D1 ARKEMA

Saint-Étienne, retour au sommet

vendredi 27 août 2021 - 08:45 - Claire GAILLARD
D1 Arkema ASSE

Promue en juillet, l’ASSE retrouve l’élite pour la première fois depuis 2016-2017. Avant de débuter samedi contre Bordeaux (14h30), l’entraîneur Jérôme Bonnet et la milieu Laura Condon nous racontent leur club.

Samedi à 14h30, Jérôme Bonnet et ses joueuses ne seront pas sur les routes de France en car à suivre la première journée de D1 Arkema sur leur tablette ou smartphone. L’entraîneur de l’ASSE s’installera sur le banc et dirigera son équipe, de retour dans l’élite pour la première fois depuis 2016-2017, face à Bordeaux. Un gros d’entrée pour un promu qui a traversé quelques années difficiles en D2. Il a fallu analyser la descente, établir un plan d’actions ou encore surmonter la crise sanitaire et l’arrêt des compétitions. Mais voilà les Stéphanoises en D1. « On veut faire partie prenante de ce championnat, assure Jérôme Bonnet. On est monté sur une décision mais on a travaillé pour ça, on a été réguliers, on s’y est préparé et on veut y rester. »

 LA MONTÉE EN D1 
« Joie, soulagement et fierté »

Jérôme Bonnet (entraîneur de l’ASSE) : « Le premier sentiment, c’est de la joie. Pour moi, c’était encore plus particulier car on a appris cette bonne nouvelle le jour de mon anniversaire ! On a ressenti du soulagement. Depuis 2017-2018, on poursuivait cet objectif de remontée dans l’élite. Pendant plusieurs saisons, on n‘était pas loin mais il y avait toujours un petit manque et là, ça s’est concrétisé. Cette montée récompense le travail réalisé par les joueuses et le staff. Nos résultats, ces dernières années, ont démontré que nous étions réguliers dans nos performances et que nous méritions de faire partie des prétendants à la montée. »

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « On ne s’y attendait pas vraiment. Pour ma part, ça a été une surprise. Ça faisait plusieurs saisons qu’on jouait la première place et pas mal de choses nous ont empêchées de monter notamment la période COVID qui a été singulière. Même si l’annonce a été assez tardive, on l’a accueillie avec beaucoup de bonheur et de fierté. »

 LES DEUX DERNIÈRES SAISONS AVEC LE VIRUS 
« Compliquées à vivre pour toutes les joueuses de D2 »

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « Ces saisons ont été compliquées à vivre pour toutes les joueuses de D2, notamment sur l’aspect mental. Quand on démarre une saison, on pense qu’on va la finir et nous, on l’abordait à chaque fois avec l’ambition de monter. En 2019-2020, on a été stoppées en mars. On a continué à s’entraîner mais nous n’avons jamais pu reprendre. La saison dernière a été encore plus difficile car l’arrêt est intervenu en octobre. On était sur une bonne lancée avec six victoires en autant de matches, le groupe voulait démontrer qu’on pouvait obtenir la montée sur le terrain. Mais cela n’a pas été possible. »


La milieu Laura Condon et l'attaquante Laury Jésus (photo @ASSEofficiel).

 L’ÉVOLUTION À SAINT-ÉTIENNE 
« Un plan d’actions pour préparer ce retour dans l’élite »

Jérôme Bonnet (entraîneur de l’ASSE) : « J’ai pris en mains l’équipe à la fin de la saison 2016-2017 où j’étais adjoint d’Hervé Didier. À l’époque, on avait commencé à mettre en place un autre projet de jeu et la descente l’a stoppé. Il a fallu identifier ce qui nous avait manqué pour rester en D1. Le club a mis en œuvre un plan d’actions pour préparer ce retour dans l’élite. On a d’abord voulu éviter une hémorragie au sein de l’effectif afin de conserver une ossature composée de cadres pour accompagner les jeunes en D2. Si on avait pu obtenir la montée dès la première année, on l’aurait fait mais Dijon était mieux armé. Nous étions dans une phase de restructuration, c’était important de ne pas la négliger. Ensuite, on a mis en place le projet de jeu. Enfin, dans la structuration, il manquait certaines choses. On y a travaillé avec le club et la municipalité qui a été à l’écoute de nos besoins. C’est un travail de collaboration afin qu’il y ait une évolution positive d’un point de vue organisationnel, structurel et sportif. Étoffer le staff, en salarier ses membres, c’est une avancée. Il y a aussi la recherche de partenaires qui nous permet d’avoir un budget plus conséquent afin de suivre le modèle économique de la D1. »  

