Cabanas a servi Johan Vonlanthen pour une égalisation d’un tir croisé à ras de terre du droit aux huit mètres (26e). À dix-huit ans, il est devenu et reste le plus jeune buteur en phase finale d’un Euro.

Thierry Henry et Robert Pirès en route pour les quarts de finale (photo Mladen Antonov/AFP).

En échec à la mi-temps, les Tricolores attendront le dernier quart d’heure pour l’emporter sur un doublé de Thierry Henry. Récupérant une déviation de la tête de Louis Saha, l’attaquant d’Arsenal réussit d’abord un contrôle parfait pour tromper le gardien suisse d’un tacle glissé du point de penalty (76e). Puis, sur un raid solitaire mené de l’aile gauche, il se recentre et se joue de quatre défenseurs pour conclure à ras de terre du droit des douze mètres (84e). Les Bleus sont en quarts de finale, leur objectif minimal atteint.

FRANCE-GRÈCE (0-1)

Battue d’une tête, sans les épaules 

Après l’Allemagne l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie, quatre prétendants au titre prématurément éliminés de cet Euro, la France, alors deuxième mondiale au classement FIFA, est sortie à son tour. Opportuniste et plus solide défensivement, la Grèce a déjoué les pronostics en s’appuyant sur une solidarité sans faille.

Peu après l’heure de jeu, son capitaine Theodoros Zagorakis s’est élancé sur l’aile droite, a effacé Bixente Lizarazu, débordé et centré pour trouver la tête de son attaquant de pointe Angelos Charisteas, esseulé à huit mètres du but en position idéale pour battre Fabien Barthez (65e). 

L’avant-centre grec Angelos Charisteas crucifie Fabien Barthez et les Bleus (photo Lluis Gene/AFP).

Les Bleus ont cédé leur couronne sur ce coup de tête face au futur vainqueur. Car, contre toute attente, la Grèce sera sacrée neuf jours plus tard en battant le Portugal dans son stade de la Luz de Lisbonne (0-1). Sur un unique but de… Charisteas.

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