Landry Chauvin : « Un goût d'inachevé »

Le sélectionneur national des U20 revient sur le parcours de son équipe, éliminée dimanche soir au 1er tour de la Coupe du monde 2023 en Argentine malgré un succès contre le Honduras (3-1).

« Quel sentiment prédomine après cette dernière rencontre ?
J'ai beaucoup de fierté quant au contenu proposé aujourd'hui, malgré des éléments défavorables, une expulsion d'un défenseur (Ousmane Camara) et un but en moins de vingt minutes. Malgré ça, on a choisi de garder tous nos joueurs offensifs sur le terrain, on s'est seulement réorganisé. Je n'ai rien à reprocher aux garçons sur le plan de l'investissement. Ils ont tout donné, ils sont sortis avec honneur et fierté, ils ont fait preuve d'orgueil. Ils n'ont rien lâché, leur débauche d'énergie a été totale. 

Vous sortez de cette Coupe du monde alors que la qualification semblait à votre portée...
Il nous a manqué un but, oui. Mais ça n'est pas aujourd'hui que nous sommes éliminés. Notre premier match contre la Corée reste mon plus grand regret. On avait montré des choses intéressante sans en être récompensés. Le moindre point est précieux, on le voit. Avec un point sur l'un de nos deux matches précédents, on passait. Cela fait partie des choses à retenir.

Cette tête de Sekou Lega, à la 90e minute, finira sur le poteau de la cage du Honduras... (Photo Nicolas ABOAF/ICON SPORT)

Vous réalisez contre le Honduras votre meilleur match du tournoi, cela doit aviver les regrets ?J'avais dit que le temps serait notre principal allié et j'en reste persuadé. On l'a mesuré aujourd'hui. Avec quelques jours de plus, on aurait vu l'équipe prendre forme et s'améliorer. Seulement sept joueurs étaient là en mars quand on a commencé à préparer ce Mondial. Ce n'est pas en quelques séances que l'on peut créer une osmose entre des joueurs qui ne se connaissent pas, c'est quasiment impossible, ceux qui ne connaissent le football le savent. On commençait à le faire. On a vu aujourd'hui que l'on commençait à avoir un niveau athlétique dèjà plus intéressant. Certains joueurs avaient peu de temps de jeu derrière eux dans leurs clubs. Ils sont arrivés avec des niveaux disparates, il fallait remettre tout le monde en ordre de marche. Je veux tirer un grand coup de chapeau au staff qui a été d'une aide incroyable. On a bossé comme des fous. 

Vous n'avez pas pu lutter à armes égales ?
Quand on fait le bilan de cette Coupe du monde, si on établit un comparatif, on était la nation la plus impactée par le nombre d'absents, puisque simplement dix joueurs du dernier Euro était présents, alors que les Anglais, par exemple, étaient seize. Je suis triste pour les garçons qui avaient été chercher cette qualification l'été dernier sur le terrain et qui n'ont pas pu être avec nous pour ce Mondial. Cette compétition est un Graal pour les jeunes de cet âge. Ils sont restés à la maison juste pour une question de dates. Ils nous ont envoyé beaucoup de messages de soutien avant ce match. Cela renforce notre goût d'inachevé. Il nous a manqué une semaine et un match de préparation avant, pour être plus compétitifs. Et là, il nous a manqué un but ou un point selon la façon de regarder les choses. C'est aussi ça l'apprentissage du haut niveau. Je repense au but de Tanguy Zoukrou contre son camp contre la Gambie aussi. Beaucoup de choses ont joué contre nous dans ce Mondial. C'est comme ça. »