Sonia Haziraj : « On a su faire le dos rond »

La sélectionneure des U20 féminines, qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe du monde de la FIFA, a apprécié l'état d'esprit affiché par ses joueuses sur le terrain. Et souligne le rôle essentiel de celles qui jouent moins.

« Quel sentiment domine au lendemain de votre succès contre la République de Corée (1-0), synonyme de qualification pour les quarts de finale ? 
La première mission est accomplie ! J’ai beaucoup de motifs de satisfaction. On s’attendait à un match difficile et plus globalement, on savait que notre groupe serait très costaud notamment avec le Nigeria (0-1 en ouverture, photo ci-dessous) et la Corée du Sud. Les Coréennes nous ont bousculées mais on s’était préparé à ça. On a voulu attaquer fort mais elles ont attaqué plus fort que nous. Les joueuses ont fait face, c’est dans ce domaine qu’on a progressé durant cette compétition. Même lors de nos temps faibles, on a fait preuve d’une grande cohésion et solidarité. On a su faire le dos rond et attendre que ça passe pour trouver notre rythme et l’imposer à notre adversaire. On avait beaucoup travaillé sur les coups de pied défensifs et la transition à la récupération. On marque sur cette transition à la suite d’un corner défensif où on se projette vite entre les lignes et les deux blocs adverses. Il y avait des possibilités pour Laurina (Fazer). On a peut-être manqué d’un peu de justesse car on aurait pu concrétiser en première période où on se procure quelques opportunités. Les filles n’ont pas lâché. On a pu rectifier à la mi-temps le fait de jouer et de sortir encore plus vite de la densité pour jouer à l’opposé ce qu’on a bien fait avec Manssita Traoré et Vicki Becho.

Les Bleuettes lors de leurs débuts dans le tournoi face au Nigeria (photo FIFA via GETTY IMAGES). 

Les changements effectués ont apporté de la fraîcheur avec notamment ce but signé Esther Mbakem-Niaro…
L’objectif, c’était de faire des remplacements qui pouvaient apporter un plus avec notamment Esther Mbakem qui marque son deuxième but en deux matches. Je suis contente pour elle, c’est bien pour sa confiance, elle apporte un plus à l’équipe quand elle entre. Peut-être qu’elle jouera d’entrée contre le Japon, je ne sais pas encore comment on va s’organiser. Kysha Sylla, que j’ai voulu protéger, a aussi apporté en seconde période. Elle a fait une très bonne entrée au milieu de terrain, nous a apporté de l’impact athlétique. C’ets une joueuse qui sait bien tenir le ballon et qui est propre. Océane Hurtré ou Jade Nassi nous ont aussi apporté du sang frais pour garder la possession et être efficaces sur nos transitions.

« On sait qu’on a une deuxième gardienne qui est davantage une numéro 1 bis. Cela ne nous a pas déstabilisées. On a toute confiance en elle. Elle a fait le job »

 

Qu’est-il arrivé à votre gardienne Marie Petiteau, contrainte de déclarer forfait pour cette rencontre ? 
Elle s’est fait mal au quadriceps lors de l’échauffement. Marie ressentait une petite douleur après le match contre le Canada (3-1) mais elle s’était entraînée normalement et là, elle a senti cette gêne un peu plus vive. On n’a pas pris de risques, on sait qu’on a une deuxième gardienne (Marie-Morgane Sieber) qui est davantage une numéro 1 bis. Cela ne nous a pas déstabilisées. On a toute confiance en elle. Elle a fait le job. L’échauffement était un peu plus court, ça a dû la gêner. Les Coréennes ont vite mis de l’intensité et se sont tout de suite projetées sur notre but, ça a poursuivi son échauffement ! Il a fallu qu’elle se mette rapidement dedans. Marie-Morgane a cette capacité-là. Elle a été préparée par l’entraîneur des gardiennes pour être prête en cas de pépin et elle a été décisive. C’est ce qu’on attend d’une gardienne : qu’elle nous maintienne dans le match et nous aide à gagner des points. Marie Petiteau doit passer une échographie dans l’après-midi. On en saura plus dans la journée.

On sent un état d’esprit très collectif à l’image des célébrations de but où titulaires et remplaçantes partagent ensemble leur joie. Le ressentez-vous ? 
Le rôle des joueuses qui ne débutent pas et jouent peu est essentiel. Je les félicite pour leur état d’esprit et investissement. On sait que ce n’est pas facile de vivre une compétition sans avoir beaucoup de temps de jeu mais elles ont un comportement irréprochable pour l’équipe. J’ai rarement vécu ça. Quand on marque, il y a une telle énergie qui arrive du banc de touche. Moi qui suis debout devant, je les sens arriver derrière moi pour partager leur bonheur avec l’équipe. Il y a des émotions incroyables qui sont partagées. Il faut qu’elles restent dans cet état d’esprit positif. »

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