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Romain Revelli : « Le mot d’ordre, c’est progresser »

vendredi 3 février 2023 - 08:30 - Philippe MAYEN
National Romain Revelli USL Dunkerque

Après avoir digéré sa relégation de Ligue 2, l'USL Dunkerque mène sa saison en National sans faire réellement de bruit mais non sans ambition. Suffisant pour permettre aux Nordistes d'occuper la cinquième place avant la 19e journée de ce vendredi 3 février. En attendant mieux.

Ils sont cinq à se tenir en trois points en tête du classement du National à l'aube de la 19e journée, ce vendredi (19h30). Parmi eux, l'USL Dunkerque, redescendue de Ligue 2 l'été dernier, apparaît à la 5e place derrière le FC Versailles (33 points), le FC Martigues (32) et le Red Star FC (31), à égalité de points avec l'US Concarneau (30). Les Nordistes accueillent ce soir au stade Marcel-Tribut leurs compagnons d'infortune de l'AS Nancy Lorraine (13e, 20 points) pour un match qui peut leur permettre de s'affirmer encore davantage comme des candidats à la montée après une première partie de championnat où ils ont alterné le bon et le moins bon. C'est dans le domaine de la régularité que Romain Revelli, l'entraîneur, attend que son équipe progresse lors de la seconde partie de saison. « Tant que l’on progressera, le compteur points tournera » , dit-il justement.

À suivre aussi :

►Le FC Versailles, leader, se déplace à Bourg-en-Bresse Péronnas (9e) pour poursuivre sa série de six journées d'invincibilité.
►Après sa défaite à Cholet, le FC Martigues (2e) va tenter de se relancer en recevant la Berrichonne Châteauroux (12e).
►Le Red Star FC (3e), battu à Villefranche lors de la journée précédente, est dans la même situation face au CS Sedan-Ardennes (7e). 
►Le Mans FC (8e) et l'US Concarneau (5e) refermeront cette 19e journée lundi soir (21h00, en direct sur Canal+ Foot). 

 

La 19e journée en direct sur FFFtv à 19h30 et sur Scores en Direct

 

LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE

« Votre équipe pointe actuellement à la cinquième du classement, à trois points du leader, le FC Versailles. Cela correspond-t-il à vos attentes ? 
Si l’on ne parle que du classement, nous ne sommes pas mécontents. On pourrait avoir quelques points de plus, que l’on a laissés échapper sur certains matches aller où l’on a manqué un peu de maturité, parfois. Mais le groupe est très jeune et il a toujours été dans l’esprit. Si je regarde ceux qui sont devant et derrière nous, je pense que l’on est à notre place. Au regard de qui s’est passé au sein du club, la descente, les changements de joueurs, on est globalement satisfait. Je suis assez positif sur ce que l’on fait. 

Malgré des résultats en dents de scie, vous êtes toujours restés dans la première partie du classement. 
Comme je le dis aux joueurs, ce championnat est très long, le National est un marathon, c’est une compétition de qualité, avec de bons joueurs. Personne ne prend le large et personne n’est décroché. On est à la moitié. Il ne faut pas trop regarder le classement pour ne pas tomber dans le piège de l’enjeu. En disant cela, je pense surtout, au-delà des joueurs, aux gens du club, les salariés, les supporters. On a tellement galéré la saison dernière en Ligue 2 sans parvenir à sortir de la zone de relégation, qu’il ne faut pas trop se projeter en termes de classement. 

Vous évoquez la relégation en fin de saison dernière. Il a fallu du temps pour l’accepter ?  
Oui, tous les gens du club ont dû la digérer, chacun dans son coin pendant les vacances d’été. La construction d’une nouvelle équipe, avec dix-huit nouveaux joueurs dans le vestiaire, a permis à tout le monde de tourner la page et de basculer sur un nouveau projet. Des changements sont intervenus en interne aussi, dans les staffs techniques et médicaux, et dans les bureaux. Et les premiers résultats du mois d’août [victoires 3-0 contre Le Mans, 2-1 à Nancy, 2-0 contre Borgo] ont fait du bien. C’était reparti.  

Le groupe est resté le même cet hiver afin de conserver l’équilibre des postes et ce vestiaire sain qui est le nôtre.

 

L’effectif a été revu presque complètement. Vous êtes repartis d’une feuille blanche ? 
En quelque sorte. On avait choisi de commencer très tôt la préparation de la nouvelle saison, sur le plan sportif mais aussi celui de l’organisation, avec pas mal de modifications. On voulait se donner le temps nécessaire. On a repris l’entraînement le 22 juin, avec une grosse préparation. C’était utile avec autant de changements. En revanche, le groupe est resté le même cet hiver afin de conserver l’équilibre des postes et ce vestiaire sain qui est le nôtre [le club a annoncé cette semaine l'arrivée de l'attaquant Ludovic Etonde, en provenance de Paris 13 Atletico]. On aurait aimé bénéficier d’un très gros renfort mais trouver la perle rare n’est pas simple et on devait aussi tenir compte de nos moyens. On ne voulait pas prendre des joueurs, juste pour grossir l’effectif. Le besoin n’existait pas. La mentalité du vestiaire est très bonne, on a pris soin de ne pas la fragiliser. 

