Kadidiatou Diani : « On espère durer »
L’attaquante du Paris-SG, qui a remporté en juin le premier titre de champion de France de l'histoire du club avec l'équipe féminine, évoque la nouvelle saison dont le coup d'envoi sera donné vendredi 27 août avec OL-Reims (18h30, Canal+ Sport)
C’est l’une des images marquantes de l’année sportive 2021. Les Parisiennes en parade au Parc des Princes, le 5 juin dernier, exhibant devant leurs supporters le trophée du premier championnat de France féminin remporté par le club. Parmi elles, Kadidiatou Diani, lunettes sur le nez et sourires aux lèvres. À 26 ans, l’attaquante des Bleues, désignée meilleure joueuse de la saison, reconnaît que « [Le titre] n’a pas été facile à aller chercher ». Loin d’être rassasiée, elle fixe le cap pour la saison qui s’ouvre avec la réception du FC Fleury 91, dimanche (12h55, sur Canal+ Sport). Et s’attend à une réponse de l’Olympique Lyonnais.
« Pour la première fois, vous débutez la saison sous le maillot du PSG avec le statut de championne de France…
On a encore beaucoup d’ambitions cette année et on a toutes à cœur de défendre ce titre. Pour l’instant, on ne l’a décroché qu’une fois mais on espère durer. C’est mon deuxième titre avec le PSG (après la Coupe de France 2018) et il n’a pas été facile à aller chercher !
Vous serez attendues et favorites quand Lyon aura le rôle de challenger.
Je ne sais pas si on peut dire ça mais on va rester focalisées sur nos objectifs. On part avec beaucoup de changements cette année mais on a travaillé dur pour bien figurer.
Justement des joueuses sont parties, d’autres arrivées, au poste d’entraîneur Didier Ollé-Nicolle a remplacé Olivier Echouafni. Comment avez-vous accueilli tous ces mouvements ?
Plutôt bien. Au début, on apprend à se découvrir. On a beaucoup de travail à accomplir. Les matches de préparation nous servent à trouver nos repères. Ils n’ont pas été à la hauteur de nos ambitions (*) mais on se découvre. Il y a eu beaucoup de changements, environ cinq par rapport au onze type. La préparation sert à ça, à travailler, pour être prêtes pour le Championnat. On a entamé un nouveau cycle.
5 juin 2021 : au lendemain de leur sacre lors de la dernière journée de D1 Arkema, les Parisiennes fêtent le titre avec leurs supporters au Parc des Princes (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT).
Dans quel état d’esprit étiez-vous après avoir encaissé autant de buts ?
Ce sont des situations auxquelles on n’a pas souvent été confrontées donc ce n’est pas facile. On a essayé de se remotiver. Dans l’ensemble, ce n’était pas de mauvais matches même si on a pris beaucoup de buts. On y croit, on sait qu’on a une équipe pour faire de belles choses.
Quel regard portez-vous sur la D1 Arkema ?
C’est un bon championnat qui a progressé ces dernières années. Avant, deux équipes prenaient le large en tête du classement. Désormais, ce n’est plus aussi facile. Cela laisse un peu plus de suspense.
Je pense que les Lyonnaises ont été vexées de ne pas remporter ce titre (…) Elles auront à cœur de se venger !
Ces dernières années, la lutte pour le titre se joue sur la double confrontation OL-PSG. Est-ce toujours vrai aujourd’hui ?
Ça a été le cas. Pour la saison à venir, je pense que ça ne va pas se jouer uniquement là-dessus. On a, par exemple, fait des matches nuls face à des adversaires la saison passée. Il faut que l’on reste concentrées à chaque rencontre, les prendre les unes après les autres et engranger un maximum de victoires.
Vous attendez-vous à une grosse réaction de Lyon ?
Je pense qu’elles ont été vexées de ne pas remporter ce titre. Elles avaient l’habitude depuis 2007 de finir championnes de France. Elles ont certainement un peu les nerfs et auront à cœur de se venger !
Il y aura aussi des retrouvailles avec d’ex-Parisiennes (Christiane Endler, Perle Morroni, Signe Brunn ont rejoint l’OL cet été)…
C’est vrai, on va retrouver nos anciennes coéquipières (rires) !
Vous avez été désignée meilleure joueuse de la saison 2020-2021 aux trophées de la D1 Arkema et de l'UNFP. Qu’est-ce que cela représente ?
J’étais très fière. C’est un trophée que je n’aurais jamais reçu sans le travail de mes coéquipières. Je le leur dois. Et j’ai une pensée pour ma famille qui a joué un rôle important.
Vous avez marqué 13 buts et délivré 9 passes décisives lors du dernier exercice. Êtes-vous attentive à ces chiffres ?
Pour une attaquante, il est important de marquer, de faire marquer, d’avoir des statistiques, sinon cela signifierait qu’on n’est pas performantes. C’est aussi essentiel pour la confiance. »
(*) Une victoire devant Chicago (1-0), un nul contre le Bayern Munich (2-2, 4-5 aux t.a.b.) et trois défaites face à Bordeaux (0-3), l’AS Rome (1-2) et l’OL (1-5).
