Alain Pochat : « Je sens un groupe bien vivant »

L’entraîneur de Villefranche a confiance en son équipe à l’heure de recevoir Avranches, concurrent direct pour le maintien, vendredi 26 avril lors de la 31e journée de National.

 L’ÉTAT D’ESPRIT 
« L’envie de se battre jusqu’au bout »

« Il faut vider les têtes et essayer de ne pas rajouter de l’anxiété ou de la pression supplémentaires. Les garçons sont assez grands pour se mettre vraiment focus dans le match le jour J. On a parlé bien sûr dans la semaine de ce que l’on veut faire tactiquement mais j’ai voulu la séance (de mercredi) avec beaucoup de vie, de jeu, de rigolade… C’est mieux de voir cela que des gars inhibés ou tendus ou qui ne se parlent pas. Je sens un groupe bien vivant, bien connecté, à l’image d’un joueur qui a initié mardi soir une sortie au cinéma : il a amené tout le monde à Vaulx-en-Velin pour une "première" parce qu’il a des potes qui jouent dans le film. Je trouve que c’est une bonne initiative, elle prouve que les gars sont bien ensemble. Le collectif va nous permettre aussi de réussir : si les gars sont connectés ensemble, ont envie à l’image des derniers matches où ils ne lâchent rien malgré la fatigue… On sent que le groupe a envie de se battre jusqu’au bout et répond présent malgré tous les aléas qu’il vit depuis le début de la saison. L’enchaînement des matches est lourd, pèse dans les jambes, on le voit avec les coups de mou que l’on a eu. Des joueurs reviennent aussi de longs moments d’inactivité et, pour retrouver le rythme même si c’est pour les derniers matches, il faut être au taquet tout le temps ».

 LA PRÉPARATION 
« Mettre de la bonne humeur »

« On sait pourquoi on en est là aujourd’hui, avec ces points retirés et ces matches à rejouer. Disputer tous ces matches en semaine, que l’on n’a pas le temps de préparer, c’est compliqué, avec toujours la chappe de plomb de ces sept points perdus, où l’on se victimise un peu… Cela sert « d’excuse » si on fait un mauvais match, c’est toujours la faute de ces éléments-là. En l’occurrence, il fallait vraiment passer à autre chose et se dire que, déjà, on a l’occasion de reprendre ces points. Les garçons, franchement, sont de bons gars, ça rigole… C’est ce que j’ai aussi dit au staff : à nous de créer et d’entretenir cela, de mettre de la bonne humeur dès le matin, d’effectuer des exercices que les joueurs n’attendent pas. La monotonie est le pire des maux quand on est dans les circonstances où l’on se trouve. C’est la fin du championnat, tout le monde a une saison pleine dans les jambes et si on met de la monotonie là-dessus, avec tout le temps les mêmes exercices, que l’on ne surprend pas les joueurs ou que l’on ne crée pas un peu d’aspect ludique… J’ai donc expliqué au staff qu’il faut se renouveler, j’ai essayé de secouer le cocotier et je trouve que tout le monde répond plutôt bien ».

Un groupe à l’écoute aux entraînements (photo FCVB).

 LA RÉCEPTION D’AVRANCHES 
« On ne sera pas surpris »

« On sait forcément l’importance de ce match face à un adversaire qui est derrière nous et sur lequel on peut se donner encore plus de marge. C’est normal qu’Avranches veuille gagner parce que s’il perd, cela commencera un peu à sentir le roussi. Mais nous aussi, on a envie de gagner. Ce sera peut-être un combat (« Ça promet d’être un bon combat », a déclaré l’entraîneur de l’US Avranches MSM Michel Audrain) mais j’espère que l’on verra du foot quand même. Si c’est un combat, il faudra que l’on réponde présent et que l’on soit aussi capable d’en sortir, parce que je ne pense pas que cela ne va se décider que là-dessus. J’espère en tout cas que cela tournera aussi pour l’équipe qui aura envie de jouer, de poser des problèmes à l’adversaire… Attention, ils ont aussi des arguments : ils sont allés gagner au Mans (3-4, le 5 avril), ce n’est pas par hasard, ils ont le meilleur buteur du championnat (Alan Kérouédan, 15 buts marqués)… Dans une équipe mal classée, c’est toujours un signe que ce joueur soit performant et décisif. Il faudra donc faire attention, comme on l’a fait là-bas. Ce qui est bien, c’est que l’on ne sera pas surpris sur leur composition, leurs individualités : on peut ressortir le montage vidéo d’il y a trois semaines (avant la victoire 1-3 de Villefranche à Avranches, le 26 mars en match en retard), ce sera la même chose. » 

 LA FIN DE LA SAISON 
« Tous les matches vont être une sacrée lutte »

« Ce sont des matches où tu peux faire des différences par rapport à des concurrents directs. Le suivant à Châteauroux, si tu prends des points, tu passes devant et tu les laisses derrière. Là, si on bat Avranches, on met un écart conséquent avec eux. Le but est de se créer un matelas lors de ces confrontations, qui te permettra d’espérer être vraiment dans la bonne position le 18 mai (date de la dernière journée). À l’inverse, si tu ne réussis pas les résultats escomptés, ce sera la bagarre acharnée jusqu’au bout. Je pense que cela sera le cas car on n’est pas au bout de nos surprises. On entend que Nîmes peut perdre des points sur tapis vert et cela peut aussi jouer (l’US Orléans LF a porté réclamation après sa défaite 0-1 le 19 avril face au Nîmes Olympique). La difficulté est que si Nîmes perd des points et perd contre le Red Star (dernier match de cette 31e journée, lundi 29 avril), GOAL va ensuite se trouver face à une équipe qui sera, je pense, vraiment démobilisée (match de la 32e journée, prévu le 3 mai). Cela dépendra donc aussi du contexte des matches. Épinal sera-t-il condamné quand on le jouera (match de la 33e journée, prévu le 10 mai) ? C’est dangereux de penser qu’une équipe est condamnée, on l’a vu l’an dernier avec Borgo qui a battu Martigues qui jouait la montée en Ligue 2. Nancy, pour notre dernier match, est une équipe de qualité mais sera-t-elle déjà en vacances ? C’est hyper-dangereux, il ne faudra pas que l’on se relâche et penser que si Nancy n’a rien à jouer, cela va être acquis. Inconsciemment, on peut le penser mais il faut faire attention : tous les matches vont être une sacrée lutte. » 

Le dernier succès de Villefranche remonte au 26 mars, en match en retard à... Avranches (photo Julien BOUARD/FFF).