Le point avant France-Australie

Tenants du titre, les Bleus lancent leur Coupe du monde 2022 face à l’Australie dans le groupe D ce mardi soir au stade Al-Janoub d’Al-Wakrah (20 heures, en direct sur TF1).

 LE CONTEXTE 
Une aventure à 25

Huit jours après le début du rassemblement au CNF Clairefontaine, l’Équipe de France, arrivée à Doha mercredi dernier, ouvre son Mondial au Stade Al-Janoub. Didier Deschamps a dû composer avec les forfaits de Pogba, Kanté, Maignan, Kimpembe, Nkunku et le dernier en date : Karim Benzema, Ballon d’Or 2022. Le sélectionneur pourra toutefois compter sur 10 champions du monde présents lors de la campagne en Russie il y a quatre ans (*) et une génération de jeunes joueurs prometteurs lancée au fil de l’eau ces deux dernières années (Upamecano, Camavinga, Koundé, Théo Hernandez, Tchoualéni, Veretout, Guendouzi, Saliba, Konaté, Fofana, Kolo Muani…). « Au sein du groupe, il y a des joueurs plus expérimentés que d’autres mais il y a aussi pas mal de jeunes. On peut se servir de cette ossature pour guider les plus jeunes mais ils ont le talent, la confiance du sélectionneur et ne sont pas là par hasard », estime Hugo Lloris, Bleu le plus capé (139 sélections). « Être ici, c’est un rêve qui devient réalité mais il faut arrêter de rêver, prévient le défenseur Ibrahima Konaté. Il va falloir se battre pour nous, pour les supporters et se donner à 1000%. C’est l’opportunité de montrer nos qualités. » Les Bleus s’avancent donc à 25. Et tous figureront sur la feuille de match comme le permet le règlement FIFA.

(*) Areola, Lloris, Mandanda, Lucas Hernandez, Pavard, Varane, Dembélé, Griezmann, Giroud, Mbappé.

Kylian Mbappé (photo Simon MORCEL / SPORTPACK / FFF).

 LE MATCH 
Soigner son entrée

L’attente autour des champions du monde est forcément grande. Tout comme l’excitation à l’idée de débuter. « On a hâte de lancer notre compétition, a reconnu Hugo Lloris en conférence de presse, et de créer une dynamique positive à travers le résultat. » Le premier match dans un grand tournoi donne toujours le ton. Et les Bleus se souviennent de la précédente confrontation à Kazan en 2018, déjà contre l’Australie. « On n’a pas envie de connaître la même sensation que nous avons pu avoir après cette rencontre, poursuit-il. Même s’il y avait eu la victoire, dans la performance, c’était insuffisant. On a envie de bien démarrer avec un contenu et une performance d’un bon niveau pour nous donner un élan dans cette compétition. » « On a tout fait pour que l’ensemble du groupe soit au mieux pour ce premier match. Il n’est pas décisif mais est toujours très important », estime le sélectionneur Didier Deschamps qui alignera une défense à quatre. Avec un coup d’envoi à 22 heures (heure locale, 20 heures, heure française), ses joueurs ne devraient pas trop souffrir de la chaleur d'autant que les températures ont diminué ces deux derniers jours. En veille de match, lundi soir, l'ultime entraînement était justement programmé quasiment à la même heure pour s’y préparer.

Le 16 juin 2018, à Kazan, la France et l'Australie avaient déjà entamé leur Mondial l'une contre l'autre (photo Anthony DIBON / ICON SPORT).

 L’ADVERSAIRE 
Une Australie rajeunie

Si l’Australie rappelle quelques « bons souvenirs » (Lucas Hernandez) aux Bleus, ils ne vont pas croiser les mêmes visages sur la pelouse du stade Al-Janoub. L’effectif a en été largement renouvelé et rajeuni avec seuls huit joueurs présents il y a quatre ans et une moyenne d’âge d’environ 26 ans. « Les joueurs m'ont impressionné durant les Jeux Olympiques (de Tokyo, en 2021), a expliqué le sélectionneur Graham Arnold. Ils sont courageux et rien ne les affecte. Ils sont jeunes et amènent une grande énergie. Et les plus expérimentés leur apportent leur soutien. » Parmi eux le gardien Matthew Ryan qui s’était incliné sur un penalty de Griezmann et un but contre son camp d’un coéquipier en Russie : « Il y a quatre ans, on n'était pas loin de battre la France (1-2). On a eu l'impression d'avoir été malheureux sur ce match. Il faut se servir de cette expérience. Il faut respecter la France, sans se laisser déborder par nos émotions qui pourraient nous faire déjouer. » Invaincus depuis cinq rencontres, les Socceroos, 38^ème nation au classement FIFA, arrivent avec le plein de confiance, confortée par la qualification obtenue aux tirs au but face au Pérou en barrage. « C’est une équipe solidaire, qui fournit beaucoup d’efforts, bien organisée avec de nombreux talents, décrit l’attaquant Olivier Giroud. Nous avions eu du mal à l’emporter en 2018 et on s’en souvient.» « Il faudra faire attention sur coups de pied arrêtés, ils vont aussi très vite en transition offensive et ont cette capacité à se regrouper très rapidement, prolonge Hugo Lloris. Il faudra mettre du rythme, s’appuyer sur nos points forts offensivement, par la percussion, la vitesse, mettre de la présence devant le but mais aussi respecter les équilibres pour éviter d’être confrontés à des contre-attaques. On s’attend à avoir la possession et il faudra en faire bon usage. »

 L’ANALYSE DE GUY STÉPHAN 

 Les chiffres à connaître