D1 ARKEMA 

Patrice Lair : « Il faut s'accrocher »

vendredi 16 septembre 2022 - 09:50 - Claire GAILLARD
Patrice Lair Bordeaux

Après un été incertain lié à la situation du club, l’entraîneur de l’équipe féminine de Bordeaux, qui se rend à Dijon samedi lors de la 2ème journée, évoque la reconstruction de son groupe. 

Lancée la semaine dernière au retour de la première trêve internationale de la saison, la D1 Arkema se poursuit ce week-end avec la 2ème journée. En ouverture, vendredi à 18h30, le derby francilien et choc de haut de tableau FC Fleury 91-Paris FC (à suivre sur Canal+ Foot et sur notre Scores en direct). Début juin, les joueuses de Sandrine Soubeyrand, victorieuses de la double confrontation, avaient devancé celles de Fabrice Abriel de sept points, s’emparant de la troisième place. Le programme se poursuit samedi avec trois rencontres dont Dijon FCO – Bordeaux, match sur lequel nous plaçons le focus en présentation avec l’interview de l’entraîneur girondin Patrice Lair. En clôture dimanche, après Le Havre-Guingamp, l’Olympique Lyonnais reçoit l’ASJ Soyaux Charente.

 L’INTERSAISON 
« Une situation complexe »

« L'été a été compliqué avec la situation que l’on connaît. On ne savait pas trop si le club allait continuer ou non. J'avais un directeur sportif qui avait pris les choses en main depuis novembre. Il avait pour rôle de gérer les départs, les arrivées et de préparer la saison. À mon retour de vacances, j’ai appris qu’il avait été arrêté avant de démissionner. J’ai été confronté à une situation complexe avec beaucoup de départs, très peu d'arrivées, pas de stage de préparation ni de matches amicaux programmés. Il a fallu faire au plus vite et remettre ça en route. On s'est accroché comme on a pu. »

 L’EFFECTIF 
« 14 départs et très peu d’arrivées »

« Au final, on a enregistré 14 départs (voir chiffre), ça commence à faire beaucoup, et très peu d'arrivées : Justine Lerond, une bonne gardienne qui sera en concurrence avec Mylène Chavas, Hilary Diaz, une jeune joueuse en provenance du FC Nantes qui n’a jamais évolué en D1 et vient de réintégrer le groupe après une blessure, ainsi qu’Océane Daniel pour apporter un peu de force athlétique derrière. C’est juste mais j'ai pu intégrer pas mal de jeunes joueuses restées fidèles au club. On a réussi à essayer de réformer un groupe. Ca a été dur samedi dernier contre Le Havre (4-2), on a eu un peu de réussite. Tant mieux car cela nous permet de prendre 3 points mais ça va être très dur cette saison. »


La capitaine Andrea Lardez (photo Pierre COSTABADIE / ICON SPORT). 

1ères
Les défenseures Marion Haelewyn et Fiona Liaigre (17 ans) ainsi que la milieu Maëlle Seguin (18 ans) ont connu leur première titularisation en D1 Arkema contre Le Havre. Entrées en cours de match, Amandine Herbert et Marie Dehri (19 ans) ont, elles, fait leurs débuts.
6
Le classement des Girondins de Bordeaux en D1 Arkema à l’issue de la saison dernière.
14
Joueuses ont quitté le club durant l’intersaison parmi lesquelles plusieurs cadres comme Ève Perriset, Charlotte Bilbault, Inès Jaurena, Claire Lavogez ou Katja Snoeijs.

 L’OBJECTIF 
« Reconstruire ce groupe et avoir un club un peu plus structuré »

