ÉQUIPE DE FRANCE

Hernandez, un anniversaire en famille

mercredi 6 octobre 2021 - 07:15 - Claire GAILLARD
Lucas et Théo Hernandez

Frère cadet des Hernandez, Théo fête ses 24 ans ce 6 octobre, à la veille de Belgique-France en demi-finales du Final 4 de la Ligue des Nations, auprès de son aîné Lucas qu’il côtoie en bleu pour la première fois.

Ils sont arrivés l’un derrière l’autre dans l’auditorium du CNF Clairefontaine, hier midi, afin de répondre aux questions des journalistes. Théo Hernandez, qui a découvert les Bleus en septembre dernier et fête ses 24 ans ce mercredi, s’est assis à la gauche de son frère aîné Lucas (25 ans), champion du monde 2018 et 28 sélections au compteur. Avec le sourire et une complicité flagrante, la 11e fratrie de l’histoire de l’Équipe de France a partagé son bonheur d’être convoquée ensemble et son ambition : remporter la Ligue des Nations dimanche à Milan. Mais il faudra d’abord en passer par la Belgique jeudi à Turin en demi-finales. Après leur conférence de presse, les deux joueurs ont poursuivi l’échange pour FFF.FR.

« Si on vous avait dit que souffleriez vos 24 bougies en équipe de France avec Lucas…
Théo : Je n’y aurais pas cru. C’est ma première fois en Équipe de France au côté de mon frère. Ça va être un jour magnifique. Je deviens grand (il rit) !
Lucas : Il va devoir parler un peu pour remercier le staff et les joueurs du super gâteau qu’on va lui apporter. Il dira deux ou trois mots mais il ne chantera pas. La dernière fois, c’était suffisant, je n’étais pas là en septembre mais je l’ai vu en vidéo et ce n’était pas terrible (rires).

Comment avez-vous appris votre convocation ? 
Lucas : Jeudi, j’étais libre alors je suis allé la pêche ! J’étais sur mon téléphone pour suivre la liste du coach à 14 heures. J’ai vu mon nom parmi les défenseurs mais pas celui de mon frère, je me suis dit que ce n’était pas le moment. Mais après, je l’ai vu parmi les milieux de terrain et je me suis dit : ‘‘ah le voilà !’’ Je l’ai appelé et lui ai dit de ne pas se blesser durant le week-end. Ensuite, j’ai téléphoné à ma mère. Ce n’est pas la première fois de l’histoire de l’Équipe de France que deux frères sont réunis mais ça reste exceptionnel (ils sont les 11es depuis les frères Hervé et Patrick Revelli en 1973-1974)
Théo : J’étais à la maison et j’ai suivi la liste à la télévision. Ma mère et mon grand-père m’ont appelé. Elle pleurait et lui était très content. Lucas m’a téléphoné ensuite, il était en train de prendre un poisson (il rit) !

Jeudi, je suis allé la pêche ! J’étais sur mon téléphone pour suivre la liste du coach. J’ai vu mon nom parmi les défenseurs mais pas celui de mon frère (…) Mais après, je l’ai vu parmi les milieux de terrain et je me suis dit : ‘‘ah le voilà !’’

Lucas HERNANDEZ

Que ressentez-vous alors que vous vous retrouvez pour la première fois ensemble à Clairefontaine ?
Lucas : C’est une fierté, un plaisir. C’est un moment qu’on ne peut pas imaginer. Petit, tu peux imaginer jouer au foot avec ton frère, évoluer au niveau professionnel avec lui mais atteindre les Bleus ensemble… C’est exceptionnel et incroyable. Je vais en profiter avec lui mais aussi avec toute la famille. J’espère qu’ils vont prendre du plaisir. C’est un moment de bonheur. Hier, on n’a pas pu s’entraîner ensemble car on a joué dimanche mais aujourd’hui, ce sera notre premier entraînement !  
Théo : C’est un honneur d’être ici en Équipe de France avec mon frère. Ma mère est très contente, ma femme et mon grand-père aussi. Maintenant il faut travailler et s’aider pour continuer à être là ensemble.


Théo et Lucas Hernandez, mardi après-midi, lors de leur premier entraînement commun à Clairefontaine (photo Simon MORCEL / FFF).