 LA PRÉPARATION ESTIVALE 
« Prendre rapidement la mesure de l’écart de niveau »

Jérôme Bonnet (entraîneur de l’ASSE) : « L’enjeu de cette période, c’est de permettre à l’effectif de se préparer – en trois temps – à reprendre les entraînements, les matches et la compétition. Ce qui a pu changer en raison du contexte, c’est la dernière étape avec la préparation à la compétition alors que pendant dix mois, nous n’en avons pas eu. Ce manque pourrait être préjudiciable lors des premières journées car le rythme de la D1 est différent de la D2. On ne va pas dire qu’on va être en difficulté car on s’y prépare mais il va falloir prendre rapidement la mesure de l’écart de niveau. En ayant eu la décision de la montée mi-juillet, je n’ai pas pu réajuster notre programme de matches amicaux comme je l’aurais voulu pour pouvoir s’étalonner face à des clubs de D1. »  


Jérôme Bonnet, l'entraîneur de Saint-Etienne, lors de la journée de cohésion (photo @ASSEofficiel).

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « La préparation s’est très bien déroulée même si ça a été difficile. Ce n’est pas la période qu’on préfère : sur le plan athlétique, c’est exigeant ! On est monté en grade au fil des semaines. On a disputé plusieurs amicaux dont le dernier face à Montpellier samedi dernier (1-3). Cela nous a permis de renouer avec les oppositions, de retrouver nos marques et nos automatismes. On a aussi fait une activité cohésion (photos principale et suivantes) car des joueuses sont parties et des recrues sont arrivées. On veut rester un groupe soudé comme on l’est depuis plusieurs années et se servir de cette solidarité en D1. »

 L’OBJECTIF DU CLUB 
« On arrive en D1 et on veut y rester »

Jérôme Bonnet (entraîneur de l’ASSE) : « Obtenir le maintien le plus tôt possible pour pouvoir être, pour une fois, dans une logique de préparation de saison suivante un peu plus sereine. Il y a un énorme travail à réaliser pour atteindre cet objectif. On vient dans l’élite avec beaucoup d’humilité mais aussi avec envie et enthousiasme. On va essayer de bousculer un peu les autres. Des clubs de D1 sont déjà en place et veulent y rester. Nous, on y arrive et on veut y rester. »

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « Ça fait plusieurs saisons qu’on est en D2 et on connaît le fossé qu’il y a entre les deux divisions au niveau du rythme et de l’intensité. Il faudra engranger un maximum de points. On possède de bonnes individualités mais ce qui fera notre force, c’est le groupe, le fait d’avoir conservé une grosse partie de notre ossature des dernières saisons. On va se servir de ça. »


Les Stéphanoises avec les membres du staff (photo @ASSEofficiel).

 LE CALENDRIER 
« Bordeaux puis Lyon ? Ce sera fait ! » 

Jérôme Bonnet (entraîneur de l’ASSE) : « C’est un début de calendrier compliqué avec la réception de Bordeaux puis un déplacement à Lyon. On peut s’attendre à des matches très difficiles. Mais il faut bien affronter ces équipes ! Ça ne me dérange pas de commencer face à elles. On sait qu’on ne sera pas prêts, cela va nous permettre de nous mettre dans le bain pour préparer les matches qui pourraient être plus importants pour nous notamment face à des équipes qui joueront le maintien. »

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « On va dire que ce sera fait (rires) ! Ce n’est pas plus mal. On va se rendre compte de l’intensité et de l’exigence réclamées par la D1, qui seront bien supérieures à ce qu’on connaissait en D2. On va aborder ces matches avec beaucoup d’envie car on est heureuses de reprendre la compétition, peu importe que ce soit Bordeaux, Lyon ou un autre. Il faudra faire le maximum pour engranger le plus de points possibles. »

 LA D1 ARKEMA 
« Lorsque je jouais à Albi, il n’y avait pas tout ça »

Laura Condon (milieu de l’ASSE) : « Il y a eu beaucoup d’évolutions. J’ai pu constater une progression technique et physique dans tous les compartiments du jeu. L’aura, la médiatisation du championnat a également changé. Lorsque je jouais à Albi, il n’y avait pas tout ça. En trois saisons de D1, j’ai dû passer une fois à la télé ! C’est bien pour le développement du football féminin même s’il y a encore du chemin à parcourir. Je pense au nombre d’équipes ou à l’homogénéité du championnat avec des conditions similaires pour l’ensemble des clubs. Ça s’est beaucoup professionnalisé par rapport à la D1 d’il y a trois-quatre ans. Je risque de voir la différence et mes coéquipières aussi (rires) ! »

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