Votre équipe semble plus à l’aise et performante à l’extérieur qu’à domicile. Comment l’expliquez-vous ? 
Ce n’est pas propre à notre équipe, je crois. L’incidence du public ou de jouer à domicile est tout de même moindre en National qu’en Ligue 2. Il n’y a pas de « psychose », nous sommes très bien dans notre stade. Nous avons gagné quatre de nos cinq premiers matches à la maison, le jeu était assez ouvert au début. Ensuite on s’est rapidement aperçu que cela devenait plus difficile face à des adversaires qui défendaient davantage, et nous-mêmes l’avons fait en déplacement. Sans doute parce que chacun a pris conscience des six relégations prévues cette saison et le jeu pratiqué a rapidement changé, comme si on était déjà à l’approche de la fin de saison et que chacun jouait déjà « sa peau ». Pas mal de changements d’entraîneurs ont eu lieu, c’est le signe d’une pression particulière. 

50
Avec neuf victoires (meilleur total à égalité avec Versailles et Concarneau), Dunkerque a gagné 50 % de ses matches.
5
Cinq des neuf succès de l'équipe nordiste ont été acquises à l'extérieur, où l'USLD a pris seize de ses trente points. 

L'attaquant dunkerquois Rayan Ghrieb (photo Marie BASSERY/FFF).

Vous restez sur quatre matches sans défaite (deux succès, deux nuls), votre meilleure série. L’équipe gagne en constance ? 
C’est vrai, on a enchaîné avant cela les victoires et les défaites, sans doute en raison de la jeunesse de l’effectif. Les joueurs étaient contents de gagner et se relâchaient un peu le match d’après. Il fallait les « piquer » à chaque fois. On a travaillé à mieux se connaître et beaucoup sur le mental, aussi. Désormais, l’expérience et le vécu des premiers mois aidant, dès le lundi, après un bon résultat, les joueurs passent à autre chose, ils se remettent au boulot. Mais cette petite série reste très fragile. 

On ne vit pas sous la pression de devoir retrouver la Ligue 2 dès cette année. Si cela se produit d’ici deux ou trois ans, c’est très bien.

 

Le retour en Ligue 2 est-il l’objectif du club cette saison ? 
Oui, c’est effectivement notre projet et si l’occasion de remonter se présente cette saison, on la saisira bien sûr. Mais notre objectif premier, c’est le club. Grâce à sa montée en Ligue 2 en 2020, le club a pu se doter d’un nouveau stade, d’un nouveau centre d’entraînement, se structurer en interne. Maintenant, il faut retourner en Ligue 2, l’envie est là, mais on ne vit pas sous la pression de devoir la retrouver dès cette année. Si cela se produit d’ici deux ou trois ans, c’est très bien. Jouer des matches sous pression n’est jamais bon. 

Dans quel état d’esprit êtes-vous pour cette phase retour ? 
Le mot d’ordre, c’est progresser, et l’équipe en a encore besoin dans certains domaines. Aussi bien lors de notre succès à Concarneau (1-0) que lors de notre résultat nul chez nous devant Bourg-en-Bresse (1-1), deux belles formations, nous avons joué une mi-temps sur deux. Bonne en première, avant de reculer. Notre solidarité nous a permis de prendre des points, mais dans le contenu on doit se montrer plus régulier. Tant que l’on progressera, le compteur points tournera. Si fin mars, on se situe toujours dans le bon wagon, cela voudra déjà dire que nous avons pris les points pour maintenir le club. Après, on verra pour autre chose. 

Vous recevez l’AS Nancy Lorraine ce vendredi soir, que vous aviez battue à l’aller. Ce rendez-vous peut s’avérer important ? 
C’est une belle affiche et un match important. Nancy vient de changer d’entraîneur [Benoît Pedretti a succédé à Albert Cartier le 26 janvier], a eu quinze jours pour préparer cette rencontre et travailler, avec des matches amicaux. Ils vont venir là en mission, conscients de l’enjeu. On verra quel système leur nouvel entraîneur nous propose, on s’attend à un match dur mais cela ne nous fait pas peur, on aime ça aussi. On va rester dans ce que l’on sait faire, en restant concentrés sur nos axes de progression. 

« Contre vents et marées » est la devise du club. La marée est-elle montante pour le club actuellement ? 
J’aime bien cette devise, elle nous correspond bien. Comme dans beaucoup de clubs, tout se fait dans la difficulté ici. Tout est dur : trouver des moyens, amener du public au stade, avoir des résultats, gagner des matches. On vient de changer de président [Edwin Pindi, 37 ans, arrivé en 2010 en tant que joueur, a été nommé président de l’USLD en lieu et place de Jean-Pierre Scouarnec en décembre dernier], de nouveaux actionnaires vont peut-être arriver. Rien n’est jamais simple ni linéaire. Nous sommes dans le top cinq, avec trente points, mais c’est dur. Pourtant on est là ! C’est un peu Dunkerque ça ! »

9
L'USLD vit la neuvième saison de son histoire en National (1996-1997 puis de 2013 à 2020 et 2022-2023)
36
Le club maritime a évolué trente-six saisons en Deuxième Division ou Ligue 2, dont trente d'affilée entre 1966 et 1996.

LA PROCHAINE JOURNÉE

 

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