Le point avant France-Autriche

Les Bleus de Didier Deschamps disputent, jeudi au Stade de France (20h45, M6), leur avant-dernier match dans la campagne de Ligue des Nations, l’avant-dernier aussi sur la route de la Coupe du monde. 

 LE CONTEXTE 
Avec la nouvelle génération

« La nouvelle génération », c’est par ces mots que le gardien et capitaine Hugo Lloris a accueilli, lundi midi, Eduardo Camavinga à Clairefontaine. Deux ans après ses premières apparitions, le milieu du Real Madrid, benjamin des Bleus en cette rentrée, fait son retour en raison des absences de Paul Pogba et N’Golo Kanté. Il est accompagné de plusieurs visages bien connus des Espoirs. Aux convocations inédites de Benoît Badiashile, Youssouf Fofana et Randal Kolo Muani sont venus s’ajouter celles d’Alban Lafont, qui a pallié numériquement le forfait de Lloris, et d’Adrien Truffert, en remplacement de Lucas Digne. Ce dernier n’a eu qu’à parcourir les quelques mètres qui séparent la résidence Espoirs du château.

Eduardo Camavinga et Ferland Mendy (photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF).

« J’étais content qu’il nous rejoigne mardi matin au petit déjeuner, lâche dans un sourire Camavinga. Il y a beaucoup de jeunes, c’est positif, ça montre qu’on est amenés à intégrer les A. » Pour le sélectionneur Didier Deschamps, la liste de blessés (Lloris, Kimpembe, Konaté, Lucas et Théo Hernandez, Digne, Pogba, Kanté, Rabiot, Camara, Coman, Benzema) a été un défi. « L’équivalent de plus d’une équipe sur le flanc, résume son adjoint Guy Stéphan, rarement confronté à pareille situation et qui y voit deux facteurs. Le resserrement du calendrier avec la répétition des matches tous les trois jours et la chaleur inhabituelle durant l’été. Il a fait très chaud très tôt avec une perte hydrique et en sels minéraux plus élevée à laquelle les organismes ne sont pas habitués. » 

La conférence de presse de Didier Deschamps

 L’ENJEU 
Inverser la tendance 

À deux mois du coup d’envoi de la Coupe du monde au Qatar (20 novembre – 18 décembre), ce qui aurait dû avoir des allures de répétition relève désormais davantage du test pour des joueurs qui ont une carte à jouer. « Chacun a une chance à saisir, reprend Guy Stéphan. Il y a de la concurrence, les places sont chères. Celui qui a la possibilité de s’exprimer doit le faire. » « On arrive avec un état d’esprit conquérant, on ne veut pas seulement se montrer parce que la Coupe du monde arrive, on veut remporter les matches », prolonge Camavinga. Avec deux points en quatre matches (2 nuls, 2 défaites), le tenant du titre doit achever la campagne de Ligue des Nations 2022-2023 sur une bonne note et se relancer.

« On a mal démarré, on doit inverser la tendance. Il ne faut pas finir derniers du groupe afin de ne pas être relégués en Ligue B, prévient Guy Stéphan. On doit remporter ces deux matches même s’ils seront délicats car ce sont aussi nos dernières sorties avant le Mondial. » La réception de l’Autriche sera même la dernière à domicile dans un Stade de France bien garni et où les Irrésistibles Français fêteront leurs 12 ans avec des animations soigneusement préparées. Pour ce match, Mike Maignan s’installera dans le but tricolore et le brassard sera porté par Raphaël Varane (voir la stat'). 

Raphaël Varane portera un brassard spécial en faveur de l'inclusion et contre les discriminations comme ses homologues de plusieurs autres pays dont l’Angleterre (photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF). 

 LA STAT' 

86
Le nombre de sélections de Raphaël Varane, qui sera capitaine en l’absence d’Hugo Lloris. Le défenseur central entrera dans le Top 15 des joueurs les plus capés en rejoignant l’ex-gardien Fabien Barthez (87).

 L’ADVERSAIRE   
L’Autriche a mieux débuté 

Promue de Ligue B en fin de saison dernière, l’Autriche, 33ème au classement FIFA, devance la France dans le groupe 1 de la Ligue A. Un avantage de deux points obtenu grâce à leur succès inaugural face à la Croatie (3-0). Le 10 juin à Vienne, les Bleus, menés après l’ouverture du score d’Andreas Weimann, avaient décroché le nul en fin de match par Kylian Mbappé (1-1). « On doit faire mieux. En juin, les joueurs n’étaient pas dans les meilleures dispositions et il y avait beaucoup d’éléments contraires, analyse Guy Stéphan, conscient des qualités de l’Autriche. Elle joue et presse haut. À la récupération du ballon, elle se projette vite vers l’avant et compte des individualités très fortes comme Alaba, Sabitzer ou Arnautovic. C’est une équipe capable d’évoluer dans plusieurs systèmes, on ne sait pas si elle jouera avec une défense à 3 ou à 4. Elle peut très vite changer. À la mi-temps, le sélectionneur est capable de procéder à trois remplacements. »

Lors du match à Vienne, le 10 juin dernier, Kylian Mbappé avait remis les deux équipes à égalité (photo Hugo PFEIFFER / ICON SPORT).