ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE

Hervé Renard : « On attend ce déclic »

mardi 6 juin 2023 - 17:28 - Claire GAILLARD
Hervé Renard

Après l'annonce de sa liste pour le Mondial, le sélectionneur des Bleues a répondu mardi 6 juin aux questions des médias en conférence de presse, expliquant son choix d'un groupe élargi et rappelant l'objectif du dernier carré.

Il était 16 heures tout pile quand Hervé Renard a fait son entrée au siège de Nike, équipementier officiel des Bleues, à Paris. Le sélectionneur de l’Équipe de France féminine, chemise blanche, avait le sourire. « C’est un plaisir d’être devant vous pour dévoiler la liste et se projeter sur cette Coupe du monde 2023, a-t-il introduit en préambule avant d’énoncer les vingt-six noms qui composent son groupe élargi. Ce groupe restera à affiner après les quinze premiers jours passés à Clairefontaine pour le début de cette préparation dont le coup d’envoi sera donné le 20 juin. »

 HENRY DE RETOUR… 

« Rappeler Amandine Henry faisait partie de mes premières intentions mais une blessure à un genou l’avait empêchée d’effectuer le premier stage avec nous en avril. Je lui avais demandé de venir à Clermont-Ferrand assister à notre match amical (5-2 face à la Colombie, le 7 avril), c’était un premier message envoyé. Dans son petit souci avec l’Olympique Lyonnais tout semble résolu aujourd’hui et on s’est attaché à l’accompagner de façon très suivie pour qu’elle soit apte et prête pour le début de cette préparation. »


La dernière apparition d'Amandine Henry sous le maillot de l'Équipe de France féminine contre l'Autriche, le 27 novembre 2020 à Guingamp (photo Sandra RUHAUT / ICON SPORT)

 … TOUNKARA AUSSI 

« En avril, j’avais aussi fait appel à 26 joueuses. Je n’avais pas convoqué Aïssatou Tounkara car elle n’était pas souvent titulaire à Manchester United et n’était pas dans une forme optimale. Je me suis donné le droit de l’appeler tout en sachant que la liste définitive sera constituée de 23 noms. Elle connaît sa situation, je lui ai expliqué. À elle de pousser la porte pour faire partie de ces 23 en utilisant ses qualités athlétiques et en démontrant qu’elle peut prendre la place d’une autre joueuse. C’était important de ne pas me restreindre à une liste définitive dès maintenant. Je pense que c’est bien de se donner un peu plus de temps. »

 L’ÉTAT DE FORME DE DIANI 

« Kadidiatou Diani a communiqué : elle a repris la course en début de semaine dernière. Il lui reste encore un peu de temps, elle aura un programme personnalisé comme toutes les joueuses qui sont en vacances en ce moment. Celles qui jouent en France le sont par exemple depuis le 27 mai. On leur a laissé deux semaines de récupération presque totale et la dernière semaine avant le rassemblement elles auront un programme de reprise afin de ne pas démarrer ce stage avec un déficit physique. Kadi n’aura pas d’arrêt, de coupure. Je pense qu’il n’y aura pas de problème, à partir du moment où la consolidation de son opération est bonne. »

La liste des vingt-six joueuses convoquées

 SIX ATTAQUANTES AVEC DEUX NOUVELLES 

« Quand je vous ai communiqué la liste, j’ai donné des postes mais j’ai des profils qui peuvent évoluer à des postes différents. Selma Bacha, par exemple, peut jouer à l’arrière côté gauche ou devant côté gauche. Elle figure parmi les défenseures mais c’est aussi une option offensive. Quant à Vicki Becho et Naomie Feller que je n’avais pu vues en avril, je les ai suivies attentivement. Ce sont deux jeunes filles qui doivent nous apporter leur enthousiasme et leur polyvalence car elles sont capables d’évoluer aux trois postes offensifs. C’est important avec les forfaits de Delphine Cascarino et de Marie-Antoinette Katoto. » 

« L’absence de Delphine Cascarino ? C’est un énorme manque pour l’Équipe de France (...) À nous de trouver cette solidarité supplémentaire pour aller chercher quelque chose pour ces absentes. Parfois il faut aller chercher d’autres ressources pour atteindre des grands résultats.

 

 SANS THINEY... 

« Gaëtane Thiney ? Oui, la réflexion a existé. Je me suis concentré à regarder chacune des joueuses attentivement, sans me mettre aucune restriction car il est important pour moi que cette Équipe de France ait le plus d’atouts possibles pour répondre à l’adversité qui sera la nôtre. Faire une liste n’est jamais facile, on espère faire les bons choix tout en pensant à celles que l’on n’appelle pas. C’est toujours pris comme une sanction alors que ce n’en est pas une, ce sont simplement des choix sportifs. Cela étant, cette liste peut évoluer jusqu’au dernier moment, notamment en cas de blessures. Il faut donc que les filles se tiennent prêtes même si c’est difficile de l’admettre. »

