Didier Deschamps : « L'important est devant nous »
L'essentiel de la conférence de presse du sélectionneur national ce jeudi 26 août au siège de la FFF à Paris.
Didier Deschamps a communiqué et commenté jeudi la liste des vingt-trois joueurs retenus pour les trois prochains matches des Bleus contre la Bosnie-Herzégovine (mercredi 1er septembre à Strasbourg, 20h45, en direct sur M6), l'Ukraine (samedi 4 septembre à Kiev, 20h45, en direct sur M6) et la Finlande (mardi 7 septembre à Lyon, 20h45, en direct sur TF1), comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022.
Le coach tricolore est aussi revenu en quelques mots sur la poursuite de sa mission à la tête de l'Équipe de France : « Après avoir pris le recul nécessaire pour avoir la réflexion la plus juste et objective, à partir du moment où, au fond de moi, mon envie et ma détermination étaient intactes, il s'agissait d'une première chose essentielle. Deuxième chose, je suis convaincu qu'il y a encore de belles choses à faire avec ce groupe-là. Ces deux éléments réunis, la décision appartenait à mon président. C'est pour cela que je suis là aujourd'hui ».
LE REPLAY DE LA CONFÉRENCE
Vingt-trois joueurs et non vingt-six - « Trop de frustration »
« Je considère que la frustration des joueurs qui sont en tribune est grande, trop grande, avec forcément un impact plutôt négatif sur l'ensemble du groupe. Comme nous sommes sur un stage de neuf jours, avec des joueurs qui sont en activité ce week-end et qui le restent au moment du stage, j'ai la possibilité de les rappeler à tout moment, si besoin ».
La reprise de contact avec le groupe - « Dans le sens du bien de l'équipe »
« J'ai toujours eu des discussions avec les joueurs et j'ai continué à en avoir après la compétition. Je ne peux pas empêcher les interprétations de certaines situations, qui peuvent être différentes de l'extérieur par rapport à l'intérieur. Je ne vais pas me battre contre ça. Quand les résultats ne sont pas là, certaines choses qui peuvent paraître futiles peuvent prendre des proportions certainement trop importantes. On ne va pas l'occulter, cela fait partie de l'historique. Je continuerai à avoir des discussions avec l'ensemble du groupe, avec toujours la même ligne directrice : tout faire pour aller dans le sens du bien de l'équipe. L'important, c'est ce qu'il y a devant nous, avec un objectif clair, se qualifier pour la Coupe du monde. On a programme chargé, avec neuf jours de stage et trois matches en sept jours, qui nécessite de repartir avec toute la détermination et l'envie nécessaires et les exigences du haut niveau. Cela passera forcément par des échanges individuels comme cela a toujours été le cas et sur un plan collectif aussi ».
L'absence d'Olivier Giroud - « Il reste disponible »
« Je n'ai jamais eu de position radicale pour qui que ce soit. Olivier (Giroud) est toujours disponible, sa situation a changé avec son transfert au Milan AC, où il a retrouvé, jusqu'à maintenant, beaucoup plus de temps de jeu. C'est simplement un choix sportif du moment, par rapport à une liste de vingt-trois, avec de la concurrence comme il y en a toujours eu, et avec le retour d'Anthony Martial qui n'a pas pu être dans le groupe pour l'Euro et qui est rétabli. C'est mon choix aujourd'hui. A Olivier de continuer à être performant. Évidemment, il reste toujours disponible pour l'Équipe de France. Olivier est dans une meilleure situation qu'il n'était, ce qui n'est pas le cas de Moussa (Sissoko). Lui aussi a beaucoup donné pour l'Équipe de France. Sa situation est très difficile, puisqu'il n'est même pas sur la feuille de match avec son club. Est-ce qu'il bougera, je ne sais pas. Ce qui est valable aujourd'hui, ne l'est pas forcément dans trois ou six mois ».
