Cécile Locatelli : « On est monté crescendo »

Après la victoire face à l’Italie jeudi (3-0), la sélectionneure des U17 féminines, qui ont décroché leur billet pour le deuxième tour qualificatif à l’Euro 2022 au printemps, dresse le bilan du tournoi.

« Quelle analyse faites-vous de ce troisième et dernier match ? 
En première période, les Italiennes nous ont gênées. Elles n’avaient pas fait beaucoup tourner et on savait qu’à un moment ça allait peut-être être difficile physiquement mais la première période a été compliqué à jouer contre cette équipe qui évoluait en 4-1-4-1. On avait bien identifié les zones où il fallait insister pour les déséquilibrer et trouver les failles dans leur défense. On a manqué d’un peu de justesse technique et de vitesse d’exécution dans le jeu vers l’avant. Mais la seconde période a été plus accomplie, plus aboutie et on marque de jolis buts notamment les deux premiers qui sont bien construits.

Quel bilan dressez-vous du premier tour ? 
Je ressens de la satisfaction sur ce dernier match mais sur l’ensemble du tournoi, il y a aussi un goût d’inachevé car on doit gagner le premier contre la Suède (2-2, le 22 octobre). On a les occasions pour. Si on bat la Suède, ça aurait été un peu moins compliqué derrière. C’est une équipe de France – comme beaucoup de sélections jeunes – qui n’avait pas joué depuis deux ans. Elles n’ont rien pu faire en U15 et pratiquement rien en U16 l’année dernière parce qu’on n’a pas pu disputer de matches internationaux. Toutes les nations qu’on a affrontées avaient joué un certain nombre de rencontres amicales. Là, on tombe d’entrée contre la Suède et mes joueuses vivent leur premier match international. Même si on les avait prévenues, elles ont été un peu surprises par le rythme. C’est dommage d’encaisser ces deux buts parce qu’on aurait mérité la victoire qui nous aurait permis d’accéder à la première place du groupe.

Ça leur servira d’expérience afin d’aborder le tour suivant. Reste à savoir si le tirage sera favorable sachant qu’on figurera dans le chapeau 2.

 

Bien réussir son entrée en matière, est-ce l’enseignement principal en vue du deuxième tour qui aura lieu au printemps ? 
Tout à fait. D’habitude, on s’y exerce en U16 avec les tournois UEFA, le tournoi de Montaigu, la double confrontation contre l’Allemagne… Les joueuses sont averties et prêtes à aborder le premier tour de qualification à l’Euro avec les U17. On va dire qu’à présent mon groupe est prévenu pour le deuxième tour. Le côté positif, c’est qu’on est monté crescendo dans l’intensité et la générosité pour bien finir contre l’Italie. Ça leur servira d’expérience afin d’aborder le tour suivant. Reste à savoir si le tirage sera favorable sachant qu’on figurera dans le chapeau 2.

Vous êtes invaincues, avez marqué neuf buts et avez pu faire tourner l’effectif, il y a des motifs de satisfaction…
Il y a plusieurs satisfactions en effet. J’ajouterai celle d’avoir pris dans le groupe trois joueuses âgées de moins de 16 ans (Charline Coutel, Julie Swierot et Mélinda Mendy nées en 2006) qui ont répondu aux attentes. C’est important de le souligner. Elles ont pris le jeu à leur compte et fait des différences. Avoir pu faire tourner l’équipe lors du deuxième match, en est une autre. Ça leur a permis d’acquérir un peu d’expérience internationale, c’est essentiel pour les tours futurs qu’elles aient pu constater le niveau et l’intensité de jeu afin d’arriver prêtes à l’étape suivante.  

Julie Swierot (n°6) égalise sur penalty face à la Suède (2-2) lors du premier match (photo Mathias Bergeld BILDBYRÅN / ICON SPORT).

Avez-vous constaté des répercussions de la crise sanitaire sur le niveau ou la qualité des joueuses ?
Je n’ai pas d’inquiétude sur ce point, les joueuses convoquées ont répondu présent même s’il a fallu tout apprendre en un tour de qualification y compris la vie de groupe en dehors du terrain. Elles n’avaient pas fait de déplacements l’année dernière, c’était une découverte. Ça n’a pas été simple mais on a bien avancé sur ce premier tour. À mon sens, l’enjeu concerne davantage la détection. On n’a pas pu beaucoup en faire la saison passée avec seulement trois rassemblements U16 où Sabrina Viguier m’a donné la possibilité de venir sachant que j’allais reprendre les U17 l’année suivante. On a dû passer à côté de certaines joueuses. Sur cette catégorie, notre vivier n’est pas encore très large. Durant ce stage, beaucoup d’observations ont été faites sur le championnat U19 féminin et la D2 féminine, on va continuer. Ce sera l’occasion de voir d’autres joueuses pour étoffer le groupe sur les stages suivants.

Quel sera le programme d’ici au printemps ? 
Nous aurons trois périodes internationales avant le prochain tour : en décembre, avec on l’espère un match amical à trouver, en janvier où on affrontera les U16 et où je serai attentive afin de voir si certaines joueuses peuvent monter en U17, puis février avec un match amical contre l’Allemagne. »

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