 ... NI HAMRAOUI OU BALTIMORE 

« Kheira Hamraoui ? Je lui ai dit que la décision était sportive et m’incombait à 100%. Jamais personne ne m’a dit quoi que ce soit. J’ai décidé en mon âme et conscience. Parfois quand on fait des choix, on se demande aussi si les joueuses sont capables d’assumer un rôle de remplaçante et de rester sur le banc avec un bon état d’esprit. Concernant Sandy Baltimore, je ne vais pas faire de commentaires sur toute sa saison, j’ai vu les matches de la fin de saison et plusieurs du PSG. Des joueuses m’ont semblé plus méritantes. » 

 SON MANAGEMENT AVEC LES NON APPELÉES 

« Ce matin, je me suis levé avec une idée en tête, celle d’appeler cinq joueuses qui ne sont pas dans cette liste. C’est mon devoir de les prévenir. Je ne trouve rien de plus impersonnel que de recevoir un message écrit. J’ai assumé mes responsabilités, parfois les conversations peuvent être assez courtes mais on peut comprendre leur réaction. À elles de rester concentrées car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. »


Hervé Renard avec les membres de son staff (photo Tim GUIGON / FFF).

 LA TACTIQUE 

« Sur la tactique et l’animation de jeu, pas grand-chose ne changera par rapport à avril si ce n’est l’absence de Delphine (Cascarino). C’est un énorme manque pour l’Équipe de France. C’est une joueuse qui a réalisé une très belle saison et qui joue un rôle important dans le groupe. À nous de trouver cette solidarité supplémentaire pour aller chercher quelque chose pour ces absentes. Parfois il faut aller chercher d’autres ressources pour atteindre des grands résultats. »

 QUATRE GARDIENNES 

« Il avait été décidé avec Gilles Fouache (l’entraîneur des gardiennes) et le staff d’attribuer le premier match contre la Colombie à Pauline (Peyraud-Magnin) et le deuxième à Constance Picaud (face au Canada, 2-1, le 11 avril) pour se faire une idée plus précise. On a eu une dizaine de jours d’entraînement, deux matches de compétition, je me garderai d’annoncer à la presse qui sera l’heureuse élue pour le poste de n°1 avant de le dire à la principale intéressée. Quant à celle qui sera quatrième gardienne, elle fera sûrement le voyage en Australie avec nous. C’est un poste spécifique et il faut faire attention. »  


Pauline Peyraud-Magnin et Constance Picaud (photo Tim GUIGON / FFF). 

 L’ATTENTE DE DIFFUSEURS TV 

« La pétition lancée par Marinette Pichon ? Je félicite son initiative pour que cette Coupe du monde soit diffusée. Je pense qu’on arrivera à trouver un consensus dans l’intérêt du football féminin et de cette Coupe du monde. Je suis persuadé qu’elle sera retransmise, j’espère que mon optimisme ne sera pas vain. On aurait dû trouver un accord bien avant mais on va se focaliser sur le présent et le futur. Espérons que la semaine qui arrive soit très positive. Nous, on va se concentrer sur cette préparation en espérant que tous les téléspectateurs et téléspectatrices français et françaises puissent suivre l’Équipe de France féminine en Australie et Nouvelle-Zélande. C’est capital que la compétition soit retransmise pour l’évolution du football féminin français. »

 LE STAGE DE PRÉPARATION 

« Le staff technique a énormément travaillé sur cette préparation. Tout est millimétré à l’heure près. Les entraînements, la vie en dehors, la communication… C'est un programme très chargé avec deux breaks essentiels pour que les joueuses, avant de partir loin de leur France bien aimée, se régénèrent en famille et avec leurs proches. Le premier match amical en Irlande interviendra après les deux premières semaines à Clairefontaine. On décollera le 8 juillet pour l’Australie. » 


Les Bleues ont été demi-finalistes du dernier Euro disputé à l'été 2021 en Angleterre (photo Baptiste FERNANDEZ / ICON SPORT). 

 OBJECTIF, DERNIER CARRÉ ? 

« L’ambition est toujours la même. C’est un groupe qui avait besoin de régénérescence, ça fait partie des stratégies. Est-ce la bonne ? On aura la réponse si on est qualifiés, dans un premier temps, pour les demi-finales de ce Mondial. Comment franchir ce cap ? Ce qui me réconforte, c’est qu’on disait la même chose du football masculin pendant longtemps et qu’un jour on a réussi à faire basculer la tendance et depuis c’est une réussite. On attend ce déclic dans le football féminin et on espère qu’il interviendra le plus rapidement possible. »

Le programme des Bleues 

  • Mardi 20 juin : début de la préparation au CNF Clairefontaine
  • Jeudi 6 juillet : République d'Irlande - France à Dublin (amical, 21 heures, heure française)
  • Samedi 8 juillet : départ pour l'Australie
  • Lundi 10 juillet : date officielle de remise de la liste définitive des joueuses à la FIFA
  • Vendredi 14 juillet : Australie - France à Melbourne (amical, 11h30, heure française)
  • Dimanche 23 juillet : France - Jamaïque à Sydney (Coupe du monde 2023, 12 heures, heure française)
  • Samedi 29 juillet : France - Brésil à Brisbane (Coupe du monde 2023, 12 heures, heure française)
  • Mercredi 2 août : Panama - France à Sydney (Coupe du monde 2023, 12 heures, heure française)

 

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