Davy Merabti : « La Coupe reste unique »

L’entraîneur du Vierzon FC (N2), Petit Poucet des 8es de finale de la Coupe de France 2022-2023 opposé au Grenoble Foot 38 (L2) mercredi 8 février (18h15, en direct sur beIN SPORTS), savoure cette première pour son club… mais pas pour lui.

 VINGT ANS AVANT 
« Rien de comparable à la Coupe »

« Que faisais-je il y a vingt ans quasiment jour pour jour ? (Petit rire) Je préparais avec le FC Libourne Saint-Seurin, alors en CFA, un 8e de finale de Coupe de France contre le Stade Rennais (L1). Mais comme joueur. J’avais même marqué un but, contre mon camp (pour une élimination 0-3, le 15 février 2003). Dans une carrière, quel que soit son niveau, la Coupe reste unique pour un joueur et ses meilleurs souvenirs lui sont généralement liés. Il n’y a rien de comparable. On essaie toujours de se servir d’une part de ce vécu et j’essaie de convaincre mes joueurs que tout est possible sur un match. Il faut toujours croire en ses chances. Cette année-là, on avait sorti Lyon (L1, 1-0) et Le Mans (L2, 2-2, 12 tab 11), après être allé jusqu’en quarts la précédente en éliminant Lille (D1, 2-0), Metz (D1, 2-1 ap) et Châteauroux (D2, 2-0). Mais pour y parvenir, il ne faut commettre aucune erreur et être très efficaces. »

La libération après avoir sorti Le Puy en 16es de finale (photo Sébastien RICOU / APL / FFF). 

 HUIT TOURS DE COUPE 
« Pas si facile d’être "le gros" »

« L’objectif était de sortir de la phase régionale (jusqu'au 6e tour inclus). C’était déjà un gros défi avec seulement quatre équipes pouvant se qualifier, dont six de National 2 et deux du National. On a su répondre et aller bien au-delà de ce 6e tour, même si on a bénéficié de tirages plutôt favorables. C’est déjà un exploit car être dans le rôle du " gros" n'est pas si facile, surtout avec un parcours à l’extérieur (hormis Romorantin). Un tirage n'est "bon" qu'une fois la qualification acquise. Je tiens toujours à ce que l'on respecte l’adversaire, quel qu'il soit. On s’est rendu facile le match du 8e tour contre Marcoussis, mais cette équipe n’a pas évolué à sa juste valeur et a déjoué plus que joué. Tous les autres tours ont été compliqués malgré la différence supposée de niveau. »

 UN 8e HISTORIQUE À DOMICILE 
« Fier d’être le dernier club amateur »

« Plus on passe de tours, plus l’adversaire est coriace. On est obligé d’effectuer une préparation digne de ce niveau qui s’élève, avec notamment une étude plus poussée des équipes adverses, aussi bien collectivement qu’individuellement. Contre Grenoble, la marche sera encore plus haute, on s'y attendait en allant en 8es. On est le seul club amateur, c’est une fierté, on se doit de bien représenter le football amateur face à des professionnels. Si on respecte les petits, on doit doublement respecter les plus grands, a fortiori un quatrième de Ligue 2 qui reste sur deux victoires consécutives en championnat. C’est bien de le jouer à domicile, cela permet de mettre en avant toute la ville, de fédérer et de remercier l’ensemble de nos partenaires, tous les bénévoles du club et nos spectateurs. Dans quelques années, on se souviendra qu'un  8e de finale de Coupe de France – le meilleur parcours du club – s'est déroulé au stade Brouhot de Vierzon. »

Remerciements à leurs supporters après avoir éliminé Marcoussis au 8e tour (photo Sandra RUHAUT / ICON SPORT).

 DE LA COUPE AU CHAMPIONNAT 
« La Coupe a pris l’ascendant »

« On a plus de difficultés en championnat, certainement dues à notre parcours en Coupe. Elle a pris l’ascendant sur une compétition où nos résultats n’étaient pas bons, alors que les tirages nous ont donné l’opportunité d’aller loin. Les joueurs n'ont pas négligé le championnat mais leur concentration a sans doute été un peu plus forte en Coupe, c’est humain. Un engouement s’est créé à l’intérieur même du club, au point de rendre presqu’anodins les matches de N2. Inconsciemment, tout le monde a rêvé de ce fameux parcours et délaissé un peu le reste. On est promus avec l’un des plus petits budgets du groupe. Il y a six descentes cette saison, on savait dès le début que cela serait compliqué. Mais la Coupe a également apporté des bouffées d’oxygène entre des résultats très décevants, a permis de continuer à exister grâce aux victoires. » 

 INSIDE VIDÉO : 

 FACE À GRENOBLE 
« Mettre un but de plus »

« On a un groupe de qualité, largement de niveau N2. On n’a pris qu’un seul but durant tout notre parcours en Coupe, ce qui est remarquable. Cela veut dire que l’on n’a rien lâché. Je n’ai qu’un reproche : notre inefficacité offensive. Elle explique largement notre place de lanterne rouge en dépit de contenus de matches très intéressants, où l’on se demande au coup de sifflet final comment on a pu repartir avec zéro point. On a cassé le week-end dernier cette spirale très négative en battant avec caractère le Stade Bordelais (2-1). On n’est pas définitivement décroché, c’est un nouvel élan. Contre Grenoble, il faudra encore être très fort défensivement, se sublimer pour contrer leur animation offensive et retarder le plus tard possible, voire jusqu’au bout, le but qui nous éliminerait. Cela ne sera pas une mince affaire contre une équipe qui tourne très bien. On défendra en tout cas chèrement nos couleurs et notre peau. Mon discours n’a jamais été et ne sera pas de tenir le 0-0 jusqu’aux tirs au but. Notre état d’esprit n’est pas de mettre le bus derrière. Il est plutôt de dire que si l’on prend un but, il faudra en mettre un de plus. »

La qualification en 32es de finale contre Avoine Olympique Chinon Cinais (photo District du Cher).

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