ÉQUIPE DE FRANCE

Giroud : « Comme un petit jeune qui a toujours faim »

mardi 6 décembre 2022 - 19:39 - Philippe MAYEN
Olivier Giroud

Malgré ses 36 ans, le numéro 9 des Bleus, auteur de trois buts depuis le début du Mondial, dit avoir toujours le même appétit et la même envie d'être décisif pour l'Équipe de France.

En conférence de presse mardi après-midi, l'avant-centre tricolore est revenu sur son record de buts en Équipe de France (52), son entente avec Kylian Mbappé et a longuement évoqué le quart de finale contre l'Angleterre, samedi 10 décembre prochain (20h00, en direct sur TF1). 

 Le record de buts 

« Si cela peut servir d'exemple...»

« Ce record me rappelle forcément toutes les années passées, onze en Équipe de France, avec beaucoup de très bons souvenirs, des hauts, des très hauts, des moments un peu plus bas. Comme je le dis bien souvent, le plus important est de donner le bon exemple pour les jeunes joueurs et joueuses de foot qui veulent réussir, progresser, croire en leur rêve. Je suis arrivé en Équipe de France à 25 ans, je n’ai pas connu le très haut niveau à 20 ans. Si cela peut donner un exemple à ceux qui ont un parcours un peu atypique, un peu comme le mien, c’est une immense fierté. Cela montre que dans la vie, il faut savoir être patient, travailler, on ne peut pas tout avoir tout de suite, ce qui est peu le désir des jeunes aujourd’hui. Avec un petit peu de talent, toujours travailler ses points forts, toujours croire en ses qualités, et surtout s’armer d’une résilience et d’une abnégation à toute épreuve. On peut déplacer des montagnes. Je suis très fier d’en être arrivé là et je ne veux pas m’arrêter là, je sais que l’équipe va encore avoir besoin de moi, je dois être encore décisif. Ce 52e but me soulage énormément, on le voit sur mon visage au moment où je marque. Avoir l’occasion de nous mettre sur de bons rails sur ce match-là avait beaucoup d’importance pour moi. »

Giroud, seul au sommet

 Sa joie partagée et son avis sur Kylian Mbappé 

« Notre relation a toujours été très bonne »

«  Il n’y avait rien de calculé. Cela fait une très jolie photo ! C’était naturel, spontané. Le sport de haut niveau et le football en particulier nous font vivre des moments magiques comme celui-là. Ce n’est pas le but victorieux de la finale de la Coupe du monde. Tous les matches sont difficiles à gagner, marquer le premier but est une étape importante. Ce but a été un énorme soulagement. Ma relation avec lui [Mbappé] est très bonne et l’a toujours été pour moi. Cela se voit sur le terrain, on prend beaucoup de plaisir à évoluer ensemble, et pas que tous les deux. On veut transmettre et véhiculer cet enthousiasme communicatif dans toute l’équipe, pour tout le monde, pour les plus jeunes et ceux qui jouent moins, et pour donner du plaisir à nos supporters. Il est tout simplement l’un des meilleurs joueurs et buteurs avec lesquels j’ai joué. Il est très efficace, décisif, essentiel pour nous depuis le début de la compétition. Il est incroyable, encore jeune, et peut encore améliorer son jeu. Chacun a sa personnalité et sa façon d’aborder les grands rendez-vous. Lui paraît serein, lucide, calme. Il parle peu et se concentre sur ce qu’il à faire sur le terrain. S’ils se sent bien dans sa tête grâce à ça c’est tant mieux pour nous. En tout cas il est en pleine forme. J’espère qu’il va continuer à être aussi détendu et serein sur le terrain. »

Olivier Giroud et Kylian Mbappé, une complémentarité complice qui fait le, bonheur des Bleus (photo Simon Morcel/SPORTPACK/FFF).

