Équipe de France féminine

Le point avant France-Maroc

lundi 7 août 2023 - 14:29 - Richard LOYANT
Coupe du monde féminine 2023 France-Maroc stade à Adelaïde

Les Bleues se confrontent au Maroc mardi 8 août à l’Hindmarsh Stadium d’Adélaïde (13h00, en direct sur M6), en huitièmes de finale du Mondial 2023.

LE CONTEXTE
Entre frères et sœurs ami(e)s

Le Maroc, Hervé Renard connaît bien pour avoir dirigé sa sélection masculine de février 2016 à juillet 2019, l’emmenant notamment en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2017 et la qualifiant pour la phase finale du Mondial 2018. David Ducci, l’un de ses deux adjoints déjà avec lui auprès du Maroc, et le préparateur physique des Bleues Thomas Pavillon, qui a tenu dix ans ce rôle à l’Académie Mohammed VI de Rabat, l'équivalant marocain de l'Institut de formation du football (2009-2019), ne seront pas davantage dépaysés.

Mais les connaissances qu’a Reynald Pedros de la France et des Bleues sont au moins aussi poussées. Aux commandes de l’Olympique Lyonnais de juin 2017 à juin 2019, l’ex-international y a dirigé un quart de l’actuel effectif tricolore : Selma Bacha, Kenza Dali, Eugénie Le Sommer, Amel Majri, Pauline Peyraud-Magnin et Wendie Renard, soit autant des cadres présentes de l’Équipe de France féminine.

Photo Simon Morcel FFF.

Côté joueuses, « on aura toutes en face des filles soit avec, soit contre qui on a joué » a immédiatement relevé Eugénie Le Sommer. Huit des vingt-trois marocaines ont ainsi été formées et pour six d’entre elles évoluent encore en France (voir encadré ci-dessous). Avec des affinités encore plus particulières entre présentes ou anciennes coéquipières. 

C’est le cas de Léa Le Garrec et Sarah Kassi à Fleury, Le Sommer et Salma Amani en sélections de jeunes de Bretagne puis de France U17 féminine, Grace Geyoro et Dali au Paris Saint-Germain avec Anissa Lahmari, Sakina Karchaoui – d'ascendance marocaine – et Lahmari, Laurina Fazer, Kenza Chapelle et Kassi en sélections tricolores de jeunes… Reste à savoir à qui cette abondance de liens sourira.

« Même quand on fait un petit match entre amis, on veut le gagner, souligne Hervé Renard. On est là pour se qualifier, l’important est de respecter l’adversaire et ce 8e de finale. Quand on se qualifie pour un 8e, c’est que l’on a beaucoup de qualités, l’équipe du Maroc n’est pas là par hasard. Ces deux pays s’entendent merveilleusement bien, cela va faire un gros match de football. »

Kenza Dali se félicite, elle, de vivre une « belle dynamique de groupe, c’est important sur une telle compétition. Il faut jouer chaque match comme si c’était le dernier et faire en sorte que cela ne le soit pas. À nous de ne pas tomber dans le piège et de penser que notre parcours est plus facile qu’un autre. »

Les Marocaines formées en France

  • Salma Amani : SC Brest (1994-2003), AS Brestoise (2003-2004), FC Lorient (2004-2005), CNFE Clairefontaine (2005-2007), Stade Briochin (2007-2011), EA Guingamp (2011-2017), FC Fleury 91 (2017-2019), FF Issy (2019-2020), Dijon FCOF (2020-2021), US Saint-Malo (2021-2022), FC Metz (depuis 2022)
  • Inès Arouaissa : ES Milloise (2007-2008), AS Aixoise (2012-2015), FC Rousset (2015-2016), Olympique de Marseille (2016-2021), AS Cannes (depuis 2022)
  • Kenza Chapelle : FC Romainville (2010-2014), Gallia Lucciana (2014-2016 et 2017-2018), AC Ajaccio (2016-2017), VGA Saint-Maur (2018-2020), FC Fleury 91 (2020-2022), FC Nantes (depuis 2022)
  • Nesryne El Chad : AS Saint-Étienne (2014-2022), LOSC Lille (depuis 2022)
  • Sarah Kassi : VGA Saint-Maur (2013-2021), FC Fleury 91 (depuis 2021)
  • Anissa Lahmari : AC Boulogne-Billancourt (2005-2008), FF Issy (2008-2010), Paris Saint-Germain (2010-2019), ASJ Soyaux (2019-2020 et 2021-2022), EA Guingamp (2020-2021 et depuis 2022)
  • Élodie Nakkach : pôle féminin de Châteauroux (2008-2010), Limoges LF (2010-2011, ASJ Soyaux (2011-2012 et 2016-2018), ESOFV La Roche-sur-Yon (2012-2016), Dijon FCOF (2018-2021)
  • Sabah Seghir : CSM Gennevilliers (2014-2017), RC Saint-Denis (2017-2019), VGA Saint-Maur (2019-2021)

Anissa Lahmari (photo Xinhua/Icon Sport).

L’ENJEU
Les Bleues avec la force de l’habitude

Avec les 8es de finale commencent les matches couperets où l’heure n’est plus aux accrocs raccommodables, comme en ont connu les deux formations à leur entrée dans ce Mondial : un nul sans but face à la Jamaïque pour les Bleues (photo ci-dessous), une lourde défaite contre l’Allemagne pour le Maroc (6-0). C’est sur ce même score que s’était soldée la seule confrontation entre les deux formations au bénéfice des Françaises, un amical de 2008 dont la capitaine marocaine Ghizlane Chabbak est la seule joueuse rescapée et dont il ne reste aucun enseignement à tirer quinze ans après.

