COUPE DE FRANCE FÉMININE

Colomiers croque dedans

samedi 8 janvier 2022 - 09:01 - Claire GAILLARD
US Colomiers Coupe de France féminine

Petit Poucet des 16es de finale ce week-end, marqué par l’entrée en lice des équipes de D1 Arkema, le club de Haute-Garonne, qui évolue en Régional 2, savoure son parcours historique et raconte son quotidien.

Avec trois rencontres au programme, les seizièmes de finale de la Coupe de France féminine débutent ce samedi 8 janvier avant de se poursuivre dimanche. Deux chocs opposant des formations de D1 Arkema, qui font leur entrée dans la compétition à ce stade (1), lanceront les hostilités dès 14h30 : Saint-Étienne – Montpellier puis Bordeaux-Lyon à 16 heures, diffusé en direct sur Eurosport 2.

 

Petit Poucet, l’Union Sportive Colomiers Football, leader de son groupe de Régional 2 (niveau 4), rencontrera le lendemain Monaco (Régional 1) à Beausoleil (12 heures). Les Columérines disputeront leur sixième tour d’une Coupe de France entamée le 26 septembre (2) ! L’un de leurs deux entraîneurs Cédric Aït-Ali revient sur cette aventure et le début de saison réussi de son équipe féminine.  

(1) Tous sauf le GPSO 92 Issy, dans l’attente du résultat de LOSC Lille (D2) – AS Beauvais Oise (Régional 1), dimanche à 14h30 (2ème tour fédéral).
(2) Exemptées au 1er tour régional.

 LE FOOTBALL FÉMININ À L’US COLOMIERS 
« La volonté de laisser de la place aux féminines »

« La section féminine date de 2017. Ça a commencé avec du foot à 8 avec Charlène Sorribas, désormais responsable de l’école de foot féminin. Je suis arrivé en cours de saison. Puis j’ai pris en mains l’équipe à 11. Il y a 3 ans, Madjid Alliche nous a rejoints et on entraîne ensemble. Nous avons un dirigeant top (Mohammed Aït-Ali). Quand Charlène a proposé au président (Patrick Delacroix) de relancer la section féminine qui existait par le passé, il a foncé. Il y avait alors plusieurs équipes dans le département - TFC, Léguevin, Ramonville - ou la région - Montauban (Tarn et Garonne) et Albi (Tarn) qui montraient la voie. C’était le bon moment. Il y a eu cette volonté et depuis, on n’a pas cessé de développer le football féminin. Toutes les catégories d’âge sont représentées des U6 jusqu’aux seniors (142 licenciées). Cette année, on a aussi mis en place un partenariat avec le collège Voltaire via un contrat d’aménagement d’emploi du temps qui permet aux jeunes filles de quitter à 15 heures les mardi et jeudi pour s’entraîner. C’est un vrai projet club qui repose sur la volonté des dirigeants de construire cette section et de laisser de la place au football féminin à Colomiers. »


Les joueuses avec les jeunes du club (photo Anne-Sophie HAMOUDI / US Colomiers).

 L’AVENTURE EN COUPE 
« On s‘est pris au jeu (…) Ce qu’on réalise est historique »

« Au début, c’est une opportunité qu’on offre aux filles en leur disant que c’est leur compétition. Comme en championnat, on a beaucoup de déplacements, on s’est posé la question de définir une priorité mais finalement, on s’est pris au jeu. On évolue en Régional 2 et c’est intéressant de se confronter à des équipes hiérarchiquement supérieures. Le projet, c’est d’être en R1 rapidement. Pour savoir si on a le niveau, le mieux, c’est de se jauger face à elles. Notre groupe vit vraiment bien. J’ai joué et entraîné chez les garçons et j’ai rarement vu ça. Il y a toujours une bonne ambiance. En Coupe, on s’est déplacé à Trélissac, en Championnat, on fait 2 à 3 heures de route pour aller jouer, cela construit notre vécu commun. On mange au restaurant en arrivant avant le match, le club nous met dans les mêmes conditions que l’équipe première masculine (National 2). Si on prenait des sandwichs sur le trajet au bord de l’autoroute avant notre rencontre, ce ne serait pas pareil. Là, les filles sentent le club derrière elles. Notre parcours a impulsé une dynamique en Championnat. L’exemple, c’est le dernier match joué contre Jacou (3-0), un prétendant à la montée. Si on n’avait pas eu cette expérience contre des R1 à Trélissac ou face à Poitiers, je ne suis pas certain qu’on aurait gagné. Ça nous a forgé du caractère. Jusqu’ici, en Coupe de France, on avait passé un tour ou deux mais jamais les finales régionales. Ce qu’on réalise est historique ! »

Le parcours de l’US Colomiers 

  • Dimanche 12 septembre (phase régionale, 1er tour) : Exempt
  • Dimanche 26 septembre (phase régionale, 2e tour) : US Colomiers – US Ramonville (Régional 1, niv. 3), 1-0
  • Dimanche 17 octobre (phase régionale, 3e tour) : US Colomiers - Gaillac US (Régional 2, niv. 4), 9-1
  • Dimanche 31 octobre (phase régionale, finales) : Canet Roussillon FC (R2) - US Colomiers, 1-2
  • Dimanche 21 novembre (phase fédéral, 1er tour) : Trélissac FC (R1) - US Colomiers, 0-1
  • Dimanche 12 décembre (phase fédérale, 2e tour) : US Colomiers – ES 3 Cités Poitiers (R1), 3-0

