Mutualiser les équipements, optimiser les pratiques
Dans le cadre du plan « 5 000 terrains de sport », initié par l’Agence nationale du sport (ANS), les Fédérations sportives françaises ont décidé d’approfondir la mutualisation des équipements afin de proposer aux collectivités des solutions adaptées.
Depuis plusieurs années, le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) et la FFF cherchent, conjointement avec d’autres Fédérations sportives françaises, à développer une animation partagée sur des équipements et des lieux de pratique. Le plan « 5 000 terrains de sport », impulsé par le Gouvernement et porté par l’Agence nationale du sport (ANS), va donner plus d’envergure à ce projet qui doit favoriser la multiplicité et l’accessibilité des pratiques sportives sur le territoire.
Un projet coconstruit avec les fédérations nationales…
Voilà dix ans que le Comité national olympique et sportif français organise des rencontres autour de la thématique des équipements sportifs réunissant différentes fédérations sportives nationales. « Cela n’est pas nouveau mais ce qui l’est davantage, c’est le souhait des fédérations de créer des mutualisations d’équipements pour proposer aux collectivités des solutions de multi-activités adaptées aux projets sportifs territoriaux », explique Guillaume Delcourt, chargé de mission au CNOSF.
La FFF a « proposé de confronter ses concepts de terrains de futsal extérieur et de beach soccer aux avis de plusieurs Fédérations », prolonge Sébastien Pessoa, chef de déploiement des pratiques à la 3F. La raison ? « Un double constat faisait apparaître d’une part un ressenti des acteurs locaux pointant un immobilisme et le manque d’innovations de la part des fédérations sur le sujet équipement (notamment sur la proposition de multi-activités sur un site de pratique) et d’autre part, des fédérations qui innovent en proposant concepts, nouveaux terrains, nouveaux modes de gestion, nouvelles pratiques… »
« Il y a de plus en plus de mutualisation d’équipements mais le but est de les rendre plus attractifs et de les ouvrir à des pratiques plus tendances, nouvelles ou hybrides », analyse Morgane Dorgeret, responsable et coordinatrice beach tennis de la Fédération de tennis.
Les Fédérations de handball, de hockey, de badminton, de basket, de tennis et de volley participent aux échanges sur la mutualisation des terrains avec la FFF depuis deux ans.
Les différents espaces de pratique :
... Qui s’intègre au programme « 5 000 terrains de sport »…
Ces réflexions entre Fédérations s’inscrivent dans le cadre du plan « 5 000 terrains de sport » piloté par l’ANS pour accompagner les collectivités dans le déploiement d’espaces mutualisables. À ce titre, la FFF reprend donc les travaux initiés en 2021 sur la possible mutualisation des terrains de futsal extérieur et de beach soccer avec d’autres disciplines. En effet, les équipements nouvelles pratiques co-financés par le Fonds d’aide au football amateur (FAFA) permettent aux collectivités de diversifier l’offre. Selon Morgane Dorgeret, les collectivités peuvent « répondre à une démocratisation du sport par ce type d’équipements sportifs et la mise à disposition d’équipements pour impulser des actions autour du sport, une mise en activité des concitoyens de leur commune et de la population française au sens large. »
Ce projet répond aussi à un impératif pour les collectivités de « satisfaire toutes les demandes locales avec des budgets restreints au regard du contexte conjoncturel et économique actuel », mesure Nicolas Galtier, conseiller technique national au sein de la Fédération de badminton. Et génère de nouvelles interactions entre les associations sportives locales. Romain Rausch, chargé de mission à la Fédération de Hockey, mentionne par exemple la possibilité de « doubler les créneaux de pratiques pour des activités en salle, sans avoir besoin de construire un nouveau gymnase ni même une nouvelle plateforme. Cela réduit ainsi les coûts, la perméabilité des sols et l’encloisonnement au profit d’équipements ouverts sur leurs quartiers et adaptés aux pratiques fédérales comme aux pratiques libres et scolaires. »
… Et favorise la diversité des pratiques sur les territoires
Les pratiques peuvent être liées à la compétition sportive et à la performance, aux loisirs ou parfois même aux activités de tourisme. « La FFF a partagé avec le CNOSF ses réflexions sur ses propres concepts de terrains extérieurs et terrains de sable en souhaitant les confronter à celles d’autres fédérations », évoque Guillaume Delcourt de l’instance olympique.
Les possibilités de pratique sur les terrains de futsal extérieur et de beach soccer sont grandes comme en attestent les schémas de projection ci-dessous, fruit du « partage d’information, de la réflexion sur les stratégies, sur les cahiers des charges techniques et sur les aires de jeu partagées, détaille Sébastien Pessoa. Les projets tests en discussion aujourd’hui pourraient voir le jour en 2023. » La mutualisation d’un terrain de beach soccer est envisageable avec le tennis, le handball, le badminton ou encore le volley, en pratiquant sur la largeur de l’aire de jeu. De même le hockey sur gazon, le handball ainsi que le badminton sont ouverts à la possibilité de développer leurs pratiques sur un terrain de futsal extérieur.
« Les fédérations diversifient leurs pratiques traditionnelles compétitives avec des terrains réduits, des effectifs réduits, des pratiques nouvelles et de nouveaux publics pour une pratique plus accessible, plus fun et plus ludique », souligne Romain Rausch. Ceci afin de « toucher une plus large tranche de la population, des jeunes aux adultes, des hommes et femmes de 7 à 77 ans au service de la santé et de l’épanouissement personnel », conclut Nicolas Galtier.