Face à des Chérifiennes sorties deuxièmes de leur poule pour leur première participation à une phase finale de Coupe du monde, les Tricolores, première de leur groupe et invaincues, pourront avancer leur vécu. En lice pour un quatrième quart de finale consécutif après 2011, 2015 et 2019, elles n’ont jamais chuté à ce stade de la compétition en Mondial. Leur bilan est identique à l’Euro, dont elles ont au moins rallié les quarts sur les quatre dernières éditions disputées depuis 2009, et aux deux Jeux Olympiques auxquels elles ont participé (2012 et 2016).

Le sélectionneur tricolore compte en tout cas sur cette expertise : « On respecte cette équipe marocaine mais on se concentre sur nous pour aller beaucoup plus loin dans cette compétition. Toutes les étapes sont difficiles à franchir mais il y a beaucoup d’expérience dans cette Équipe de France. Une force, une maturité et une grande sérénité se dégagent, avec des joueuses qui ont beaucoup de caractère. Certaines d’entre elles ont des palmarès énormes donc, elles connaissent ces rencontres par cœur. »

2
victoires des Bleues en deux 8es de finale de Mondiaux (2015 et 2019)
1
succès sur le Maroc lors de la seule confrontation entre les deux équipes
6
buts marqués par les Tricolores lors de cette rencontre, aucun encaissé

France-Jamaïque au premier tour (photo Simon Morcel/ FFF).

L’ADVERSAIRE
Le Maroc en terre inconnue

Le Maroc est l’une des équipes surprises d’un Mondial qui n’en manque pas. Pointant au 72e rang mondial, elle a rapidement évacué la correction initiale reçue de l’Allemagne, 2e au classement FIFA, titrée en 2003 et 2007 et vice-championne d’Europe 2022. Deux succès sur le même score (1-0) face à la Corée du Sud (17e) et la Colombie (25e) plus tard ont suffi aux Lionnes de l’Atlas pour atteindre les 8es de finale pour leur première participation à une phase finale de Coupe du monde.

Vice-championnes d’Afrique 2022, finaliste de la Coupe arabe des nations 2006 et jamais qualifiées pour les JO, elles ont déjà réussi une compétition que la plupart des obervateurs voyaient s'achever à la dernière place de leur poule. Elles n’en seront que plus dangereuses au moment où s’ouvrent tous les possibles.

« Ce sera un match complétement différent de ceux du premier tour, du calibre de celui que l’on a joué contre le Brésil, considère Hervé Renard. Cette équipe marocaine est capable de se projeter très rapidement, un peu comme le Brésil avec des joueuses techniques et qui vont vite dans la profondeur. Ce sont les mêmes caractéristiques, on sait à quoi s’attendre, à nous de répondre de la même façon. »

« Des personnes ont très bien analysé l’adversaire et nous ont donné les clés pour ce match, que l’on espère mettre en application, complète Kenza Dali. Le Maroc défend très bien dans un 4-4-2 en bloc médian bas mais sait aussi très bien attaquer avec des joueuses très techniques, capables de faire mal à l’adversaire. Ce ne sera pas facile, on ne s’attend pas à marquer au bout de cinq ou dix minutes. Il ne faudra pas paniquer, un match dure 90 minutes et plus, à nous de faire le job. » Un quart de finale contre l'Australie est à ce prix.

Lors de leur dernier match de poules face à la Colombie (photo Xinhua/Icon Sport).

LA DÉCLA

Je connais parfaitement l’Équipe de France, c’est un avantage. C’est une équipe très forte, avec des joueuses de très haut niveau et beaucoup d’expérience. Si on a le même état d’esprit et la même envie (qu’au premier tour), on peut espérer peut-être se qualifier. Notre objectif n’est pas de nous arrêter en huitièmes.

Reynald Pedros, sélectionneur du Maroc

Suivez les Bleus en Australie

Les records des Bleues

Coupe du monde 2023 - Phase finale

Premier tour - Groupe F

Dimanche 23 juillet 2023

Lundi 24 juillet 2023

  • Brésil-Panama 4-0

Samedi 29 juillet 2023

Mercredi 2 août 2023

Classement : 1. France, 7 points (+ 4) ; 2. Jamaïque, 5 pts (+ 1) ; 3. Brésil, 4 pts (+ 3) ; 4. Panama, 0 pt (- 8).


Mardi 8 août (8e de finale)

  • France-Maroc (13h00*, à l’Hindmarsh Stadium d’Adélaïde)

Quarts de finale

  • Espagne – Pays-Bas (vendredi 11 août, 3h00, au Wellington Regional Stadium de Wellington)
  • Japon – Suède (vendredi 11 août, 9h30, à l’Eden Park d’Auckland)
  • Australie – France ou Maroc (samedi 12 août, 9h00, au Brisbane Stadium de Brisbane)
  • Angleterre – Colombie ou Jamaïque (samedi 12 août, 12h30, au Stadium Australia de Sydney)

*Heures françaises, demi-finales les mardi 15 août (10h00) et mercredi 16 août (12h00), match pour la troisième place le samedi 19 août (10h00), finale le dimanche 20 août (12h00).

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