Angleterre-France, c'est l'heure

Au rendez-vous des quarts de finale de la Coupe du monde, les Bleus, tenants du titre, affrontent ce samedi les finalistes de l'Euro l'été passé pour une place dans le dernier carré (20 heures, TF1). 

 LE CONTEXTE 
Six jours pour être prêts

Les scènes de joie dans le vestiaire, sur l’air de Freed from Desire de Gala, après le succès sur la Pologne (3-1) ont été à la hauteur de la performance réalisée par les Bleus, qualifiés pour la troisième fois d’affilée en quarts de finale du Mondial après 2014 et 2018. Une première dans l’histoire de la sélection. « On va savourer même si on a eu un match difficile surtout en première période, on a réussi à inverser la tendance en seconde. On a une bonne tête de quart finaliste ! » savourait Didier Deschamps, 12 victoires en 16 matches disputés en Coupe du monde. Au lendemain de la qualification et six jours avant le choc face à l’Angleterre, le sélectionneur a laissé, lundi, une journée de repos à son groupe. « Une parenthèse » (Adrien Rabiot) appréciée de tous. « On a profité de notre famille, ça nous a fait du bien », a reconnu le défenseur Dayot Upamecano. Certains ont goûté la piscine de l’hôtel entourés de leurs proches, d’autres sont allés à la rencontre d’amis. Comme l’attaquant Kylian Mbappé, venu encourager son coéquipier au PSG Achraf Hakimi qui, le lendemain, a envoyé le Maroc en quarts en réussissant son tir au but contre l’Espagne (0-0 ; 3 tab 0). Les Bleus ont ensuite entamé la préparation de leur match. Mardi, Mbappé est resté en salle ce qui a fait parler les observateurs… et sourire Ibrahima Konaté en conférence de presse mercredi : « Oui, j’ai des nouvelles rassurantes. Pour nous, c’était une petite séance récup' : après le jour off avec les familles, le coach avait décidé qu’on restait en salle, c’est tout ! » 

Entraînement de veille de match (photo Anthony BIBARD / FEP / ICON SPORT).

 L’ENJEU   
S’inviter jusqu’au bout 

Parmi les huit meilleures nations mondiales, les Français abordent leur deuxième match à élimination directe du tournoi avec envie. « Je sens le groupe déterminé tout en faisant la part des choses et en ayant ce petit côté insouciant en déconnant quand c’est le moment, a raconté le milieu Youssouf Fofana, jeudi, mais toujours prêt à préparer le match et le jouer. » « C’est un quart de finale de Coupe du monde, il n’y a pas à stresser, assure Didier Deschamps. Ce n’est que du bonheur et du plaisir avec l’objectif d’aller dans le dernier carré. » Et ainsi prolonger le séjour au Qatar jusqu’au bout au côté de la Croatie, l'Argentine et du Maroc (futur adversaire) en jouant soit la finale soit le match pour la troisième place. « On est aux portes des demi-finales et on veut tout faire pour y accéder, a déclaré vendredi le gardien Hugo Lloris, qui devrait honorer sa 143ème sélection et devenir le Bleu le plus capé de l’histoire. Jouer une grande nation comme l’Angleterre qui a de hautes ambitions et qui est venue ici pour gagner le trophée, cela annonce une grande bataille. » Le match a déjà commencé dans les médias outre-Manche qui ont ciblé le capitaine tricolore : « Je n’ai pas besoin de motivation extérieure. Ils ont leur opinion et il faudra répondre sur le terrain. » Et notamment, être solides, solidaires, bien en place, attentifs et efficaces dans les deux surfaces sans commettre d’erreurs avec les cadres comme garants du projet de jeu. Ce que souligne Upamecano : « On a une équipe assez jeune et on a besoin de leaders comme Rapha (Varane), Hugo (Lloris), Olivier (Giroud) ou Antoine (Griezmann). »  

Raphaël Varane effectue une intervention décisive face à la Pologne au tour précédent (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT).

 L’ADVERSAIRE 
L’Angleterre, la belle dynamique

Entre la France et l’Angleterre, l’histoire s’écrit depuis un sièce. Après la Belgique, l’Italie, la Suisse et l’Espagne, il s’agit de l’adversaire qui a le plus souvent croisé sa route. Les Bleus connaissent bien leurs homologues anglais pour évoluer actuellement en Premier League ou y avoir joué et parce qu’ils les affrontent en Coupes d’Europe. 5èmes au classement FIFA, en embuscade derrière l’Équipe de France, les Three Lions étaient déjà au rendez-vous des quarts de finale en 2018 où ils avaient chuté en demies face à la Croatie avant de se hisser jusqu’en finale de l’Euro 2020, cédant aux tirs au but contre l’Italie dans leur jardin de Wembley l’été dernier (1-1, 2 tab 3). L’équipe de Gareth Southgate, capable d’évoluer en 4-3-3 ou avec cinq joueurs défensifs (3 centraux et 2 pistons), a terminé en tête de son groupe devant les États-Unis, l’Iran et le Pays de Galles avec la meilleure attaque du premier tour (9) avant d’écarter le Sénégal en huitièmes (3-0). « Ils ont des joueurs très rapides, des latéraux offensifs, des milieux qui peuvent se projeter, observe le milieu Adrien Rabiot. On a un profil un peu similaire. Ils vont être très prudents car on a aussi la possibilité de les mettre en difficulté. Ce sera un match ouvert avec deux équipes qui savent contrer et aller vite vers l’avant. Ce qui peut faire la différence ? Les coups de pied arrêtés où ils sont très bons. Il faudra être vigilants et ne pas reproduire les mêmes erreurs que contre le Danemark (2-1) notamment sur corner ou coup franc. » Autres points d’intérêt ? Le duel entre Harry Kane et Hugo Lloris, Spurs depuis quasiment une décennie, et celui entre Kylian Mbappé et Kyle Walker, qui a annoncé savoir comment le stopper.

L'Anglais Harry Kane a marqué le but du 2-0 contre le Sénégal en huitièmes de finale (photo  ProShots / ICON SPORT).

 Vu par Guy Stéphan 

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