ÉQUIPE DE FRANCE

Didier Deschamps : « C’est fabuleux »

vendredi 8 octobre 2021 - 00:10 - Claire GAILLARD à Turin
Didier Deschamps

Après la qualification face à la Belgique (3-2), le sélectionneur des Bleus soulignait la force de caractère de ses joueurs qui ont su réagir et hausser le niveau en seconde période.

« Comment expliquer cette Équipe de France à deux visages ? 
On a fait vingt premières minutes de qualité. Après on a trop souffert, trop reculé. On n’arrivait à pas à ressortir, on manquait d'agressivité. C’est la qualité de cette équipe de Belgique qui nous a punis. Le score de 2-0 est sévère sur l’ensemble de la première période mais il venait sanctionner vingt minutes insuffisantes. En seconde période, avec nos joueurs offensifs qui ont harcelé de partout, ce fut différent. L'orgueil, le caractère et la qualité nous ont permis de renverser une situation très compliquée. On évolue aussi dans un nouveau système et cela demande du temps. Être capables de faire ce qu’on a réalisé face à la première nation au classement FIFA en renversant ce score de 2-0, c’est fabuleux. A la mi-temps, à part moi, je ne pense pas que grand-monde y croyait ! C’est le mérite des joueurs.

Que leur avez-vous dit à la mi-temps ? 
Dans le vestiaire, ils étaient abattus de rentrer à 2-0. C’est sévère même si on leur a laissé l’opportunité de mettre ces deux buts. Quand on n’est pas au niveau où on doit évoluer… Ça peut arriver d’être menés mais là, on était en-dessous de ce qu’on est capables de faire. Cela passe par des paroles. Je suis là pour ça. Mais ensuite c’est leur mérite, chacun individuellement. Lors de l’entame de seconde période, on est récompensés avec cette réduction du score. Elle vient concrétiser une main mise sur le jeu avec plus d’agressivité. Peut-être que l’équipe de Belgique a baissé de pied physiquement mais c’est aussi parce qu’on a haussé le niveau. On avait été trop en souffrance, attentistes dans les 20 dernières minutes de la première période.


Romelu Lukaku arme une frappe, le but du 2-0 pour les Belges (photo DeFodi Images / ICON SPORT).

Où placez-vous ce match sur le plan émotionnel ?
Parmi les meilleurs car en face il y avait la meilleure équipe d’Europe, si ce n’est du monde ! Il faut reconnaître les forces et qualités de cette équipe de Belgique. J’ai déjà connu des situations compliquées. Il y a de la qualité en Equipe de France mais il y a aussi cet orgueil, ce caractère et quand ça ne tourne pas en notre faveur, on sait réagir. Ce match-là, de par son scénario et sa qualité, fera partie des très, très bons moments. Je suis très heureux et fier pour mes joueurs.

Il y a toujours beaucoup d’attentes et d’exigences avec Kylian. Je sais très bien que l’Equipe de France sera plus forte avec lui (…) Depuis qu’il est arrivé en début de semaine, j’ai bien senti que c’était un match pour lui aussi

Kylian Mbappé a sonné la révolte après son été chargé en émotion… Qu'avez-vous pensé de sa prestation ?
Kylian n’a pas douté et j’ai toujours fait en sorte d’être avec lui et derrière lui. J’ai reconnu sa détermination. Il avait de très bonnes intentions pendant l’Euro, il lui a manqué l’efficacité. Lors du dernier stage, il s’est blessé et n’a pas pu jouer les deux derniers matches. Il y a toujours beaucoup d’attentes et d’exigences avec Kylian. Je sais très bien que l’Equipe de France sera plus forte avec lui. Dans les efforts, la complémentarité avec Antoine (Griezmann) et Karim (Benzema), c’est bien pour l’équipe. Ce but lui fait du bien à titre personnel mais depuis qu’il est arrivé en début de semaine, j’ai bien senti, dans ce qu’il faisait et son attitude, que c’était un match pour lui aussi. Tant mieux pour lui et pour nous !


Kylian Mbappé dans les bras d'Antoine Griezmann après l'égalisation (photo Simon MORCEL / FFF). 

Racontez-nous cette fin de match assez folle entre le but refusé pour hors-jeu de Lukaku, le coup franc de Pogba sur la barre et le but de Théo Hernandez…
C’est le football comme on l’aime de passer d’une émotion à une autre. On était du mauvais côté cet été. Ça fait mal mais il faut savoir l’accepter aussi. C’est dur, je me mets à la place de Roberto Martinez par rapport au résultat... J’ai connu beaucoup de très bons moments et on va en connaître encore. Au-delà de la qualité, il y a le caractère, la détermination. Même si on est un peu à réaction, renverser la situation face à une équipe de cette qualité : je ne peux qu’être fiers et heureux de ce que mes joueurs ont réalisé. » 

Martinez : « On a peut-être pensé un peu trop à la finale... »

Roberto Martinez (sélectionneur de la Belgique) : « En première période, on a su garder la tête froide. On a compris ce qu’il fallait qu’on fasse pour marquer contre la France, on aurait d’ailleurs pu marquer plus de buts. En seconde période, on a été un peu trop émotifs. On a peut-être pensé un peu trop à la finale au lieu de jouer le match. On a permis à la France de revenir. On a montré notre volonté, on a réussi à marquer un autre but mais malheureusement il n’a pas été accordé à cause d’un hors-jeu (87e par Lukaku). Mais on aurait dû revenir en seconde période et jouer comme on a su le faire en première. La seconde période s’est joué sur les émotions, c’est devenu un match qu’on voulait finir au plus vite. On voulait atteindre la finale et on s’est arrêté de jouer. C’est une déception pour nos joueurs. Je ne pense pas que ce soit un problème de qualité car tous les ingrédients étaient présents en première période. En 2018, on n’avait pas su marquer, ce qu’on a réussi à faire ce soir mais en seconde période, le paramètre émotionnel a été trop important. On a voulu gagner le match avant de le jouer. Il faut qu’on se serve de cette expérience cruelle pour rebondir. »

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