Perle Morroni : « J’ai appris à aimer défendre »

Avant la réception de Montpellier dimanche lors de la 6e journée de D1 Arkema, lisez cet entretien avec la latérale de Lyon et des Bleues où elle retrace son parcours, livre ses ambitions et se dévoile.

 LES PETITS SECRETS DE... PERLE MORRONI 

« Le joueur qui vous a le plus impressionné ? Je suis fan de Cristiano Ronaldo. Il est incroyable : regardez ce qu’il fait à son âge ! Son mental, son travail, son abnégation… Même si c’est le meilleur, il continue à vouloir toujours plus. J’aimais aussi beaucoup Ronaldinho, lui c’est la joga bonito, le jeu brésilien.

La joueuse que vous n’aimez pas affronter ? Il y en a plein qui ont des qualités différentes. En tant que latérale, je dois forcément ne pas me faire dépasser. La saison dernière, il y en a une de Barcelone (affronté en demi-finales de la Ligue des champions : 1-1, 1-2) qui était pas mal. Je n’ai pas peur de l’affronter, au contraire, c’est ce qui permet de progresser mais je trouve qu’elle était vraiment coriace.

Votre geste technique préféré ? J’aime bien tacler. Faire le geste qui permet de couper l’action. Offensivement, j’aimerais bien un jour réaliser une virgule mais il va falloir que je prenne des risques (rires) ! Plus jeune, je l’ai déjà tentée mais jamais chez les pros !

J’avais envie de sortir de ma zone de confort après dix ans passés au PSG. C’est un renouveau pour moi. Je dois tout recommencer : faire ma place, changer mes habitudes…

 

Votre plus belle émotion ? En jeunes, quand on a gagné l’Euro U19 2016 (2-1 face à l'Espagne). Ce match s’était déroulé dans des conditions dantesques avec la pluie et l’interruption. À la fin, une joueuse rate l’immanquable… Au coup de sifflet final, c’est une explosion de joie. Et sinon, évidemment, la dernière en date : lorsqu’on a remporté le championnat de France avec le PSG début juin. J’avais eu un titre avec Barcelone (Coupe d’Espagne) mais je n’avais pas beaucoup joué (4 matches en championnat) donc ce n’était pas pareil. Là, avoir bataillé toute la saison et soulever ce trophée, c’était très fort comme émotion. C’est le premier titre en championnat du club, il est gravé dans l’histoire et c’est ce que je voulais décrocher avant de partir.

La défenseure célèbre le premier championnat de France remporté par le PSG le 5 juin (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT).

Votre choix de rejoindre l’Olympique lyonnais cet été ? C’est le plus grand club féminin, son palmarès le prouve. J’avais envie de sortir de ma zone de confort après dix ans passés au PSG. C’est un renouveau pour moi. Je dois tout recommencer : faire ma place et changer mes habitudes. Cela va me permettre de progresser.

La coéquipière que vous voyez le plus à Lyon ? Delphine (Cascarino). C’est l’une de mes meilleures amies, je vis chez elle jusqu’à ce que je récupère mon appartement. On se connaît depuis l’INF Clairefontaine. Elle a un jeu incroyable et le potentiel pour devenir la meilleure joueuse du monde. Elle a des qualités offensives rares de débordement, de vitesse, de technique... Elle est encore jeune et va aller loin.

L’Euro 2022 ? J’ai participé à la campagne qualificative donc c’est un vrai objectif d’y prendre part et d’aller en Angleterre. Je vais tout faire pour prendre ma place.

 

Vos débuts en Équipe de France féminine ? Lors du Tournoi de France en 2020 (le 7 mars à Valenciennes). J’avais été appelée auparavant mais je n’avais pas eu de temps de jeu. Ce moment-là, contre le Brésil, devant du public, quand la coach m’a dit de m’échauffer puis d’entrer, je m’en souviendrai toute ma vie.

L’Euro, l’été prochain (6-31 juillet 2022) ? J’ai participé à la campagne qualificative donc c’est un vrai objectif d’y prendre part et d’aller en Angleterre. Je vais tout faire pour prendre ma place.

Le son qui passe dans le vestiaire des Bleues avant et après le match ? Il y en a plusieurs : du Aya (Nakamura), du Dadju… Ça change d’un rassemblement à un autre et de la DJ. Souvent, c’est Grace (Geyoro) ou Aïssatou (Tounkara). Moi, j’écoute de tout : du rap, du classique, du R’N’B.

