Coupe de France Féminine

Plongée au CA Paris, petit poucet

vendredi 31 janvier 2020 - 12:00 - Julia CHENU
Le CA Paris aux tirs au but face au Mans (Coupe de France 16è finale)

Qualifié aux tirs au but face au Mans (R1) au tour précédent, le CA Paris est désormais la seule formation de Régional 1 (3e échelon) encore en lice en Coupe de France Féminine. Dimanche 2 février, en huitièmes de finale, elle affrontera Reims (D1).

C’est sous une ovation de supporters, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, que les joueuses du CA Paris ont quitté leur pelouse le 12 janvier après l’avoir emporté face au Mans FC (R1). Au terme d’un match très disputé, physiquement et émotionnellement, les Parisiennes ont arraché leur qualification au bout du suspense, à l’issue des tirs au but (1-1, 5-4 aux t.a.b.). Pour la première fois de leur histoire, les voilà en huitièmes de finale de la Coupe de France. « J’ai rejoint le CA Paris il y a bientôt 10 ans et jamais je n’aurais imaginé arriver un jour à ce stade de la compétition, témoigne Jennifer, latérale droite. Nous avons un statut amateur et il n’a jamais été dans nos objectifs de faire un excellent résultat en Coupe de France. Cette qualification est inespérée ! »

Le parcours du CA Paris en Coupe de France s’est toujours arrêté en 32es de finale, comme en 2018, stoppé net par le Paris FC (0-10). Cette saison, les joueuses ont donc déjà marqué l’histoire du club. Après avoir vaincu Saint-Lô (R2) à l’occasion du 1er tour fédéral (1-0), elles l’ont emporté sur le fil, par deux fois, face à des équipes de même division : d’abord Valenciennes (1-1 ; 4-3 aux t.a.b.) puis Le Mans.

CA PARIS

Cette fois, un autre combat attend les joueuses du CA Paris, 2ème de leur championnat avec 3 points de retard sur le leader (Vaux le Penil Rochet). L’équipe, qui n’a jamais dépassé le niveau régional en championnat, se frottera à l’élite avec le Stade de Reims, 8ème de D1 Arkema. Le tirage au sort à peine réalisé, le groupe s’empressait d’organiser des sessions d’analyses vidéo, afin de visualiser le jeu de leur futur adversaire. « On connaît moins les Rémoises que les Lyonnaises, Parisiennes ou Bordelaises, notamment car il s’agit d’une équipe tout juste promue, indique Eloise Vallet, milieu de terrain. Heureusement les matchs sont retransmis (sur Canal +) ce qui nous a permis d’observer un peu plus en détail leur jeu. Mais nous sommes réalistes, on ne joue pas dans la même cour. »

Réalistes mais pas impressionnées pour autant. C’est dans une ambiance détendue que les joueuses ont effectué leur préparation pour ce huitième de finale qui se jouera à domicile, la Fédération Française de Football ayant accepté l’utilisation du revêtement synthétique du Stade Didot (14e arrondissement). Une décision appréciée par l’entraîneur, Alexandre Perreira : « Nous avons eu une vraie surprise en apprenant la validation de notre terrain. Il s’agira peut-être de notre dernière étape dans l’aventure Coupe de France, aussi c’est une bonne chose que l’équipe puisse jouer sur une surface que nous connaissons et devant notre public. Quoi qu’il advienne, ce sera une très belle fête. »

De nombreux(ses) supporters(trices) sont attendu(e)s et pour eux aussi, il ne fait aucun doute que fête il y aura. « Comme face à Valenciennes, la fin du match contre le Mans a été difficile, indique Maddie Horn défenseure centrale, venue du Canada pour ses études, à l’été. Si on a tenu bon, c’est aussi grâce à celles et ceux qui nous ont encouragé. Ils ont donné de leur voix et n’ont pas douté, jusqu’au bout. »

CA Paris - victoire face au Mans

Dans les gradins, beaucoup jouent dans les équipes masculines, jeunes et seniors, du club. Depuis la création de la section féminine en 2011, le nombre de licenciées a évolué. De 35 licenciées à l’époque, le club en compte désormais près de 200, réparties dans 6 équipes seniors, 4 équipes jeunes et une équipe Futsal. En presque dix ans, les mentalités ont également changé. Les garçons n’hésitent plus à se mêler aux filles dans les sections loisirs (futsal, foot à 11 ou à 8). Ils participent aux activités organisées en marge des matchs ou entraînements, et encouragent les équipes féminines, comme le souligne la Présidente, Magali Munos : « Auparavant il y avait toujours cette scission entre les équipes masculines et féminines. Aujourd’hui, elles cohabitent ensemble, sans malaise. Les jeunes garçons s’entraînent aux côtés des jeunes filles sans moqueries ou commentaires déplacés. »

Au CA Paris, le club s’affirme comme un réel lieu de vie et de partage. Dimanche sera une nouvelle occasion pour ses licencié(e)s d’en témoigner et de se montrer soudé(e)s.

La rencontre est prévue à 14h30 au Stade Didot (14ème arr.). Entrée gratuite.

Le choc des ancien(nes)

C’est une affiche entre « historiques » qu’a réservée le tirage au sort des huitièmes de finale. Club de football le plus vieux de la capitale (crée en 1897), le CA Paris reçoit le Stade de Reims, pionnier de la pratique féminine. En Champagne, tout est parti d’une petite annonce publiée en 1968 pour constituer une équipe de filles… qui n’ont plus voulu s’arrêter de jouer. La pratique fut reconnue en 1970 et l’Équipe de France féminine apparut un an plus tard, essentiellement constituée de Rémoises. Quintuple championne de France (1975, 1976, 1977, 1980, 1982), l’équipe féminine du Stade de Reims a disparu avant de renaître en 2014 et de retrouver l’élite l’été dernier. Elle affrontera le CA Paris pour la première fois de son histoire. « L’affiche est belle, confirme Alexandre Perreira, l’entraîneur parisien. En très peu de temps, Reims est passé d’un championnat R2 à la D1. C’est un parcours exemplaire que beaucoup d’équipes comme la nôtre rêvent de suivre. Nous allons jouer ce match à fond mais sans objectif autre que savourer cette étape. »

 

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