 La prise de parole à la mi-temps de France-Pologne 

« Une piqûre de rappel »

« Raph [Raphaël Varane] a pris la parole plus longtemps, il a eu des mots très justes qui, je pense, ont fait mouche dans la tête des mecs. Sur l’énorme  « occase » que les Polonais ont eue, on se retrouve assez heureux de ne pas être menés au score. On a la chance de revenir dans les vestiaires avec un but d’avance. Mais il avait à cœur, tout comme Hugo et moi, de mettre une petite piqûre de rappel. Rien n’était acquis, on avait simplement marqué le premier but. Il ne fallait pas se relâcher et corriger certaines choses, retrouver ce bloc, cette solidité et le fait d’être compact. Ce qui fait notre force aujourd’hui c’est cette solidarité, cette générosité, cet état d’esprit dans les efforts les uns pour les autres. Il avait senti qu’à un moment donné on avait peut-être lâché un peu trop facilement à certains moments et montré des gestes d’humeur que l’on ne veut pas voir dans cette équipe. Ce que l’on transmet par notre langage corporel sur le terrain est important pour rester positifs, quelles que soient les circonstances du match. C’était pour remettre un coup de collier. »

L’Équipe de France devra être solidaire, compact et solide, tous ensemble, et faire preuve d’une attention de tous les instants.

 

 Les clés du match contre l'Angleterre 

« Les côtés mais pas seulement »

« Forcément les profils des joueurs sur les côtés sont souvent des joueurs qui vont vite, capables de percuter et de prendre les espaces, c’est plus rare de voir cela dans l’axe. Il faudra être très solide défensivement et bien boucher les couloirs, mais pour eux aussi car cela va très vite aussi chez nous. Cela sera l’une des clés du match mais pas seulement. Ils ont des joueurs incroyables dans tous les compartiments du jeu. La vérité du terrain sera aussi dans les deux surfaces. C’est une équipe très complète, dangereuse sur les coups de pied arrêtés avec des joueurs de grande taille. 

« Harry Kane, un joueur à surveiller de près»

« Harry Kane peut avoir un profil comparable au mien, il est grand, puissant et un a un très bon jeu de tête. Il joue très bien dos au but en point de fixation. C’est un joueur qui aime bien aussi redescendre un peu plus bas, pour participer au jeu. Je ne sais pas si c’est une volonté de son coach ou personnelle. Il sait aussi mettre en valeur ses partenaires et trouver des passes décisives qui font mal à l’adversaire, mais cela reste un buteur assez clinique dans la surface. C’est un atout pour l’Angleterre qu’il va falloir surveiller de très près. »

« Je les connais et ils me connaissent »

« Je m'attends à un duel très rude, physique, intense [avec John Stones et Harry Maguire, les deux défenseurs centraux anglais]. Ce sont des joueurs contre lesquels j’ai joué beaucoup de matches. Certaines fois, je suis sorti vainqueur et d'autres, perdant. Je les connais bien et ils me connaissent bien. Cela se jouera sur des détails. Mais il n'y aura pas que moi contre eux ou eux contre moi. L’Angleterre réalise jusqu’à présent un bon tournoi. Je connais bien cette équipe. Elle a de grands joueurs, une nouvelle génération, un peu comme nous. Il y a la quantité et la qualité, avec différentes options de jeu. L’Équipe de France devra être solidaire, compact et solide, tous ensemble, et faire preuve d’une attention de tous les instants, ne pas laisser la moindre miette à leurs attaquants dans nos temps faibles pour ne pas qu’ils puissent saisir l’opportunité de marquer. Je suis très impatient d’évoluer contre cette équipe anglaise et persuadé que cela sera un beau match à regarder. Mais le plus important, c'est la gagne. »

 Son avenir, à 36 ans 

« Comme un gosse de 20 ans »

« Je me sens très bien, je continue à avoir un niveau intéressant à mon âge, à 36 ans. Quelqu’un de sage m’a dit il y a quelques années : « On a tous 20 ans et le reste c’est de l’expérience ». Voilà, je suis comlme un gosse de 20 ans. Sur le terrain, j'ai la mentalité un petit jeune qui vient d’arriver et qui a toujours faim de compétition, de marquer des buts et de gagner. Bien sûr, à un moment donné, mon corps me dira stop mais pour le moment il a l’air d’encaisser. Donc zéro limite. Il faut montrer aux jeunes qu'il faut être patient dans une carrière. Si je peux jouer le rôle de grand frère et les accompagner le plus longtemps possible, ici ou en club, cela sera un réel bonheur. »

La fiche d'Olivier Giroud

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