Didier Deschamps : « Une piqûre de rappel »

Le sélectionneur des Bleus tire les premiers enseignements après le revers au Danemark (0-2), dernier match sur la route du Mondial.

« Où pensez-vous avoir perdu la bataille ? 
On a perdu la bataille parce que cette équipe danoise a mis beaucoup d’impact et on a été moins performants même si on a eu 25 ou 30 minutes où on a fait de bonnes choses. On n’a pas eu de réussite. Je crois qu’ils marquent sur leur première occasion. Sur les coups de pied arrtés, des situations se sont répétées : ils se retrouvent trois ou quatre fois avec un Danois seul dans la surface. Peu importe le système, ça ne doit pas arriver. On a réalisé de bonnes choses il y a trois jours contre l’Autriche, le Danemark en avait réalisé moins en Croatie mais les joueurs étaient prévenus de ce qui les attendaient ici. En termes d’engagement et de duels, ils ont été bien plus solides et consistants que nous.

Ressortez-vous quelque chose de positif ? 
Je ne vais pas noircir le tableau ni m’inquiéter. Vous connaissez la situation avec nos blessés. On a eu une piqure de rappel par rapport à ce qui nous attend dans deux mois, c’est le haut niveau. A partir du moment où on en met moins, ça devient compliqué. Le très haut niveau demande des exigences maximales à chaque fois, quand c’est sur un tournoi final comme une Coupe du monde, encore plus, peu importe l’adversaire. Je ne vais pas prendre d’excuses. Évidemment qu’il y a de jeunes joueurs de qualité, qui apprennent et apprendront. L’important, c’est de pouvoir récupérer toutes nos forces pour dans deux mois.

On a été un peu trop naïfs sur certaines situations mais en seconde période on s’est aussi procuré des occasions. Si le joueur du match est le gardien, c’est qu’il a été bon et donc qu’il a été sollicité.

 

Que ne voulez-vous plus revoir au Qatar ? Et qu’avez-vous pensé de la prestation d’Eduardo Camavinga ? 
Les joueurs en ont conscience. Ceux qui ont un peu plus de vécu et d’expérience le savent, c’est à travers l’agressivité, dans le domaine athlétique, c’est un ingrédient de base. Pour le reste, je ne veux pas juger la performance individuelle. « Cama » n’était pas dans les meilleures dispositions, ça peut arriver. Cela fait un long moment qu’il n’était pas avec nous et il commence le match. Cela lui servira comme ça servira à d’autres pour le futur.

Eduardo Camavinga (photo Anthony DIBON / ICON SPORT).

Vous avez réalisé trente minutes convaincantes avant d’encaisser ces deux buts. Comment expliquer que la lumière se soit éteinte ? 
La lumière ne s’est pas éteinte. On prend ce but sur une situation où on n’est pas en infériorité numérique mais on n’est pas à distance de l’intervention. Le Danemark marque et on a été plus fébriles pour ressortir les ballons. Le Danemark a fait ce qu’il fallait pour venir nous chercher haut. On a eu des difficultés puis se sont enchaînés ces 4 ou 5 corners. On a été un peu trop naïfs sur ces situations mais en seconde période on s’est aussi procuré des occasions. Si le joueur du match est le gardien, c’est qu’il a été bon et donc qu’il a été sollicité.

Malgré ce résultat, vous vous maintenez en Ligue A de la Ligue des Nations…
On n’a pas fait ce qu’il faut mais nos amis Croates en l’emportant (1-3 en Autriche) nous permettent de rester dans cette Ligue A. Certaines nations n’y seront pas car il y a eu un mois de juin très compliqué pour beaucoup d’entre nous et en septembre, sur deux matches, c’est difficile de corriger le tir. Se maintenir, c’est un moindre mal mais ce n’est pas ce qui va me faire sauter au plafond. »