J’aime m’occuper de mes animaux, j’ai 3 chiens et 2 chats. Bon en ce moment, c’est ma mère qui s’en charge car je ne pouvais pas les emmener chez Delphine qui a déjà 3 chats ! Sinon, ça aurait fait animalerie (rires) !

 

Vos passe-temps ? J’aime m’occuper de mes animaux, j’ai 3 chiens et 2 chats. Bon en ce moment, c’est ma mère qui s’en charge car je ne pouvais pas les emmener chez Delphine qui a déjà 3 chats ! Sinon, ça aurait fait animalerie (rires). J’aime aller au cinéma ou me balader mais je suis assez casanière.

Perle Morroni avec Grèce-France en septembre dernier (photo Antonio MESA / FFF).

Votre plat préféré ? Je suis un peu difficile mais je vais dire la pizza.

Le programme de vos vacances idéales ? Aller à la plage, chiller, se reposer, se vider la tête et découvrir d’autres pays. Il y a plein de beaux coins à visiter.

Montpellier, votre ville d’origine en quelques mots ? C’est la ville où je suis née et restée jusqu’à l’âge de 14 ans. Elle compte. J’y ai encore des amis mais ma famille est sur Paris à présent.

Vous êtes plutôt film ou série ? En ce moment, plutôt séries. La Casa de Papel par exemple.

Votre talent caché ? Un jour, vous le découvrirez !

Si vous n’aviez pas été footballeuse, vous auriez… réalisé des films ou choisi un métier pour m’occuper des animaux.

Votre équipe pour jouer un five… Je veux trop de joueuses dans mon équipe, je ne peux pas faire un five ! Bon, il y a Delphine (Cascarino) déjà, Kadi (Diani), Estelle (Cascarino) car il faut une défenseure et il reste une place offensive car on va jouer pour l’attaque.

Avec Delphine Cascarino chez les Bleues (photo Antonio MESA / FFF).

Vos plus grandes qualités ? Je suis quelqu’un de calme, de gentil… mais je n’aime pas trop parler de moi.

Et vos petits défauts ? Un peu réservée, sur la retenue.

Sur un terrain ? Sérieuse en défense avec des qualités de percussion et de vitesse.

Ce que vous pouvez améliorer ? La concentration. Je pourrais être un peu plus concentrée même si ça va mieux.

Qui vous envoie le plus de messages ? Ma mère. Elle m’écrit souvent pour me donner des nouvelles des animaux (rires) ! »

 PREMIÈRES FOIS 

« Votre premier souvenir foot ? Le premier, ce sont mes débuts dans la cour d’école. Les meilleurs moments. J’avais 7 ou 8 ans. Ensuite, à Montpellier, ça s’est enchaîné.

La personne qui vous a transmis cette passion ? Mon frère. Il n’a pas joué à haut niveau mais il aimait le foot et regardait les matches. Forcément, j’ai suivi.

Votre premier club… Montpellier chez les débutants. Puis l’AS Lattes avec les garçons. Je devais avoir 8 ans quand ma mère m’a emmenée prendre ma première licence. Une dame qui faisait des détections lui avait dit que j’avais un bon niveau. J’ai joué de petits tournois amicaux avec Montpellier et je me suis inscrite. Au début, ma mère était un peu réticente, elle appréhendait. Maintenant, elle est à fond dedans. C’est ma première fan (rires) !

…poste… ? J’étais attaquante ou numéro 10. J’aimais bien me porter vers l’avant. Le foot, c’est marquer des buts, non ? C’est ce qui fait rêver quand on est petits.

Le jour où vous êtes devenue latérale ? Au PSG, juste avant de passer professionnelle, mon coach chez les U19 et celui chez les pros m’ont fait reculer. Au début, c’était bizarre mais j’ai appris à aimer défendre. Maintenant, je préfère presque défendre qu’attaquer !

Premier entraînement avec les garçons ? J’ai été très bien accueillie et j’avais mon propre vestiaire. Avec les garçons, il n’y a que le foot qui compte. Si tu montres tes qualités sur le terrain, ça se passe bien. Je suis contente d’avoir évolué avec eux car c’est aussi ce qui m’a fait progresser. Ils sont tellement rapides et techniques que c’est un bon apprentissage. »

 Le programme de la 6e journée de D1 Arkema : 

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