Adrien Rabiot : « Sans doute ma meilleure période »
En conférence de presse mercredi à Doha, l’international (33 sélections, 3 buts) est revenu sur ses performances en Coupe du monde. Il raconte avoir grandi et avec lui son football, ce dont profitent les Bleus au milieu de terrain.
SA RELATION AVEC LE SÉLECTIONNEUR
« On est beaucoup plus proches »
« On a toujours eu de bonnes relations même avant ce qu’il s’est passé en 2018 avant le Mondial. Il s’est passé ensuite deux ans où on n’a pas eu de contact avant que je revienne en 2020. Quand je suis revenu, on a tout de suite discuté et ça s’est très bien passé. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre au départ mais il y a eu une très bonne relation tout de suite et de sélection en sélection, elle s’est améliorée. On a appris à mieux se connaître, il me comprend mieux, connaît mieux ma personnalité et aujourd’hui, on est beaucoup plus proches. De façon plus générale, je trouve le coach très ouvert, détendu même pendant une compétition comme celle-ci. Quand je suis arrivé en 2016, j’avais un autre œil. Je ne regardais pas tous les détails, j’étais plus jeune. Aujourd’hui, je vois qu’il a cette facilité dans la relation humaine, c’est un point important qui participe à l’osmose qu’il y a dans le groupe. »
À l'entraînement au CNF Clairefontaine sous les yeux de Didier Deschamps en mai 2022 (photo Anthony BIBARD / FEP / ICON SPORT).
SES PERFORMANCES
« J’ai grandi et mon football aussi »
« Je traverse une très bonne période footballistiquement parlant depuis plusieurs mois à la Juventus et sur ce Mondial. Ça vient aussi avec le fait que j’ai grandi, mûri et mon football a grandi aussi. C’est sans doute la meilleure période que j’ai eue dans ma carrière. Je suis davantage concentré, j’ai moins de temps faibles, j’essaie d’être plus dangereux offensivement. J’ai les qualités pour le faire, je le travaille à l’entraînement. Je crois aussi plus en moi, ça on le développe avec le temps. Cela fait de moi un joueur plus complet qu’il y a quelques années. »
L’IMPORTANCE DU PHYSIQUE DANS SON JEU
« Avant, j’avais parfois certains trous »
« Il est primordial. Pour que je puisse utiliser tout mon potentiel, il faut que je sois vraiment bien physiquement. C’est ce que j’ai beaucoup travaillé depuis quatre saisons que je suis à la Juventus. J’ai rapidement senti ce changement, ça me permet d’être actif pendant 90 minutes, de ne pas baisser de rythme ou très peu durant tout un match. Avant, j’avais parfois certains trous pendant plusieurs minutes. Être très bien physiquement m’aide techniquement et je peux exploiter mes qualités au mieux. »
Adrien Rabiot a été décisif face à l'Australie (photo SPUTNIK / ICON SPORT).
LES ÉLOGES DEPUIS LE DÉBUT DU MONDIAL
« Je ne vais pas m’enflammer »
« J’essaie de rester concentré sur mon football, la compétition et de ne pas trop m’éparpiller. On sait que ça peut aller vite d’un côté comme de l’autre, je l’ai souvent vécu. Ça fait plaisir d’être reconnu mais il y a eu un moment où j’ai subi beaucoup de critiques, je n’ai pas été abattu pour autant donc à l’inverse, je ne vais pas m’enflammer non plus. La plus belle reconnaissance ? Je dirais qu’elle vient de vous les journalistes car vous êtes assez difficiles à convaincre (il rit) et j’ai souvent été critiqué. Je suis en général assez objectif avec moi-même mais j’ai trouvé que c’était parfois sévère. »
L’ANGLETERRE
« J’ai cette envie de Premier League un jour »
« J’y ai eu une très bonne expérience quand j’avais environ 13 ans. Même si je n’ai pas fait une année complète, je m’y suis très bien senti. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère qu’il y avait autour du football là-bas. J’ai toujours dit que j’aimerais jouer en Angleterre dans ma carrière. Est-ce que ce sera à la fin de mon contrat à la Juventus ? Je n’en sais rien mais j’ai cette envie et cet objectif d’évoluer en Premier League. Je n’ai pas de club préféré mais mon envie c’est de jouer un jour dans ce championnat qui correspond plus à mes qualités. »
LE MILIEU DE TERRAIN
« On est complémentaires »
« On n’a pas évolué beaucoup ensemble mais depuis le début de la compétition, on se trouve très bien. On est complémentaires même en ayant très peu joué ensemble avant la Coupe du monde, c’est vraiment satisfaisant. Le milieu de l’Angleterre a un peu les mêmes caractéristiques que nous. On a été très performants au milieu, ils l’ont été. Ils ont des joueurs qui peuvent se projeter et Declan Rice ressemble plus à Tchouaméni. Ils ont des armes mais on n’est pas inférieurs. C’est sûr que la bataille du milieu de terrain sera intéressante. »
Dans le mur avec Antoine Griezmann, Olivier Giroud et Aurélien Tchouaméni face à la tentative du Polonais Robert Lewandowski (photo Anthony DIBON / ICON SPORT).
LE RÔLE D’AURÉLIEN TCHOUAMÉNI
« Un rôle important entre Antoine et moi »
« Aurélien a un rôle important. On joue avec pas mal de joueurs offensifs, avec Grizou (Antoine Griezmann) au milieu de terrain qui est un attaquant, Ousmane (Dembélé), Kylian (Mbappé) et Olivier (Giroud) qui sont des attaquants, Théo (Hernandez) a un profil offensif et moi, j’aime me projeter. Aurélien est un joueur qui compense, colmate les brèches, récupère les ballons. Il me donne la possibilité de me projeter même si je dois m’adapter par rapport à Kylian et Théo, jouer comme j’aime le faire et pas seulement défendre et récupérer les ballons. Il est là derrière nous pour assurer la couverture, il tient un rôle important entre Antoine et moi ».
Salué par Deschamps et Giroud
Interrogé en conférence de presse la semaine dernière, le sélectionneur Didier Deschamps avait salué les prestations d’Adrien Rabiot : « Je ne le découvre pas, il y a un moment qu’il est avec nous, même s’il a eu malheureusement une pause à un moment, pour différentes raisons. Il est en pleine possession de ses moyens. Il est dans la continuité de ce qu’il fait avec son club depuis plusieurs semaines avant cette Coupe du monde. » Avant de souligner ce que le milieu a changé dans son jeu : « Il a enlevé des choses qui le gênaient à une période où son placement, son positionnement pouvaient le limiter psychologiquement. C’est un milieu complet, plus bas ou plus haut, c’est un joueur d’équilibre. Il sait, sent où il doit être, il a cette intelligence. » Mardi, Olivier Giroud a emboîte le pas du coach : « Il est un peu au four et au moulin au milieu, il comble les brèches et a une activité assez impressionnante avec une capacité à se projeter vers l’avant. Il est naturel, souriant, important dans le vestiaire et sur le terrain et fait un début de Coupe du monde remarquable. »