C’est un moment d’autant plus joyeux que vous avez dû traverser pas mal d’épreuves lorsque vous étiez plus jeunes…
Lucas : C’est le travail qui a payé. On n’a pas eu une enfance très facile, c’est ce qui nous a fait lutter et continuer à travailler pour atteindre ce qu’on voulait : être joueurs professionnels. Être aujourd’hui en équipe de France, c’est incroyable. Il faut profiter. En jeunes, à l’Atlético de Madrid on a pu s’entraîner et jouer ensemble mais, depuis, on a pris des chemins différents. Se retrouver ici, c’est incroyable. 
Théo : Quand on était petits, ce qu’on a vécu n’était pas facile. Je voudrais dire merci à notre mère.  Dans les moments difficiles, elle était là. C’est elle qui nous emmenait à l’entraînement, elle nous a portés. On a dû travailler et prendre un chemin différent pour faire notre vie. C’est le foot, c’est ce qu’on aime et c’est grâce à ça qu’on est réunis aujourd’hui.

Quels souvenirs conservez-vous des matches disputés ensemble sous le maillot de l’Atlético ? 
Lucas : C’était en Youth League, on était jeunes, ça n’a rien à voir avec le haut niveau. Si aujourd’hui, on peut de nouveau évoluer côte à côte, ce serait magnifique. On a tous les deux bien changé depuis cette période. C’était en 2014 ! Jouer ensemble en jeunes, c’était déjà beau mais alors si c’est avec l’équipe de France…

Quand on était petits, ce qu’on a vécu n’était pas facile. Je voudrais dire merci à notre mère.  Dans les moments difficiles, elle était là. C’est elle qui nous emmenait à l’entraînement, elle nous a portés.

Théo HERNANDEZ

Comment vous comportez-vous au sein du groupe : restez-vous souvent ensemble ou évitez-vous d’être trop l’un avec l’autre ?
Lucas : On essaie d’être ensemble mais pas trop. Il faut aussi, surtout lui, qu’il s’intègre le plus rapidement possible à la vie du groupe. Il le fait bien. C’est quelqu’un de très proche comme moi, il n’a pas de difficultés pour s’intégrer. Je n’étais pas là le mois dernier, j’étais un peu déçu, mais les coéquipiers m’ont parlé de son arrivée et aujourd’hui, je suis là pour l’aider. Il doit continuer à tout donner à l’entraînement comme il l’a fait en septembre. Le coach lui a fait confiance face à la Finlande (2-0, le 7 septembre) et Théo le lui a rendu sur le terrain. C’est certainement ce qui lui a permis d’être rappelé.


Théo Hernandez lors de sa première sélection en septembre face à la Finlande au Groupama Stadium (photo Simon MORCEL / FFF).

Justement ce jour-là, vous avez découvert Théo dans une position de milieu gauche. Pourrait-on vous voir associé sur le terrain vous qui avez surtout joué latéral gauche en bleu mais qui évoluez davantage dans l’axe cette saison avec le Bayern ?
Lucas : Ce sont les choix du coach. Je suis là pour tout donner pour l’équipe. S’il a besoin de moi comme latéral gauche, je me donnerai à 100%, si c’est comme défenseur central, je serai aussi à 100%. Je suis là pour gagner. Cette semaine, il y a ce nouveau trophée de Ligue des Nations en jeu et ça passera d’abord par le match de jeudi contre la Belgique. 
Théo : Moi, je suis plus latéral que milieu de terrain mais s’il faut jouer, je joue. Lucas peut évoluer comme latéral ou défenseur central. Je suis là pour travailler et ensuite, c’est le coach qui décide.

Jouer ensemble en jeunes avec l’Atlético de Madrid en Youth League, c’était déjà beau mais alors si c’est avec l’équipe de France…

Lucas HERNANDEZ

Comment se passe la concurrence entre vous ?  
Lucas : On est des frères mais sur le terrain on est des coéquipiers. Le plus important, c’est que les 23 joueurs en Équipe de France veulent la gagne. On est là pour tout donner. On ne sait pas qui va débuter les matches mais on va être soudés, se donner des conseils et ramer dans la même direction.

Quels sont les avantages-inconvénients à jouer avec son frère ?
Théo : Si je joue avec lui, ça va être un moment émouvant. S’il doit me dire les choses que je fais bien ou mal, il le fera. S’il doit me repositionner sur le terrain, me demander d’aller à gauche ou à droite, il le dira. S’il doit m’engueuler, il le fera, c’est ça le foot.

Vous êtes donc la 11e fratrie dans l’histoire des Bleus mais aucune d’entre elles n’a encore remporté de titre. Vous pourriez être les premiers…
Lucas : Ah j’espère ! C’est un nouveau trophée, un titre différent mais un trophée quand même. 
Théo : On va aller le gagner ! 
Lucas : Si on remporte la Nations League, ce sera énorme et le début d’une belle aventure. En espérant que ce soit le premier d’une longue liste. »

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