« Reconstruire ce groupe et pouvoir avoir dans un avenir proche un club un peu plus structuré. Au niveau de la formation, on aimerait créer un centre mais on n’aura jamais ce qu’on a connu il y a deux ans au niveau de l'aspect financier avec les Américains qui voulaient investir. On n’aura plus cette aide financière. À nous de nous débrouiller avec l'arrivée de jeunes. Le bassin aquitain est bien fourni, en étant intelligent dans le recrutement, le travail et la formation, on peut faire quelque chose. Je suis en lien avec Jérôme Dauba du Pôle Espoirs et nous travaillons bien ensemble. Il y a pas mal de jeunes qui ont 16 ou 17 ans et qui ont joué d’entrée le week-end dernier. C’est bien sur un match mais tenir sur la durée toute la saison, ce n’est pas pareil. On va s’accrocher et essayer de progresser mais il faut mettre en place un projet au niveau de la formation et des personnes compétentes pour bien travailler. Avec les jeunes et deux ou trois joueuses d’expérience pour les encadrer, ça peut fonctionner. Il faut mettre en place une politique féminine d’un certain niveau pour avoir à un moment cette ambition de retrouver cette 3ème place qualificative pour la Ligue des champions. Cette saison, on n’a pas les moyens, on est en dessous de ce que peuvent faire Fleury, Montpellier et le Paris FC qui vont jouer cette 3ème place. »

 L’ENTAME DE CHAMPIONNAT 
« L’ouverture du score nous a peut-être fait du bien »

« Je retiens le mental puisqu’on a été menés très tôt dans la rencontre. On a aussi eu le soutien du public, les gens ont peut-être compris qu’on avait besoin d’être soutenus. Il y avait une belle ambiance. Ça a d’ailleurs pu surprendre mes jeunes joueuses sur le terrain et finalement, l’ouverture du score nous a peut-être fait du bien. Ça nous a permis de jouer complètement libéré. On a marqué, on a montré de bonnes choses mais on a aussi été mis en difficulté. Je reste très humble par rapport à cette victoire. Maintenant, il faut faire un résultat à Dijon, samedi, qui contrairement à nous a récupéré pas mal de joueuses et possède déjà une force athlétique supérieure à la nôtre. »


Maëlle Garbino, ici face à Wolfsburg la saison passée, a inscrit un doublé contre le Havre, samedi dernier (4-2, photo Pierre COSTABADIE / ICON SPORT). 

 SA SAISON IDÉALE 
« Faire progresser les joueuses et un parcours en Coupe »

« Ce serait d’avoir – comme en ce moment – un maximum de joueuses qui vont en sélection de jeunes U18 ou U17. Puisqu’elles jouent en D1 Arkema, on les observe. Mon souhait, c’est de les faire progresser, qu’elles deviennent internationales et qu’on retrouve de l’ambition lors des prochaines saisons grâce à ce qu’on aura réalisé durant celle-ci. Avec un peu de chance, faire un parcours intéressant en Coupe de France pour avoir de l’adrénaline dans une compétition. Ça va être compliqué sur le terrain mais au niveau de l’investissement et de l’ambiance, c’est top. S’il n’y avait pas eu la réaction des joueuses au moment où on voulait me mettre sur la touche la saison dernière, je ne serais pas reparti mais là, je me devais d’être avec elles. On passera par des moments difficiles mais notre solidarité nous permettra de prendre des points et de progresser. L’état d’esprit est essentiel. C’est ce qu’on a bien réussi le week-end dernier. Il faut s’accrocher, ne pas pleurer et essayer de continuer. »

 LE RYTHME HEBDOMADAIRE 
« C’est une gymnastique nouvelle »

« C’est dur car j’ai des joueuses qui sont au Pôle, d’autres à l’école, qui ne peuvent pas s’entraîner ou ne sont pas rémunérées. On essaie de trouver les meilleures séances. Ce mercredi, on n’a pas de séance le matin car certaines sont en cours, je les récupère l’après-midi pour faire la mise en place. Le rythme de la semaine ? En général, on joue le samedi, on a décrassage le dimanche, cela permet d’avoir les filles. Le lundi, elles sont au repos. Le mardi, je n’ai pas grand monde, le mercredi après-midi, je récupère les joueuses scolarisées donc j’arrive à avoir le groupe pour une séance plus costaude. Le jeudi, c’est plus tranquille, on essaie de travailler la récupération et le vendredi, je dois demander des autorisations aux établissements pour que les filles soient libérées. Ce n’est pas toujours possible puisque certaines d’entre elles sont par en terminale mais la priorité reste la formation scolaire. À Dijon par exemple, je ne peux pas emmener certaines joueuses car elles ont été en stage international durant la semaine et il faut qu’elles aillent en cours. C’est une gymnastique nouvelle qui n’est pas évidente mais je dois m’adapter si on ne veut pas connaître une relégation. »

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