Didier Deschamps : « Six points à aller chercher »
Après l’accueil des joueurs, vendredi 9 juin à Clairefontaine, le sélectionneur a dessiné devant la presse les contours du dernier rassemblement des Bleus de la saison et de leurs deux matches de qualification à l’Euro.
Quelle équipe face à Gibraltar ?
« Je ne pars pas avec l’intention d’aligner une moins bonne équipe au premier match. Je n’ai pas encore tous les éléments. Vingt-et-un joueurs sont arrivés et à travers les séances, légère aujourd’hui mais surtout celles de demain et dimanche, j’aurai un peu plus de réponses par rapport à la forme disparate qu’il peut y avoir entre eux. Par respect pour Gibraltar, je pars avec l’idée de mettre une équipe qui soit la plus compétitive possible, ce qui ne veut pas dire que cela sera celle de titulaires auxquels vous pouvez penser. Certes, sur le papier, ce n’est pas l’adversaire le plus redoutable que nous aurons à jouer mais ces trois points sur le plan comptable ont la même valeur. On ne va pas penser à la Grèce au Stade de France mais d’abord à Gibraltar vendredi prochain. J’aurai chaque jour des réponses supplémentaires mais on ne va pas faire deux équipes totalement différentes. Qu’il puisse y avoir de la gestion du temps jeu, oui. Avec cinq changements, cela laisse plus de marge et de possibilités. »
La difficulté des matches de juin
« C’est factuel, ce n’est jamais une période idéale. C’est une période où les joueurs, qui ont des calendriers et des saisons tellement surchargés, ont besoin de repos. Mon rôle et celui de mon staff est de faire en sorte que cela se passe du mieux possible. Il y a ces deux matches internationaux au programme et, pour nous, six points à aller chercher et à ajouter à notre compteur. J’ai fait en sorte d’avancer un petit peu le rassemblement à cause de l’arrêt anticipé de certains joueurs pour avoir tout le groupe et faire une première partie de stage avec du ballon, mais aussi une partie athlétique pour avoir certaines données supplémentaires. On ne peut pas faire de miracle non plus. Même s’ils étaient en décompression ou en vacances, les joueurs savaient très bien qu’ils étaient susceptibles d’avoir ces deux matches à disputer. Il y a déjà une bascule à réaliser sur le plan psychologique par rapport à ce qui nous attend. On s’adapte toujours, c’est le maître-mot, mais ce n’est pas ne rien faire ou trop en faire. L’objectif est d’amener ce groupe de vingt-trois prêt pour vendredi, même s’il peut y avoir quelques différences athlétiques entre les uns et les autres. »
Le dernier match de juin disputé par les Tricolores s’est terminé sur une défaite contre la Croatie (0-1), en 2022 (photo Simon MORCEL / FFF).
Le remplacement de Ferland Mendy par Jordan Veretout
« On a appris le forfait de Ferland tardivement, j’ai dû m’adapter et réagir. Je ne l’ai évidemment pas remplacé poste pour poste en appelant Jordan Veretout. Les poste de latéraux, gauche et même droit, ne sont pas ceux les plus fournis aujourd’hui. Avec ce choix, l’Équipe de France se retrouve dans la configuration du mois de mars dernier, je reste dans cette logique. Je considère qu’Eduardo (Camavinga) a cette capacité de pouvoir jouer aux deux postes et que s’il y a besoin de lui en tant que latéral gauche, c’est lui aujourd’hui qui amène le plus de garanties. Ce qui ne veux pas dire qu’il ne sera pas utilisé au milieu. Sylvain Ripoll a aussi des soucis à l’étage au-dessous à ce poste-là avec des joueurs blessés, mais je n’allais pas toucher aux joueurs concernés par ce championnat d’Europe Espoirs. »
Le retour de Christopher Nkunku
« Une blessure a freiné Christopher (Nkunku) mais il est là depuis un bon moment. Il a continué à confirmer avec son club, c’est logiquement qu’il revient avec nous. Il n’était pas là à la Coupe du monde malheureusement mais depuis qu’il a bien récupéré de cette blessure, il a réalisé une fin de championnat avec son club où il a confirmé être un joueur décisif par les buts et les passes décisives. C’est un plaisir de le retrouver à son meilleur niveau et c’est un plus pour l’Équipe de France. Il peut jouer à tous les postes offensifs, être amené selon les systèmes à jouer dans une position plus décalée sur les côtés ou dans une attaque à deux axiaux. Il a ces capacités de pouvoir éliminer, de déplacement, de donner de la profondeur et de faire jouer aussi les partenaires autour de lui. Cette polyvalence est importante et permet de l’utiliser à différents postes. »
La dernière apparition sous le maillot national de Christopher Nkunku, face au Danemark en septembre 2022 (photo Simon MORCEL / FFF).
Le poste de Marcus Thuram
« Marcus (Thuram), lui aussi, a évolué à différents postes et dans différents systèmes. Je le pense plus à l’aise dans un rôle axial mais il a la capacité aussi à évoluer sur un côté, peut-être plus à gauche qu’à droite. C’est toujours intéressant dans un registre différent de celui de Christopher, notamment. »
L’arrivée différée d’Alphonse Areola
« À partir du moment où Alphonse Areola a été concerné par la finale (de Ligue Europa Conférence mercredi, remportée avec son club de West Ham United FC), je n’allais pas le faire venir aujourd’hui et l’inclure dans les séances. Cela lui laisse un peu de tranquillité pour bien fêter ce titre. Il est champion d’Europe dans cette compétition où il a joué tous les matches, tant mieux pour lui. Son temps de jeu reste malheureusement réduit mais à travers ce qu’il a pu faire lors de cette compétition et en finale, cela confirme qu’il est habitué au haut-niveau. »
Assemblée fédérale et élection du président de la FFF
« C’est un moment important puisque demain, il y aura l’élection du président. Depuis que Philippe Diallo est en poste, nous avons de bonnes relations. Il a évidemment beaucoup de dossiers à s’occuper et l’Équipe de France masculine en fait partie. J’échange régulièrement avec lui sur les sujets qui concernent cette Équipe de France pour le tenir informé avant que vous le soyez (sourires). Il est jusqu’ici dans une position de président intérimaire et si tout se passe bien pour lui demain, il s’engage sur deux ans. Cela sera de la continuité par rapport à ce que nous avons vécu ces derniers mois. Ce qui n’empêche pas de garder des contacts avec le président Le Graët, par ce que l’on a vécu et connu ensemble. L’un n’empêche pas l’autre mais je ne vais pas vous dire quand, comment, pourquoi. J’aurais toujours beaucoup de respect et de reconnaissance par rapport à ce qu’il a fait pour moi. On peut être amené à se parler ou à se voir sans que cela gêne l’actuel président aujourd’hui ou changer quoi que ce soit par rapport à la Fédération Française de Football ».