Tous les résultats

 LA PRÉPARATION 
« Pour les fêtes, on avait passé des consignes, pas sur les excès alimentaires mais sur le COVID »

« Depuis la rencontre face à Canet (le 31 octobre), où on a commencé à se dire qu’on jouait quelque chose en Coupe, jusqu’au 19 décembre, date de de notre dernier match de l’année 2021, les joueuses n’avaient pas eu de congés. On leur a laissé une semaine de coupure et on a repris après Noël avec trois entraînements hebdomadaires au lieu de deux. Cette semaine, c’est mardi, jeudi et samedi matin. On fait les derniers tests, on déjeune et on prend la route à 13 heures. Pour les fêtes, on avait passé quelques consignes. Elles ne portaient pas sur les excès alimentaires car à notre niveau, je ne suis pas sûr qu’elles les respectent et ça fait aussi du bien de décompresser (rires) ! Cela concernait le COVID car on ne vit pas dans une bulle. Ma crainte ? Avoir des joueuses qui ne puissent pas faire le déplacement. Pour la reprise de l’entraînement, elles ont toutes été testées. Une avait quelques symptômes, son test est finalement revenu négatif. Par précaution, on lui a demandé de rester chez elle et de se faire retester vendredi puis samedi. J’essaie de préserver le groupe. Pour l’instant, je touche du bois : on n’a pas de cas ! On n’était pas programmées pour atteindre les 16es de finale mais on reste des compétiteurs. Je ne vais pas dire aux filles qu’on y va pour faire du tourisme sinon elles me tuent ! On n’est pas favori mais pour nous, c’est du bonus. »


(Photo Anne-Sophie HAMOUDI / US COLOMIERS).

 LE CHAMPIONNAT 
« Je ne m’attendais pas à ce début de saison »

« Je ne m’attendais pas à ce début de saison. Deux poules ont été constituées et on aurait aimé être reversé dans l’autre groupe au regard de la situation géographique. Trois équipes figurent dans notre région mais pour affronter les autres, on effectue plusieurs heures de route. On appréhendait la reprise après le départ de cinq joueuses à l’intersaison. Finalement, on a réussi à fédérer de nouvelles joueuses qui ont évolué à plus haut niveau et sont venues apporter leur expérience. À l’échelle de l’effectif, on a été rassurés mais on ne connaissait pas nos futurs adversaires. On a découvert, pris des renseignements, observé certains matches… La montée va se jouer jusqu’à la dernière journée, d’autant plus qu’on reçoit Toulouse en clôture. On a réalisé une bonne entame. On a construit notre dynamique sur la victoire lors du premier match à l’extérieur chez le TFC. On a de bonnes stats (7 matches, 7 succès, meilleure attaque, co-meilleure défense) mais il y a un peu de disparité entre les équipes. Les forces de mon groupe ? L’expérience, l’envie de gagner et de jouer. On ne marque pas 40 buts sans produire du jeu ni prendre du plaisir. »


Lors du dernier tour face à Poitiers (photo Anne-Sophie HAMOUDI / US COLOMIERS).

 LE QUOTIDIEN DU CLUB 
« La préparatrice mentale ? C’est un relais entre les joueuses et les coachs »

« Tout le monde nous envie car on a des terrains synthétiques et des installations de fou. La mairie est derrière le club. Je dis ça tout en étant élu à la ville donc ça fait un peu fayot (rires) ! L’effectif se compose d’une quarantaine de joueuses. Elles ont choisi de venir à Colomiers pour le projet proposé. Il n'y a pas de contrat ou de fixe, juste quelques primes de match. Certaines sont étudiantes, beaucoup travaillent. J’ai une ostéopathe, des livreuses, des commerciales… Pour les entraînements, il a fallu s’adapter. On a repoussé l’horaire des séances pour leur laisser le temps d’arriver car certaines travaillent à Toulouse ou plus loin. Des joueuses m’appellent parfois pour me dire qu’elles sont fatiguées ou ne peuvent pas venir mais c’est le quotidien de tous les clubs amateurs. Une préparatrice mentale (Anne-Sophie Hamoudi) a rejoint le staff cette saison. Elle cherchait un nouveau projet et mon collègue la connaissait. C’est un relais entre les joueuses, qu’elle écoute énormément, et nous, les coachs. On est souvent focus sur la compétition et les entraînements mais il peut y avoir des choses qu’on rate dans la vie du groupe. On ne partage pas tous les moments. Par exemple, on n’entre pas dans les vestiaires. Anne-Sophie est alors attentive et présente. Elle nous fait des retours qui nous permettent de mesurer l’état de forme mentale, susceptible d'avoir des répercussions sur le physique. Cela peut aussi permettre de désamorcer certains conflits, d’ajuster certaines séquences... On est à l’écoute. »

Les matches des 16es de finale

Le calendrier

  • 16es de finale : dimanche 9 janvier 2022 (entrée en lice des clubs de D1 Arkema)
  • 8es de finale : dimanche 30 janvier 2022
  • Quarts de finale : dimanche 6 mars 2022
  • Demi-finales : dimanche 27 mars 2022
  • Finale : dimanche 15 mai 2022, à Dijon (18h15)
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