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Sonia Bompastor : « Je m’éclate » 2/2

dimanche 12 septembre 2021 - 01:18 - Claire GAILLARD à Lyon
Sonia Bompastor

Deuxième partie de l’interview avec l'entraîneure de l'OL, qui reçoit Dijon ce dimanche. Elle y aborde son nouveau rôle, son retour dans un vestiaire, ses valeurs, son quotidien, l’exigence du métier mais surtout le plaisir qu’elle y prend.

 SON NOUVEAU RÔLE D’ENTRAÎNEURE 
« Je m’impose beaucoup de pression car j’ai envie de réussir »

« J’aime mon métier (elle rit) ! C’est un nouveau rôle. Avant, en tant que directrice de l’Académie, la pression était moins forte. C’était davantage une fonction de management avec pour mission de s’assurer que l’ensemble des équipes rentrait dans le projet club. Là, l’objectif prioritaire, ce sont les résultats. Je suis passée d’ancienne joueuse à ce rôle de formatrice et ces huit ans à la tête de l’Académie vont me permettre, dans mon rôle d’entraîneure, d’amener plus de contenu aux filles. Elles ont cette volonté d’apprendre. Il faut qu’à chaque entraînement on les nourrisse. Quand on a été formatrice, cela nous donne un peu plus d’outils pour répondre à leurs attentes. Je suis ravie d’être à la tête de cette équipe, la meilleure du monde à mes yeux dans mon club de cœur. Je m’impose beaucoup de pression car j’ai envie de réussir. J’ai un staff top et des joueuses de qualité. L’idée c’est qu’avec tous ces éléments, on parvienne à performer en gardant la notion de plaisir. Quand on a la chance de faire le métier qui est notre passion, il faut venir tous les jours au travail avec la banane et c’est le cas. Il n’y a pas mieux. Je m’éclate ! »

 SA JOURNÉE TYPE 
« Elle démarre tôt et les nuits sont très courtes ! »


(photo Alexandre DIMOU / ICON SPORT)

« Si on mêle vies personnelle et professionnelle, les journées sont denses et les nuits très courtes ! Le réveil sonne vers 6h30, 7 heures c’est déjà une grasse matinée (rires). Je me suis découverte à peu dormir mais dormir en qualité. Je tiens à emmener les enfants à l’école car je souhaite avoir cet équilibre entre la famille et le travail. J’arrive entre 8h15 et 8h30 au club, on démarre par une réunion avec le staff pour caler la journée, notamment les derniers éléments de la séance du jour préparée la veille, et on débriefe avec les infos médicales de dernière minute. Il peut y avoir de temps en temps des retours vidéos sur notre match du week-end ou l’adversaire, il y peut y avoir des réunions d’information sur des thématiques comme la diététique ou autre. L’entraînement a lieu vers 10h30 jusqu'à 12h-12h30. Ensuite, repas puis soins en début d’après-midi. Peut s’ajouter de la vidéo ou du travail complémentaire en salle ou sur le terrain. En général, les journées s’achèvent vers 17h30-18h pour recaler la séance du lendemain et débriefer la journée. »

 SES VALEURS 
« L’excellence, l’humilité et la confiance »

« Pour moi, c’est important de travailler avec des personnes qui partagent des valeurs comme l’excellence, l’humilité et la confiance. À travers mon comportement au quotidien, j’essaie de véhiculer cette attitude et je suis assez exigeante avec le staff et les joueuses. La notion de plaisir doit venir par le jeu. Sur le terrain, les joueuses doivent se sentir libérées. Il faut qu’on trouve l’équilibre entre l’exigence et la confiance. Elles doivent se sentir libres sur le terrain de tenter des choses, d’oser et de créer. Le travail qu’on met en place au quotidien doit amener des automatismes entre elles, des repères qui permettent de mettre le talent individuel au service du collectif. »


La capitaine portée par ses coéquipières à l'issue de son dernier match sous le maillot rhodanien le 8 juin 2013 en finale de la Coupe de France féminine (photo Jean Paul THOMAS / ICON SPORT)

 SON RETOUR DANS UN VESTIAIRE 
« C’est revenu assez naturellement et rapidement » 

« C’est revenu assez naturellement et rapidement. En même temps, je n’ai pas eu trop le choix (elle rit). Il fallait y aller vite avec des objectifs clairs sur la fin de saison. Ça faisait huit ans que j’avais arrêté ma carrière. Je conservais un lien avec le groupe pro et certaines joueuses mais c’est un contexte nouveau. Maintenant, je suis leur entraîneure. Certaines me connaissent, connaissent mon exigence et la rigueur que je peux imposer. L’idée, c’est de travailler fort tout en gardant cette relation et cette communication avec les joueuses pour qu’elles puissent s’exprimer. Elles ont le droit de ne pas être d’accord avec moi. Le tout, c’est qu’à la fin de la discussion, on se mette d’accord sur un objectif commun et que l’on prenne la même direction. Quand il y a de la communication, de la bienveillance, de la confiance, en général les choses se passent bien. Je le leur ai déjà dit : je ne suis pas là pour être leur copine ni pour leur faire plaisir mais pour qu’on remplisse les objectifs communs. »

 L’ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE 
« Il faut que l’on arrive à aller chercher ce titre »


L'ex-défenseure des Bleues aux Jeux Olympiques 2012 (photo Action Plus / ICON SPORT).

« Aujourd’hui, tout le monde attend ce titre. Ça ferait le plus grand bien au football féminin français. L’Équipe de France a de la qualité, elle est capable d’aller le chercher. Trois échéances arrivent très rapidement en deux ans. Il y a eu cette déception lors de la Coupe du monde 2019 à domicile et on a senti que la dynamique autour pouvait s’essouffler un peu. Il faut qu’on arrive à aller chercher l’un de ces titres. On a la chance de pouvoir disputer les Jeux Olympiques à domicile à Paris en 2024. Pour avoir vécu ceux de 2012 à Londres (photo ci-dessus), c’est un évènement exceptionnel. J’espère que l’on sera prêtes et que l’on aura la récompense méritée. La Fédération travaille bien, s’implique dans le développement du football féminin, les clubs aussi, ce serait une récompense de tout cet investissement. »

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