Euro 1996, un nouvel élan
Dix ans après le Mondial 1986, les Bleus s'invitent à nouveau dans le dernier carré d'un tournoi majeur. Avec Aimé Jacquet aux commandes et Didier Deschamps comme capitaine, une nouvelle génération affirme de belles promesses.
La défaite contre la Bulgarie (1-2), le 17 novembre 1993, et l’élimination pour la Coupe du monde aux États-Unis ont entraîné un remue-ménage à la FFF et chez les Bleus. Huit jours plus tard, le sélectionneur Gérard Houllier démissionne. Jean Fournet-Fayard, le président de l’instance, en fait de même, le 29 novembre. Le 17 décembre, Aimé Jacquet, entouré de Noël Le Graët, alors président de la Ligue Nationale de Football, et de Jacques Georges, président intérimaire de la FFF, est nommé sélectionneur intérimaire pour les deux matches amicaux en Italie, en février 1994, et contre le Chili, à Lyon, le mois suivant. Les Bleus gagnent ces deux rencontres (1-0, 3-1) et Aimé Jacquet est maintenu par Claude Simonet, le nouveau président de la FFF. C’est le début d’une belle série : quand les Tricolores version Jacquet se présentent à cet Euro 1996 nouvelle formule, ils sont invaincus (16 victoires, 7 nuls).
Le premier Euro à 16
Pourquoi nouvelle formule ? Parce que seize des quarante-sept nations engagées dans les éliminatoires se retrouvent en Angleterre pour la phase finale de cet Euro 1996. Soit deux fois plus de participants que lors des trois éditions précédentes. Ces seize équipes sont réparties en 4 groupes. Les deux premiers sont qualifiés pour la phase à élimination directe (quart de finale, demi-finale et finale) où les équipes sont départagées, en cas d’égalité à l’issue du temps réglementaire, par le but en or, une première à ce niveau, puis les tirs au but.
Encore une demie perdue aux tirs au but...
Les Bleus s'arrêteront aux portes de la finale. Mais la frustration laisse rapidement place à l'espoir. Depuis la génération Platini et la demi-finale au Mexique en 1986, jamais l’équipe de France n’avait réalisé un si bon parcours dans un tournoi international. Privée en demi-finale de son capitaine Deschamps, touché à un mollet, et de Karembeu, suspendu, elle s’est inclinée aux tirs au but contre la République Tchèque. Cette défaite frustrante laisse un petit goût d’inachevé mais à deux ans de la Coupe du Monde en France, les Bleus ont rassuré sur le potentiel. Un collectif robuste se dessine, avec Deschamps comme guide. Il repose sur un quatuor défensif Thuram, Blanc, Desailly, Lizarazu, un mur solide appelé à durer. Les clés du jeu sont confiées à Zidane et Djorkaeff. Blanc et Desailly figurent dans l’équipe-type de l’UEFA à l’issue de la compétition.
Zinédine Zidane tente de se défaire du marquage du Tchèque Karek Poborski en demi-finale (Crédit photo : JACQUES DEMARTHON/AFP).
L’Allemagne malgré tout
La compétition a été très serrée. Quatre des sept matches de la phase à élimination directe se sont terminés aux tirs au but, les trois autres se sont terminés avec un seul but d’écart au tableau d’affichage. La finale s’est d’ailleurs jouée sur un but en or.
Grâce à un doublé de Bierhoff, L’Allemagne s’adjuge son premier trophée depuis sa réunification, en 1991, en parvenant à renverser une finale mal embarquée face à la République Tchèque, indépendante trois ans et demi plus tôt à la suite de la scission de la Tchécoslovaquie. Les Allemands n’ont pas été épargnés par les blessures. L’UEFA les a d’ailleurs autorisés à rappeler deux renforts pour compenser les cinq forfaits pendant la compétition.
Les deux demi-finalistes et le finaliste européen du Mondial 1994 n’ont pas confirmé. La Suède n’était pas du voyage en Angleterre ; la Bulgarie et l’Italie se sont fait sortir dès le premier tour.
Oliver Bierhoff, double buteur allemand en finale contre la République tchèque (Crédit photo : Gerry PENNY /AFP).
1996, c'est aussi...
Le 8 janvier : François Mitterrand, seul Président de la Ve République à avoir effectué deux septennats entiers, décède des suites d’un cancer. Il était âgé de 79 ans.
Le 29 janvier : le Chef de l’Etat, Jacques Chirac, annonce la fin des essais nucléaires français.
Le 17 février : décès, à l’âge de 85 ans, de l’écrivain Hervé Bazin, à qui l’on doit notamment Vipère au poing
Le 22 février : le Chef de l’Etat, Jacques Chirac, annonce la fin du service militaire dans un délai de 6 ans.
Le 2 mars : La Haine, onze fois nommé, obtient le César du meilleur film.
Le 3 mars : décès de la romancière, dramaturge et réalisatrice Marguerite Duras. Elle était âgée de 81 ans.
Le 8 mai : le PSG s’impose 1-0 face au Rapid Vienne grâce à un coup-franc de Bruno N’Gotty et remporte la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe.
Le 18 octobre : les numéros de téléphone comportent désormais 10 chiffres, soit deux de plus qu’entre 1985 et 1996.
Le 27 octobre : passage à l’heure d’hiver. Jusqu’ici, il était opéré lors du dernier week-end de septembre.
Le 3 décembre : un attentat à la station RER de Port-Royal engendre 4 morts et 170 blessés.
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