ÉQUIPE DE FRANCE

Jean-Philippe Durand : « Un coup derrière la tête »

mardi 4 mai 2021 - 09:55 - Vincent ORSINI
Jean-Philippe Durand

Éliminé en phase de groupes avec les Bleus en 1992, Jean-Philippe Durand en garde un souvenir amer. « Tout aurait pu se passer » si les Tricolores étaient arrivés en demies.

« La campagne de qualification, dans une poule relevée, nous avait donné des résultats très intéressants même si il n’y avait pas eu des victoires faciles, souvent étriquées d'ailleurs. On sentait néanmoins une force collective dans notre groupe et une certaine forme de confiance en abordant la compétition.  

L’Euro est arrivé après une saison qui avait été longue et éprouvante pour tout le groupe, la préparation avait été très difficile, surtout sur le plan physique, et cela s’était vu lors de nos matches de préparation. Pourtant nous étions assez décontracté, le fait d’avoir Michel Platini à la tête de l’équipe nous a aidé : il avait beau être sélectionneur, il gardait son âme de joueur. Nous formions un bon groupe, sûr de ses qualités. 

Pourtant dès le premier match face à la Suède nous avons compris que ce serait bien plus compliqué que prévu. À domicile, ils ont été très solides et nous ont bien verrouillé devant.  L’Angleterre, c’était plus un combat qu’un match de football, une partie extrêmement engagée. Eux comme nous étions dans l’obligation de faire un résultat à cause de notre première rencontre, et au final nous nous sommes neutralisés assez logiquement. 

Le souvenir le plus difficile reste ce troisième match face au Danemark, d’autant plus qu’avec le recul, un match nul nous aurait permis de nous qualifier. C’était un gros coup derrière la tête. Après, on a pu s’apercevoir de toutes les qualités de cette équipe danoise qui a fini par remporter le titre, mais ça n’enlève pas notre frustration : si on était arrivé en demie, tout aurait pu se passer.  Cela reste une grande déception. 

Il n’y avait que huit équipes à l’époque au championnat d’Europe, et il fallait donc être immédiatement dans la compétition, ce que nous n’avons pas su faire. » 


Jean-Philippe Durand face à l'Angleterre (Archives FFF)

L'Euro 1992 en chiffres

9 : Le nombre de joueurs de l’Olympique de Marseille retenus pour participer à ce Championnat d’Europe. Les clubs les plus représentés après l’OM sont l’AJ Auxerre (3) puis l’Olympique Lyonnais et l’AS Monaco (2).
2 : Le nombre de joueurs français évoluant dans des clubs étrangers (Blanc à Naples, Cantona à Leeds).
2 : Le nombre de buts inscrits par les Bleus dans cette compétition. Ils sont l’œuvre de Jean-Pierre Papin, face à la Suède lors du premier match et contre le Danemark lors du troisième et dernier.
2 : Jocelyn Angloma et Laurent Blanc figurent dans le onze type de la compétition malgré l'élimination prématurée des Bleus.
1 : Premier titre international pour le Danemark, sacré à la surprise générale. Pour rappel, les Danois n'étaient initialement pas qualifiés pour la compétition mais ont remplacé au pied levé la Yougoslavie, exclue pour cause de guerre civile.
4 : le nombre de joueurs qui se partagent le titre de meilleur buteur avec trois réalisations chacun : le Danois Henrik Larsen, l'Allemand Karl-Heinz Riedle, le Néerlandais Dennis Bergkamp et le Suédois Tomas Brolin.
60% : Avec 12 buts inscrits sur les 20 de la sélection, le duo Papin-Cantona a marqué 60% des buts français lors des éliminatoires de l'Euro 1992 (9 pour Papin, 3 pour Cantona).
82 : face au Danemark, Manuel Amoros honorait sa 82e et dernière cape sous le maillot Bleu. Un record à l'époque, qui tiendra jusqu'en 1999 où il sera dépassé par … Didier Deschamps.
1984 : cette fin d'Euro 1992 est marquée par les retraites de Manuel Amoros et Luis Fernandez ainsi que la démission de Michel Platini, et donc la fin de la génération 84 chez les Bleus.

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