Les nouveaux venus en bleu - « Le potentiel pour être là »
« Ce sont des joueurs que l'on suit évidemment depuis plusieurs mois ou plusieurs années. Ils vont découvrir ce groupe mais sont déjà habitués au haut niveau avec leurs clubs. Ce n'est pas pour faire de la nouveauté. J'estime qu'ils ont le potentiel pour être là. C'est une première étape, à eux de faire en sorte d'y revenir régulièrement, de saisir cette opportunité et de confirmer. Jordan (Veretout) sort d'une très belle saison à Vérone, malgré une blessure en fin de saison qui l'a un peu gêné, jusque dans sa préparation. C'est un milieu de terrain plutôt complet, assez régulier dans ses performances, qui a la capacité de marquer des buts aussi. On a un peu oublié qu'il a fait partie de la génération championne du monde en 2013. Théo (Hernandez) est passé par les sélections de jeunes aussi. Il sort d'une belle saison avec le Milan AC. Il a corrigé certaines choses sur le plan défensif et fait partie de ces latéraux qui participent beaucoup au jeu aussi, avec la capacité d'être important dans la phase offensive. Moussa (Diaby) sort d'une très, très belle saison avec Leverkusen, avec un profil spécifique. Il peut jouer sur les deux côtés, avec un volume et une justesse technique très intéressants. Il fait marquer et marque aussi. Il est reparti sur le même niveau en ce début de saison. Aurélien (Tchouaméni) fait partie de la génération Espoirs, c'est un milieu de terrain moderne, complet, dans la récupération, la créativité, le volume, la capacité à se projeter aussi.»
Le retour de Dayot Upamecano - « Je n'ai pas changé d'avis sur lui »
« Dayot est déjà venu avec nous, il a fait de bonnes choses, d'autres un peu moins bonnes, comme cela peut arriver aux joueurs qui viennent en équipe de France pour la première fois. Si je l'ai pris à ce moment-là, c'est que j'estimais qu'il avait potentiellement tout ce qu'il fallait. Un joueur peut avoir une période où il est un peu moins bien, une période de doute, la concurrence peut être là, aussi. Du temps a passé, il a changé de club. Aujourd'hui, je n'ai pas changé d'avis, je pense toujours la même chose de lui et c'est pour cela que je le reprends ».
L'avenir de Kylian Mbappé - « La décision appartient aux joueurs »
« Je n'ai pas tous les tenants et aboutissants. Ce qui est factuel, c'est la fermeture du mercato mardi soir et cela coïncide avec une veille de match pour nous. Ce n'est pas l'idéal évidemment, mais je ne vais pas me battre contre ça. Kylian (Mbappé), comme d'autres joueurs, peut être amené à changer de club. Je ferai en sorte d'être conciliant dans la mesure du possible, car il en va de leur avenir. Je ne suis pas à leur place, je peux être amené à en discuter avec eux, à donner mon avis. Mais c'est leur décision et c'est leur carrière ».
Les changements de système de jeu - « Plutôt un avantage »
« Je l'ai fait volontairement à l'automne dernier, cela a plutôt bien marché. Après, quand je vois que cela ne fonctionne pas, je fais en sorte de changer, je ne vais pas m'entêter non plus. Ce qui peut marcher sur un match peut ne pas marcher sur un autre, c'est le résultat qui conditionne. Le fait de pouvoir changer est plutôt un avantage pour mettre en difficulté un adversaire. Je ne suis pas là pour changer pour changer, mais on peut avoir différentes options aussi. Il y a deux mois (à l'Euro), j'ai été amené à m'éloigner de mon idée première, non pas que je veuille renoncer au fait d'avoir toujours le plus de maîtrise et d'imposer (notre jeuà à l'adversaire, être dans la créativité et marquer le plus de buts possible. Cela ne va pas à l'encontre de garder une bonne solidité défensive ».
Le besoin de nouveaux leaders ? - « Pas de manque de ce côté-là »
« Je ne partage pas du tout cette analyse (selon laquelle l'Euro aurait révélé un manque de leadership dans le groupe). S'il y a bien une chose dont je ne vais pas me plaindre, c'est d'avoir des leaders et des cadres qui ont tous joué leur rôle. Si le résultat conditionne le fait de... Moi, je ne fonctionne pas comme ça. Que des nouveaux puissent émerger, cela ne se fait pas en claquant des doigts. Il y a toujours une ossature de joueurs qui ont une expéreience et un vécu indispensables au haut niveau pour assumer ce rôle de de leaders. Après, il y a différentes formes de leadership, des leaders plus expressifs, des leaders techniques, ou des leaders je dirais "physiques". De ce côté-là, de mon côté en tout cas, il n'y a pas de manque. Dans cette équipe, il y a des leaders, des cadres qui jouent et qui continueront de jouer leur rôle.»
