Sonia Haziraj : « Le compte à rebours est lancé »

La sélectionneure des U20 féminines revient sur le début de la préparation en vue de la Coupe du monde au Costa Rica (du 10 au 28 août) et le programme d’ici leur entrée en lice dans la nuit du 11 au 12 août. 

« Comment avez-vous trouvé physiquement vos joueuses, victorieuses du Ghana (4-0), vendredi en match de préparation ? 
On a récupéré les joueuses mercredi 27 juillet donc en termes de timing, c’est court avant un match. Entre la fin de la Sud Ladies Cup et ce début de rassemblement, on a maintenu le contact. Avec les membres de mon staff, on les a appelées chaque semaine et on leur a envoyé des vidéos pour les maintenir dans l’objectif. Elles sont en phase de préparation avec leurs clubs, j’y tenais car j’ai été entraîneure, je me souviens d’où je viens et c’est une période charnière pour les jeunes joueuses afin de montrer qu’elles peuvent jouer en D1 ou en D2. On savait qu’on allait être un peu courtes physiquement, qu’on allait affronter une équipe peut-être un peu désorganisée mais le continent africain travaille et progresse. Il y avait un niveau hétérogène mais j’ai vu des joueuses de qualité comme Evelyn Badu, Doris Boaduwaa, Salamatu Adbulai ou Jacqueline Owusu, qui nous ont parfois malmenées.

Cette confrontation vous a permis de tester différents systèmes de jeu…
J’aime brouiller les pistes et que les filles puissent s’adapter au cours d’un même match en fonction de nos qualités. On a commencé par un 4-3-3, on est passé en 3-5-2 qui se termine 3-4-3 et j’ai même sorti une joueuse entrée en seconde période (Manssita Traoré) pour finir à 10 contre 11 parce qu’elle est venue et n’est pas forcément prête. Un match international reste un match international et il faut se préparer sérieusement. C’est aussi une façon de lui dire que je compte sur elle. Je sais que c’est une joueuse qui fera la différence en Coupe du monde mais on va devoir travailler un peu plus.

« Le Mondial va être très relevé et notre groupe en est le meilleur exemple. Au haut niveau, quand on n’a pas de discipline ni de rigueur, on n’y arrive pas. Les filles le savent. »

 

Pouvez-vous nous donner des nouvelles des trois joueuses préservées ? 
Marie (Petiteau) était positive COVID cette semaine, elle était négative vendredi matin et aurait pu jouer mais on a préféré ne pas prendre de risques. Magnaba Folquet avait été touchée contre le Mexique à la Sud Ladies Cup. Elle a repris collectivement depuis très peu de temps en club. Elle s’est entrainée avec nous mais on a souhaité la préserver. Cyrielle Blanc a ressenti une douleur à l’ischio. Je n’ai pas d’inquiétude. L’objectif, c’est de se préparer pour être prêtes le 11 août.

Quels sont les motifs de satisfactions ? La bonne entame qui vous a permis de mener 2-0 après 22 minutes ? Le turnover ?
C’était en effet un sous-objectif du match : être plus efficaces, donner de la confiance aux attaquantes car on a manqué d’efficacité lors de la Sud Ladies Cup. Marquer un but, c’est parfois ce qu’il manque à l’échelle nationale sur nos sélections jeunes ou moins jeunes. On travaille l’aspect mental avec certaines joueuses. Je suis contente qu’Esther (Mbakem Niaro) ait marqué. Elle était un peu dans le doute et on a mis en place un travail d’accompagnement qui est récompensé. Les penalties aussi, on s’entraîne à la fin de chaque séance. Celui de Laurina (Fazer) est magnifiquement tiré.

On a vu une équipe disciplinée y compris en défense. Est-ce de bon augure à l’approche de la Coupe du monde ? 
Le Mondial va être très relevé et notre groupe en est le meilleur exemple (Nigeria, Canada, République de Corée). Au haut niveau, quand on n’a pas de discipline ni de rigueur, on n’y arrive pas. Les filles le savent. On ne perd pas de temps sur le terrain, on veut entamer nos matches fort et vite pour faire mal à l’adversaire. On va encore travailler défensivement car j’ai vu des erreurs notamment dans l’alignement, la couverture mutuelle mais on a des éléments talentueux et polyvalents.

« On va commencer à s’adapter en essayant de gagner du temps sur le décalage horaire. On va modifier nos horaires de repas, d’entraînement… On va vivre Clairefontaine by night ! »

 

Quelle va être la suite du programme avant votre départ pour le Costa Rica ? 
On part le 3 août, soit huit jours avant notre premier match. On va commencer à s’adapter en essayant de gagner du temps sur le décalage horaire (moins 8 heures par rapport à la France). On va modifier nos horaires de repas, d’entraînement… On va vivre Clairefontaine by night, si je puis dire ! On va continuer à travailler l’aspect athlétique. Le compte à rebours est lancé. C’est court mais on va faire le maximum pour que les joueuses soient au niveau le plus homogène et que collectivement, on monte encore d’un cran. On va aussi disputer un match sur place le samedi 6 août qui permettra de finaliser les associations.

Avez-vous des craintes quant à l’adaptation sur place ? 
C’est un pays humide, ce n’est pas là qu’on est le plus à l’aise mais on va essayer de s’adapter au plus vite. Il faut aussi tenir compte de l’altitude puisque San José se situe à 1200 mètres mais le point principal sera le décalage horaire. Quand il sera minuit là-bas, il sera déjà 8 heures du matin en France. On peut se retrouver éveillée en pleine nuit. On va le gérer, peut-être en évitant qu’elles aient leur portable lors des premiers jours afin de récupérer au maximum. »

La liste des joueuses retenues pour la Coupe du Monde